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Tech&Bio

Tech&Bio : un succès fou

En forte croissance avec sa cinquième édition, la salon Tech&Bio est conforté dans sa singularité qui en fait un rendez-vous professionnel incontournable des techniques alternatives et bio en agriculture.
Tech&Bio : un succès fou

Que de chemin parcouru depuis 2007... En cinq éditions, le salon Tech&Bio, qui se déroule tous les deux ans, est devenu « le » rendez-vous incontournable des techniques alternatives et bio. Les 23 et 24 septembre derniers à Bourg-lès-Valence, près de 16 000 visiteurs ont parcouru les quinze hectares du site. C'est bien plus que l'objectif fixé par les organisateurs. Tech&Bio est la « rencontre d'un succès », a fait remarquer le président des chambres d'agriculture, Guy Vasseur. Et la clé de ce succès tient d'abord au fait de voir du matériel en fonctionnement (voir une sélection en pages 4 & 5 et nos vidéos sur www.agriculture-dromoise.fr). Pas moins de 170 démonstrations publiques (auxquelles se sont ajoutées celles organisées en privé) ont été proposées sur les parcelles préparées par les équipes de la chambre d'agriculture de la Drôme, en lien avec le lycée agricole Le Valentin. « Nous sommes avec ce salon dans une optique qui ne juge pas les agriculteurs mais montre des solutions pour avancer », a souligné Anne-Claire Vial, présidente de la compagnie consulaire drômoise. Un point crucial pour les visiteurs venus voir et apprécier les dernières innovations présentées dans l'ensemble des filières.

« Mieux vaut entraîner que sanctionner »

Du judicieux triangle d'attelage au robot bineur high-tech, l'innovation sur ce salon Tech&Bio était présente partout. Et pas seulement sur les matériels mais aussi dans le domaine de l'agronomie comme, par exemple, cette démonstration de semis sous couvert de sorgho. Ou encore ces études sur l'efficacité des différents paillages et engrais verts, l'adaptation variétale au changement climatique et à la limitation des intrants... Sur les différents pôles, les techniciens ont aussi montré, résultats à l'appui, l'intérêt de la biodiversité et des haies dans la lutte contre les ravageurs, le labour agronomique, le désherbage mécanique de précision, l'application d'argile et la thermothérapie, la performance de différents couverts végétaux... « Face aux obligations réglementaires, nous sommes dans l'état d'esprit de trouver des solutions techniques qui valorise la fonction productive de l'agriculture », a fait remarquer Anne-Claire Vial lors de l'inauguration du salon. Mieux vaut entraîner que sanctionner. »

En présence des partenaires du salon et de personnalités, Anne-Claire Vial a inauguré le 23 septembre la cinquième édition de Tech&Bio.

L'enjeu de l'eau

Mieux vaut également prévoir... Et c'est ce que les organisateurs du salon ont voulu mettre en avant avec le « fil bleu » consacré à l'eau. L'occasion d'évoquer le rôle, en France, des 1 900 fermes pilotes Déphy sur lesquelles est notamment testée la baisse des intrants. L'occasion aussi d'insister sur la nécessité de stocker l'eau et de poursuivre les recherches dans l'obtention de variétés toujours plus efficientes dans la valorisation de l'irrigation.
Lors de la table ronde inaugurale, Michel Grégoire, vice-président de la Région Rhône-Alpes chargé de l'agriculture, a souhaité la « levée des freins » et un « débat dédramatisé » sur les retenues collinaires. Le président de l'Agence bio, Didier Perréol, a estimé que l'agriculture biologique est un « élément de réponse » au maintien d'une eau de qualité. Avec 100 000 hectares irriguées après l'aménagement du Rhône, la présidente de la Compagnie nationale du Rhône, Elisabeth Ayrault, a insisté sur la nécessité d'« assurer l'usage de l'eau pour tous et pour toutes les activités ». Le représentant de l'Agence de l'eau RMC, Nicolas Chantepix, a mis l'accent sur les solutions à mettre en œuvre pour le 1 % de terres proches des captages d'eau potable. Rémi Fabre, président de l'Itab, a évoqué les recherches transfilières et entre organismes d'expérimentation pour optimiser l'utilisation de l'eau en agriculture. Au sein d'Arvalis, « un réseau de sept sites étudie, en conditions pédoclimatiques différentes, l'impact des activités agricoles sur l'eau dans l'objectif d'apporter des conseils aux agriculteurs, a témoigné Nathalie Bigonneau. Des conseils qui s'appuient sur plus de 200 000 analyses. » Au nom de Coop de France, Christophe Lecuyer, a parlé des bienfaits de la bio mais aussi des outils et techniques de désherbage permettant des « pratiques vertueuses ». Enfin, Guy Vasseur, a rappelé l'engagement des chambres d'agriculture dans les aires de captage d'eau potable. Quant au stockage de l'eau, il a souhaité que la France sorte « d'une posture politique et dogmatique pour être pragmatique et développer un réseau de petites retenues ».

Christophe Ledoux

Ils ont dit

Lors de l'inauguration du salon Tech&Bio 2015.
Lors de l'inauguration et après avoir parcouru le salon, Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, a mis l'accent sur les Pôles d'expérimentation et de projets (Pep) qui fêtent cette année leurs vingt ans. Il a également évoqué, dans le cadre du nouveau plan de développement rural (PDR), les aides à l'agriculture dont celles pour la « conversion bio ». Nicolas Daragon, président de l'Agglomération Valence Romans Sud Rhône-Alpes et vice-président du Département de la Drôme, a souligné la nécessité de soutenir l'expérimentation et assuré de sa vigilance quant au maintien des aides venant de l'État et des collectivités territoriales. Le secrétaire général de la préfecture, Etienne Desplanques, a pointé le caractère innovant de Tech&Bio, qui met en contact les agriculteurs bio et conventionnels et contribue à la structuration des filières. Par ailleurs, André Gilles, vice-président du Département en charge de l'agriculture, s'est réjoui du succès de la plateforme Agrilocal, qui compte désormais plus de cinquante acheteurs.