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CHASSE

Toujours trop de sangliers dans la Drôme

La fédération départementale des chasseurs de la Drôme (FDC 26) a tenu son assemblée générale le 8 avril au palais de la foire de Romans-sur-Isère. Plus de 700 personnes y ont participé. Le sanglier est une problématique jugée très préoccupante.
Toujours trop  de sangliers  dans la Drôme

La fédération départementale des chasseurs avait convié quelque 700 présidents d'Acca ou de chasses privées à Romans-sur-Isère, le 8 avril, pour sa traditionnelle assemblée générale. De nombreuses personnalités également présentes, à l'instar de Marie-Hélène Thoraval (maire de la ville et conseillère régionale), le député Hervé Mariton, les sénateurs Didier Guillaume et Gilbert Bouchet, Patricia Brunel-Maillet, Emmanuelle Anthoine et André Gilles, vice-présidents du conseil départemental, ou encore Jean-Pierre Royannez, vice-président de la chambre d'agriculture de la Drôme. Seul le préfet, habituellement présent, ne s'est joint à la manifestation en raison de la période de réserve électorale.

Le bureau fédéral ainsi que les personnalités ont tour à tour pris la parole tout au long de la matinée.

Une problématique préoccupante

C'est une saison 2015-2016 « tout à fait correcte » qui a été présentée aux adhérents. Chacun a pu noter le dynamisme des différents territoires, mais aussi prendre connaissance des dossiers traités au niveau départemental. Le bilan des espèces de gibiers est jugé satisfaisant. Quelques inquiétudes ont toutefois été notées. Le nombre de lapins de garenne est en baisse (3 639 en 2014-2015, 3 355 en 2015-2016). « Les effectifs sont en chute libre. Ce lapin pourrait disparaître dans le département », précise Jean-Louis Briand, secrétaire général de la FDC 26. En cause, le virus VHD2. Le sanglier a également occupé une partie des discours. Lors de la saison 2015-2016, ce sont près de 16 500 sangliers qui ont été tués. Leurs dégâts restent importants : un montant qui s'élève à environ 300 000 euros, soit près de 94 % du total des dégâts payés. Les céréales et les cultures « spécialisées » sont les plus touchées. Afin de financer ce poste, la cotisation grand gibier a d'ailleurs été revue la hausse, passant de 20 à 35 euros.
Pour Jean-Pierre Royannez, l'agriculture et la chasse sont deux mondes indissociables. « L'un ne peut pas exister sans l'autre. Il faut continuer à travailler ensemble », a-t-il souligné. Parmi les dossiers figure le cas du sanglier. « Il en reste toujours trop. Il faut continuer à faire pression », a-t-il cependant ajouté. Pour autant, il a tenu à saluer l'engagement des chasseurs locaux. Ces derniers s'illustrent également pour les corvidés. Avec l'appui des agriculteurs, ce sont près de 1 200 chasseurs volontaires qui participent à la régulation par tirs, afin de réduire les dégâts que ces oiseaux causent aux cultures agricoles de mars à juillet. Le pigeon ramier est aussi concerné : un peu plus de 22 000 ont été prélevés lors de la dernière saison.

Les prélèvements du loup en suspens

Les chasseurs sont également amenés à intervenir pour prélever des loups. Afin de témoigner de leur soutien aux éleveurs ovins, et par solidarité, ils avaient d'ailleurs participé en juin dernier à la fête de la transhumance organisée à Die. Une présence appréciée par ces derniers.
Aux fins d'être habilités à tirer le loup, lors des chasses au grand gibier, la réglementation en vigueur exige que les chasseurs suivent une formation dispensée par l'ONCFS. Aujourd'hui, 1 173 chasseurs ont été formés. Trois nouvelles sessions seront organisées dans les prochaines semaines, à savoir le 19 mai à Menglon, le 9 juin à Buis-les-Baronnies et le 16 juin à Saint-Nazaire-en-Royans. « Il serait souhaitable que tous les chasseurs drômois suivent cette formation », a déclaré Jean-Louis Briand, lors de son rapport d'activités.
Les politiques, de tous bords, se sont aussi saisis de la problématique de la prédation du loup lors de leurs allocutions. Hervé Mariton a notamment indiqué qu'un trente-sixième loup avait été prélevé. Le plafond est donc désormais atteint(*). « Aucun prélèvement n'est plus possible dans les quelques semaines à venir », a-t-il souligné. Avant de poursuivre : « Les autorités administratives se sont mises dans une situation où rien n'est possible désormais. On sait qu'il y a un problème, on sait anticiper. Les textes internationaux peuvent changer [...]. D'autres pays sont confrontés au problème du loup. Il ne se régule pas tout seul », a-t-il poursuivi. Didier Guillaume a lui aussi plaidé pour que l'arrêté soit prolongé. « Si on doit s'arrêter là, ça va poser de réels problèmes », a-t-il dit.

Agriculteur et chasseur

Mais d'autres actions sont aussi menées envers le monde agricole. L'action partenariale entre leur fédération et la chambre d'agriculture pour implanter des « cultures intermédiaires pièges à nitrate » (Cipan) a ainsi été reconduite sur l'année 2016. Cette action concerne les groupements de gestion cynégétique de la plaine de Romans, de Valence, du Piémont, la plaine du Roubion, de la Raye et l'aire d'alimentation du captage prioritaire d'Albon.
Force est de constater que les chasseurs veulent travailler avec le monde agricole. Un travail déjà entamé et amené à se poursuivre. Pourtant, les agriculteurs ne sont plus aussi nombreux qu'auparavant dans leurs rangs. « Sur les 5 000 agriculteurs drômois, seuls 1 000 sont aujourd'hui chasseurs. Il y a plusieurs décennies, tous les agriculteurs étaient chasseurs », a encore rappelé Jean-Louis Briand. Un nouvel appel lancé. n
A. T.
(*) : pour la période du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017.

 

Didier Beynet distingué      
À l'occasion de ce temps fort, plusieurs personnes ont reçu la médaille fédérale de la fédération départementale des chasseurs de la Drôme. Didier Beynet, chasseur et ancien président de la FDSEA, faisait partie des récipiendaires. « Cela fait toujours plaisir, c'est une reconnaissance aussi. En tant que responsable professionnel agricole, j'ai toujours essayé de travailler sereinement avec la fédération de la chasse. Nous n'étions pas forcément d'accord mais nous arrivions à trouver des consensus. C'était appréciable », a-t-il notamment commenté.