Top Semences poursuit sa croissance

Il a fallu trouver des chaises supplémentaires pour installer le public le 29 novembre à la salle des fêtes de La Bâtie-Rolland. Treize des seize coopératives réunies au sein de l'union Top Semence étaient représentées. Des structures principalement drômoises et ardéchoises mais Top Semence élargit depuis quelques années son territoire, notamment vers l'Ain et les Hautes-Alpes. L'assemblée générale a d'ailleurs commencé avec la présentation d'une coopérative nouvelle au sein de l'entreprise, Alpesud, basée à Laragne-Montéglin (Hautes-Alpes). A ce jour, l'union de coopératives compte environ 550 agriculteurs multiplicateurs. Les trois principales productions sont le maïs (3 016 hectares), le tournesol (1 753 hectares) et les céréales-protéagineux (839 hectares).
Productions en légère baisse
Suivant la tendance nationale, la production de semences a légèrement diminué en 2015-2016 par rapport à l'exercice précédent, qui constituait un record. Le chiffre d'affaires de Top Semence s'élève ainsi à 30,6 millions d'euros, en baisse de 7,6 % par rapport à 2014-2015. Le tableau est cependant loin d'être noir. La progression de l'établissement se poursuit régulièrement d'année en année. Quand les surfaces de multiplication de tournesol baissaient en France de 20 % en 2015, cette diminution était ramenée à 4 % chez Top Semence. Pour le sorgho, l'entreprise basée à La Bâtie-Rolland tire même son épingle du jeu avec une hausse de 4 % des surfaces de multiplication, alors qu'au niveau national on note une diminution de 10 %. Implanté depuis deux ans dans la région, le maïs doux a été impacté en 2015 par des coups de chaleur en pleine floraison. Les 50 hectares de surface dédiée ont ainsi donné un rendement à 65 %. Les céréales à paille ont aussi connu une année 2015 difficile mais le directeur de Top Semence, Bertrand Launay, a fait remarquer que 2016 était toute autre avec de belles perspectives.
L'ail et le pois chiche très suivis
Top Semence n'est pas qu'un multiplicateur de semences, il est également obtenteur. L'entreprise mise beaucoup sur les variétés d'ail et de pois chiche qu'elle produit elle-même. L'ail fait l'objet d'un plan de redéploiement à cinq ans, avec pour objectif de répondre au mieux aux attentes du marché, notamment en ail de printemps. L'union de coopératives produit cinq variétés d'ail et trois de pois chiche en tant qu'obtenteur. Le pois chiche représente moins de 1 % du chiffre d'affaires de l'entreprise mais son marché se développe. « Sur le pois chiche, nous allons nous consacrer à la sélection et à la recherche », confie le directeur de Top Semence. Une personne a été recrutée pour cette tâche. Objectif : développer une variété de pois chiche à gros grain. « Ce type de variété représente 25 % du marché en France », explique Bertrand Launay. Selon Top Semence, les perspectives d'emblavements de pois chiches devraient se situer entre 350 et 400 hectares en 2017, contre 90 cette année. Une autre espèce, la luzerne, devrait aussi progresser.
Les surfaces en bio augmentent dans l'ensemble des espèces. Par exemple, la part des semences biologiques en céréales à paille a progressé de 9,5 à 14 % en l'espace de deux années.
De nouveaux partenariats ?
Top Semences figure en 2015-2016 en treizième position des firmes semencières françaises. Le maire de La Bâtie-Rolland, Pascal Beynet, invité de cette assemblée générale mixte, a fait savoir que l'entreprise emploie une centaine de personnes sur sa commune. Un rôle de développement économique que n'a pas manqué de souligner Christian Veyrier, président de Top Semence, dans son discours. La firme rachète en ce moment à Natura'pro un bâtiment situé près du sien, à La Bâtie-Rolland. Elle devrait en devenir propriétaire au 31 décembre. Reste à détruire ce bâtiment et en construire un autre pour y installer des magasins de stockage.
Évoquant le partenariat en place avec le septième semencier français Syngenta pour la production de maïs doux, Christian Veyrier a fait allusion à « de nouveaux dossiers dans les mois à venir », sans en révéler toutefois la teneur. De nouveaux partenariats en perspective ? On devrait en savoir plus avant la fin du premier trimestre 2017.
Marie-Charlotte Laudier