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Coopérative

Top Semence, tournée vers l’excellence

C’est dans une volonté de défendre le métier de semencier que s’est déroulé le rendez-vous annuel des sociétaires de Top Semence, le 6 décembre alors que le contexte est de plus en plus difficile.

Top Semence, tournée vers l’excellence

«Notre métier rencontre des difficultés. Il est mal aimé, voire décrié. Mais il est incontestablement utile et noble. Utile à la société mais aussi utile pour l'environnement et l'économie française », soutient d'emblée Didier Nury, directeur de l'union de coopératives Top Semence, rappelant que la filière semences est une pépite économique pour la France : premier pays producteur en Europe, premier exportateur mondial avec 950 millions d'euros d'excédent commercial et plus de 3 300 emplois créés en dix ans. L'an passé, Top Semence avait atteint un chiffre d'affaires record en approchant les 34 millions d'euros. Cette année, la société a du faire face à un contexte difficile. La morosité générale sur les marchés agricoles en Europe de l'Ouest et la montée en puissance des réseaux de production en Europe de l'Est ont conduit ainsi à l'accroissement de la concurrence internationale pour les sociétés de production de semences françaises.

Douzième place dans le panel français

Dans cette conjoncture, le chiffre d'affaires de Top Semence a baissé, pour avoisiner les 30 millions. En revanche, la structure a pu poursuivre sa consolidation en améliorant son rang dans le panel des opérateurs français de grandes cultures, en passant de la quinzième à la douzième place. Une bonne performance qui s'explique notamment par la volonté de l'entreprise d'élargir son rayonnement régional, notamment avec l'intégration d'un nouveau réseau au sud de la Vallée du Rhône.
Les activités de production de maïs et tournesol se sont maintenues à un bon niveau. La position du maïs a connu un très bon rebond, tandis que celle du tournesol - qui s'était repliée en 2017 suite à une baisse de surfaces - retrouve un niveau correct. De plus, Top Semence s'impose petit à petit comme l'un des interlocuteurs privilégiés dans la production de semences issues de l'agriculture biologique. Face à une demande croissante, l'entreprise n'arrive pas encore à satisfaire tous les producteurs. Ce sera donc ici un domaine d'activités à développer pour l'année à venir.

Une soixantaine d’agriculteurs, d’acteurs locaux et de représentants de coopératives semencières s’est déplacée à La Bâtie-Rolland pour le rendez-vous annuel de Top Semence.

Un cadre de référence

Des projets de développement, Top Semence en a pour l'année 2018-2019. Le principal objectif sera d'embellir l'image de l'entreprise dans un souci de qualité : ajustement des plans de production, fiabilité, etc. Le conseil d'administration s'est doté d'un cadre de référence pour guider la trajectoire de l'entreprise dans les années futures et faire de Top Semence un semencier reconnu. L'axe stratégique sera de viser l'amélioration du revenu des agriculteurs de la Vallée du Rhône grâce à des productions de semences à haute valeur ajoutée. « Nous ne pourrons continuer durablement que si nous faisons des choses qui ne peuvent être faites ailleurs », affirme Didier Nury. Ce cadre de référence permet d'établir le choix d'une démarche tournée vers l'excellence. Ainsi, la reconnaissance de Top Semence au sein de la profession passera activement par la présence et l'installation durable de l'entreprise au sein des instances de l'interprofession. D'autre part, le développement des liens avec ses coopératives sociétaires permettra d'asseoir sa notoriété. A propos, Top Semence vise la constitution d'un pôle semences « Sud-Est Vallée du Rhône », capable de faire face aux défis internationaux et environnementaux.
Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme, a rappelé le défi sociétal auquel l'agriculture d'aujourd'hui doit faire face. Comme lors de la réunion tenue à Marsanne le 3 décembre sur les enjeux de l'exportation des céréales (lire ci-contre), elle a rappelé les dangers du changement climatique. « Les cinq dernières années ont été les plus chaudes en cent ans. C'est un vrai challenge pour les semenciers qui doivent trouver des variétés tolérantes à la chaleur. L'enjeu est extrêmement grand, en blé principalement, car il n'existe pas aujourd'hui de variété qui résiste. » Anne-Claire Vial a également abordé la nécessité de monter en gamme afin de répondre aux demandes des consommateurs. « On doit chercher à être davantage dans l'empathie avec le consommateur. Mais n'oublions pas que l'agriculture est indispensable pour s'alimenter. Restons positifs, c'est le meilleur moyen de répondre aux attaques incessantes. » 
Amandine Priolet