Terres Dioises, c'est fini

C'était la dernière. La fin d'une époque, le début d'une nouvelle aussi. Le 7 décembre, les adhérents de la coopérative Terres Dioises se sont réunis une dernière fois, dans les locaux de la cave Jaillance, à Die, pour une énième et dernière assemblée générale. L'occasion de faire un bilan sur la campagne écoulée mais aussi de faire un point sur les mois à venir. Terres Dioises va en effet fusionner avec la coopérative Drômoise de Céréales (lire l'article page suivante). Et à ce sujet là, les coopérateurs n'ont pas hésité à poser de nombreuses questions quant au futur fonctionnement de la structure.
Bilan et nostalgie
À la tribune, il y avait déjà quelque chose de changé. Il faut dire que le directeur Hervé Mucke, a quitté l'entreprise en septembre dernier. Depuis, la gestion est assurée dans le cadre d'une convention par Christophe Pelletier, directeur des coopératives Valsoleil et Drômoise de céréales (CDC). Ce dernier y officiait aux côtés de Didier Oddon, le président de Terres Dioises. L'homme a difficilement pu cacher son émotion après les votes de l'assemblée.
Mais avant, place au bilan. N'ayant pas tous les éléments, et devant le peu de temps pour préparer cette assemblée, Christophe Pelletier s'est dores et déjà excusé de ne proposer qu'une « présentation succincte ». Après avoir fait un point sur les volumes (3 200 tonnes dont 2 tiers en bio), il a souligné un budget déficitaire de l'ordre de 700 000 euros sur le dernier exercice. Ce résultat est le fruit de charges fixes mais aussi d'une moins-value constatée lors de la vente de parts sociales de Seal (Sud-Est aliments) à La Dauphinoise.
L'abandon du projet huilerie-meulerie
Le rapprochement avec la CDC marquera aussi quelques changements. À titre d'exemple, les adhérents travailleront désormais avec Unimed pour tout ce qui concerne l'approvisionnement. Les sociétaires ont également été attentifs à leur future représentativité. À cet égard, Alain Archinard sera administrateur à la CDC (Philippe Armand, pour sa part, auditeur). À Valsoleil, c'est Didier Oddon qui rejoindra le conseil d'administration (Emmanuel Jean sera auditeur). Des réunions de section seront aussi organisées.
La coopérative Terres Dioises avait aussi un projet de meulerie et huilerie. « Nous voulions alors fabriquer une farine du Diois », explique Philippe Armand. Lors de son allocution, Christophe Pelletier a indiqué ne pas savoir valoriser cette activité avec un outil coopératif. Tout en précisant : « Je ne dis pas que l'idée n'était pas bonne ». Le matériel - dont la valeur est estimée à 80 000 euros - sera donc à terme vendu.
Entre autres sujets, les coopérateurs ont échangé autour de la logistique ou encore des sites de Die et Recoubeau qui seront conservés.
Des réactions dans l'assistance
Les premières réunions quant à la fusion étaient - paraît-il - houleuses. Mercredi, outre plusieurs questions, il n'en paraissait rien. Le vote est passé sans difficulté. « De toute façon, on n'avait pas le choix », glisse l'un des sociétaires. « On va gagner en expertise sur le terrain », souligne un autre. « Un silo, il faut 5 000 tonnes pour qu'il soit rentable. Nous n'en avions que 3 200 », précise un troisième.Dans l'assistance, plusieurs invités ont également salué cette décision historique. À commencer par Martine Charmet. La conseillère départementale a souligné qu'il ne s'agissait pas là d'une décision facile à prendre. Mais l'élue notait aussi la présence de comptes qui se dégradaient. Christian Veyrier, président de la CDC et de Valsoleil, a quant à lui expliqué qu'il avait bien volontiers tendu la main à Terres Dioises. Le représentant de la chambre d'agriculture de la Drôme a pour sa part estimé que cette fusion allait « renforcer l'outil coopérative dans le Diois », soulignant aussi le savoir-faire et l'accompagnement technique supplémentaires qui allaient pouvoir être apportés sur le territoire.
A. T.