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Etude

Territoires drômois : la démographie croît modérément

L'Insee a analysé les mouvements démographiques sur les territoires des trois Scot ayant leur siège dans la Drôme et fait une projection de population à l'horizon 2030 ainsi que 2050.
Territoires drômois : la démographie croît modérément

L'Insee (institut national de la statistique et des études économiques) Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) vient d'étudier la structure démographique des territoires des trois Scot (schémas de cohérence territoriale) ayant leur siège dans la Drôme : le Grand Rovaltain, la Vallée de la Drôme aval et Rhône-Provence-Baronnies.
La connaissance de la structure démographique est indispensable pour les politiques de territoires, les décisions d'aménagement... Le préfet de la Drôme, Eric Spitz, l'a souligné lors de la présentation à la presse de cette analyse, le 4 octobre à Valence. Une analyse réalisée en partenariat avec la DDT de la Drôme. Le directeur adjoint de l'Insee Aura, Bertrand Kaufmann, a confié à ce propos : « On a les chiffres, il faut les confronter à la réalité du terrain. La DDT nous a beaucoup apporté. C'est une œuvre commune ».

88 % de la population départementale

En 2014 (source : recensement), ces trois territoires regroupaient 88 % de la population drômoise, ainsi que 31 % de celle de l'Ardèche et 7 % de celle du Vaucluse. Le Grand Rovaltain comptait 306 800 habitants (+ 0,50 % par an depuis 2009), la Vallée de la Drôme aval 44 900 (+ 0,81 %) et Rhône-Provence-Baronnies 222 500 (+ 0,63 %). Soit 574 200 habitants pour l'ensemble de la zone d'étude (+ 0,57 %). Cette croissance démographique, Thierry Geay, chargé d'études à l'Insee, la qualifie de « réelle mais modérée ». Elle est inférieure à celle du département (+ 0,66 %) et de la région (+ 0,79 %) mais supérieure à celle de la France (+ 0,50 %).
Globalement sur la zone d'étude, la hausse de la population est plus liée à l'excédent des naissances sur les décès (solde naturel positif) que des arrivées sur les départs. C'est le cas dans le Grand Rovaltain. Par contre, dans la Vallée de la Drôme aval et Rhône-Provence-Baronnies, elle est surtout portée par les migrations résidentielles, notamment de proximité.

Echanges avec l'extérieur

Entre 2013 et 2014, près de 33 000 migrations résidentielles ont été recensées entre la zone étudiée et l'extérieur : 17 300 arrivées et 15 500 départs. Le solde migratoire est donc positif, sauf pour les 15-24 ans (qui partent ailleurs pour leurs études ou un premier emploi). Cela témoigne de l'attractivité résidentielle de ces trois territoires. Près de 50 % des arrivées et départs sont des migrations de proximité, en particulier vers des communes du Rhône, de l'Ardèche hors périmètre d'étude et de l'Isère. Les échanges sont nombreux avec les grandes métropoles : Lyon, Grenoble, Aix-Marseille, Montpellier, Grand Paris.

Migrations dans la zone

47 000 migrations résidentielles ont eu lieu à l'intérieur de la zone d'étude, dont 93 % sans changement de territoire Scot. Et 38 % ont concerné la Vallée de la Drôme aval, malgré sa population réduite (mouvements vers le Grand Rovaltain, pour la plupart).
Côté âge, les soldes migratoires positifs les plus élevés se situent dans les classes 25-34 ans et 0-14 ans. Une partie des installations de jeunes familles semble correspondre à un retour sur le territoire de naissance. Côté activités, les migrations résidentielles les plus importantes en volume concernent les professions intermédiaires et les employés. Fortement orientée vers la logistique, l'agriculture et l'agroalimentaire, l'économie de la zone d'étude favorise plutôt l'emploi de ceux-ci et limite les besoins en cadres, commente l'Insee. A signaler aussi, ces trois territoires attirent retraités et préretraités (2 200 arrivées et 1 600 départs), surtout Rhône Provence Baronnies.

100 000 habitants de plus en 2050

Projection réalisée par l'Insee, si les tendances récentes d'évolution de fécondité, mortalité et migrations se poursuivent, la population des territoires étudiés(*) devrait atteindre 630 400 habitants à l'horizon 2030 (10 % de plus qu'en 2014) et 678 200 en 2050 (18 % de plus). Le dynamisme démographique de cette zone serait supérieur à celui de la France métropolitaine. Le solde naturel déclinerait : les naissances resteraient stables mais les décès augmenteraient du fait du vieillissement de la population. Le Grand Rovaltain serait le plus dynamique, avec un solde naturel en baisse mais demeurant positif. Celui de Rhône Provence Baronnies deviendrait négatif autour de 2040 (conséquence d'une hausse des décès et non d'une baisse de la natalité). Par contre, son solde migratoire serait le plus stable et le plus élevé (territoire attractif pour les seniors).

Consultez les chiffres de la population en 2030 et 2050
Intitulée « Une croissance démographique modérée dans les territoires de la Drôme », cette analyse est consultable et téléchargeable sur le site internet de l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes.

 

(*) Le territoire de la Vallée de la Drôme aval est trop peu peuplé (50 000 habitants) pour une analyse fiable des projections de population sur son seul périmètre. En revanche, il participe à la projection d'ensemble.