Accès au contenu
Salon Tech&Bio

Tech&Bio : un nouveau record de fréquentation

Pour ses dix ans, Tech&Bio a réuni plus d'exposants et d'experts et surtout conquis un public plus large. Porté par l'évolution des modèles agricoles, le salon des techniques alternatives et bio assoit encore davantage sa notoriété.
Tech&Bio : un nouveau record de fréquentation

Les organisateurs attendaient 17 000 visiteurs. Finalement, ils étaient plus de 18 000 à parcourir les allées et parcelles de Tech&Bio, les 20 et 21 septembre à Bourg-lès-Valence. Un beau succès pour les dix ans d'un évènement porté par l'évolution des modèles agricoles, « ce que certains nomment la transition », a déclaré au moment de l'inauguration Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme. Avec plus d'une centaine de démonstrations sur un site agrandi, ce sixième rendez-vous des techniques alternatives et bio a donné à voir. 360 exposants, dont 70 nouveaux, ont présenté des matériels, solutions et services couvrant un maximum de préoccupations agricoles pour la plupart des filières. Du cheval de trait au robot bineur, le spectre était large (voir pages suivantes). Tech&Bio a montré sa capacité à attirer non seulement les constructeurs classiques mais également d'autres, notamment en grandes cultures avec la présentation d'outils larges pour le désherbage mécanique. A noter, la présence forte de matériels de semis direct sur couvert ainsi que de pulvérisateurs anti-dérive. Micro-fertilisation, implantation de prairies sous couvert, génétique, cultures fourragères innovantes, santé animale..., le pôle élevage, de l'avis du public, a aussi gagné en dimension comme en expertise.

Zéro pesticide ?

Tech&Bio a connu en 2017 une fréquentation en hausse.
© Journal L'Agriculture DrômoiseTech&Bio 2017
© Journal L'Agriculture Drômoise

Lors de cette sixième édition de Tech&Bio, les innovations n'ont pas manqué. En témoigne ce tracteur à propulsion électrique conçu par un jeune maraîcher du Puy-de-Dôme, ingénieur mécanicien de formation. Le lancement commercial de cette machine, lauréate du concours Technovations, s'est fait lors du salon. Plus largement, qu'il s'agisse des filières (animales et végétales) ou de thèmes transversaux comme la biodiversité, la fertilité des sols, l'eau, l'agroforesterie, le bio-contrôle, les énergies renouvelables ou encore l'agroalimentaire, nombre d'experts ont présenté les résultats de recherches. Ceux-ci portent sur l'adaptation au changement climatique, la performance agronomique ou encore l'économie d'intrants, thème choisi cette année à propos des phytosanitaires et débattu lors d'une table ronde. « Le zéro pesticide est un objectif louable et ambitieux mais il nécessite une transition pour orienter les exploitations car toutes ne sont pas armées pour répondre aux évolutions », a déclaré le président des chambres d'agriculture, Claude Cochonneau. Du temps et de l'accompagnement, c'est en substance ce qu'il a réclamé, ainsi qu'une communication pour valoriser les efforts déjà entrepris par les agriculteurs en matière de bonnes pratiques agricoles. « Réduire les pesticides n'est plus un tabou mais il est inutile de stigmatiser les agriculteurs, a ajouté Dominique Despras, conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes en charge l'agriculture biologique. Il faut y aller par petits pas. »

Un « méta-programme » sur la bio

Tech&Bio 2017
© Journal L'Agriculture Drômoise

Philippe Mauguin, président directeur général de l'Inra, a mis en avant le réseau des fermes Déphy. Sur celles-ci, « la réduction des phytosanitaires atteint en moyenne 30 % et ce, sans rogner sur les marges des agriculteurs, a-t-il indiqué. Au-delà, c'est plus compliqué. » En viticulture, des gènes de résistance à l'oïdium et au mildiou, repérés sur des vignes sauvages, sont à l'étude sur des vignes cultivées. « Cela pourrait diminuer de 80 % le recours aux phytos, soit une économie de 500 millions d'euros pour les viticulteurs », a-t-il expliqué. Les résultats de cette étude seront connus dans une dizaine d'années. Philippe Mauguin a aussi évoqué la combinaison d'éléments de résistance et de biocontrôle en arboriculture et maraîchage. De plus, il a annoncé le lancement d'un « méta-programme Inra » dédié à l'agriculture biologique, à partir de l'an prochain. Il s'agit de projets de recherches transdisciplinaires. Huit ont déjà été lancés depuis 2011 sur des thèmes tels que l'adaptation au changement climatique, la santé des cultures, la protection animale ou encore l'alimentation mondiale.
De leurs côtés, les représentants de l'Agence de l'eau et de la Compagnie nationale du Rhône ont rappelé la nécessité d'accompagner l'agriculture dans sa métamorphose, évoquant ainsi les aides et projets proposés. Le représentant de la Draaf, lui, a mis l'accent sur le rôle des instituts, le programme Ecophyto 2 et l'ensemble des dispositifs d'accompagnement en lien avec les collectivités territoriales.
Pour les milliers de visiteurs venus à Tech&Bio, la promesse des organisateurs consistant à montrer en fonctionnement du matériel, s'informer sur de nouveaux services, outils et techniques, trouver des solutions à diverses problématiques a été tenu. Tout comme de pouvoir échanger avec des experts et entre collègues. La prochaine édition se tiendra en 2019.

Christophe Ledoux
Après la coupure du ruban inaugural, Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme, a invité l'ensemble des personnalités, élus et partenaires de Tech&Bio à découvrir le salon. Tout au long de ce parcours, plusieurs thèmes ont été abordés : l'accompagnement des agriculteurs, le financement public des stations expérimentales, l'impact du changement climatique et les évolutions agronomiques, la réduction de l'utilisation des intrants en agriculture... « Audace, intuition et volonté caractérisent ce salon », a déclaré Marie-Pierre Mouton, présidente du Département de la Drôme. Pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Dominique Despras a évoqué « un boosteur de l'agriculture de demain ». Le directeur adjoint de la Draaf, Bruno Locqueville, a mis en avant l'accompagnement de l'État « dans la transformation en profondeur de l'agriculture ». Quant à Claude Cochonneau, président de l'APCA, il a notamment souligné « l'engagement des chambres d'agriculture depuis plus de dix ans pour accompagner les agriculteurs dans le modèle bio ». « L'État est sensible à ce salon qui met en valeur de bonnes pratiques, a pour sa part indiqué le secrétaire général de la préfecture de la Drôme, Frédéric Loiseau.
Inauguration du salon Tech&Bio, le 20 septembre 2017.
© Journal L'Agriculture Drômoise