Top Semence « condamnée à l’excellence »

«Le monde semencier a connu au cours des années des évolutions importantes. Avec l'accroissement de la concurrence sur le marché mondial, principalement avec les pays de l'Est, nous sommes condamnés à l'excellence, a déclaré Didier Nury, directeur de Top Semence, lors de la réunion plénière de l'union de coopératives, le 12 mars dernier. Pour cela, nous devons encore améliorer notre travail au champ, mais aussi rénover nos outils de travail, notamment en termes de séchoirs de maïs pour optimiser le fruit du travail des agriculteurs. L'usine existe depuis 1947 et nécessite aujourd'hui d'importants investissements pour être au niveau de l'excellence. »
Alors que Top Semence se concentre pour faire face à l'intensification de la concurrence et à la poussée sociétale de la protection de l'environnement, Yves Courbis, président, rassure les agriculteurs multiplicateurs de semences : « Notre mission première est de vous apporter une vision d'avenir, pour vos entreprises et pour la pérennité de Top Semence. Notre combat quotidien est de vous donner un horizon meilleur en travaillant sur l'amélioration de vos revenus ».
Maintenir un niveau correct de pureté variétale
Malgré tout, « c'est une année 2018 assez satisfaisante », poursuit le président. Le maïs et le tournesol semences ont subi de plein fouet les aléas climatiques : excès de température ou d'eau, grêle et tempête. La moitié des surfaces de maïs ont été sinistrées. En tournesol, le bilan est plus catastrophique : seulement 19 % des surfaces sont restés indemnes, la tempête du 9 août ayant causé de lourds dégâts (38 % des surfaces touchées). Sur l'ensemble des soles de maïs semences, 1,67 % a été refusé, chiffre record de Top Semence, et 2,6 % en tournesol. Les responsables des commissions, Denis Delay et Fabrice Terrot, appellent les agriculteurs à une plus grande vigilance pour éviter le risque de refus des obtenteurs (mauvais état cultural encore trop élevé, castration insuffisante, mauvais isolement...) et à maintenir un niveau correct de pureté variétale.
Top Semence produira 100 % de maïs doux
Malgré tout, les résultats financiers pour le maïs semence restent supérieurs à la moyenne française et Top Semence se classe septième (sur vingt-trois).
2018 est marquée par la progression du maïs doux, production nouvelle, sur 102 hectares. Malgré des conditions météorologies délicates (pluviométrie record en mai, canicule au mois de juillet, tempête au mois d'août), le rendement par hectare a évolué (+ 11 % par rapport à 2017). En 2019, la totalité de la production de maïs doux sera réalisée par Top Semence, Syngenta ayant transmis l'intégralité du suivi des cultures. Top Semence assurera ainsi la continuité des contrats aux producteurs et poursuivra ses essais, initiés depuis quatre ans, au centre expérimental de la Vallée du Rhône afin de pérenniser la performance.
A. P.
Les chiffres 2018
- Maïs : 2 256 ha de surfaces (2 254 en 2017).
Prix* moyen : fertile : 4 160 €/ha. (résultat financier 101 %) ; stérile : 3 145 €/ha (100 %) ; bio : 5 864 €/ha (96 %).
- Tournesol : 2 739 ha. Prix moyen : 2 691 €/ha (résultat financier 99.7 %).
- Sorgho : prix moyen : 2 568 €/ha (résultat financier 102 %).
- Colza : 295,3 ha récoltés. Prix moyen : 1 908 €/ha (résultat financier 99.2 % hybrides). n
* Produit brut avec AQ/ha.
Le pois chiche semences en constante évolution
Avec 1 035 hectares de pois chiche semés parmi les trois variétés (Twist, Lambada, Flamenco), la récolte 2019 devrait figurer comme un record (+ 1 000 hectares par rapport à 2015). Les prévisions pour les années à venir sont en hausse : 1 150 hectares en 2020, 1 300 en 2021. Cependant, la récolte 2018 a été compliquée : excès d’eau, présence d’anthracnose (fléau majeur) et de botrytis sur les fleurs. 712 hectares ont été récoltés, dont 5 % en bio.
En pois chiche bio, les perspectives de croissance sont importantes. « Nous prévoyons 25 à 30 % des surfaces en bio d’ici 2025 », annonce Blaise Rolland, responsable autogames. Avant de poursuivre : « En céréales, Top Semence concentre sa production sur le blé dur, ainsi que les productions de céréales bio ».
La luzerne (- 44,16 %) et le soja (- 13,25 %) sont en baisse. Enfin, pour les bulbes, l’ail perd dix hectares par rapport à l’an passé
(- 12,82 %). Une nouvelle dynamique sur les premières générations est en cours. La régénération des variétés d’ail par culture de méristèmes permettra, dès l’an prochain, d’assurer la progression de cette espèce.