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Irrigation

Tournesol et soja : démarrer l'irrigation au bon moment

L'irrigation du tournesol a pour principal objectif de maintenir la surface foliaire pendant et après la floraison, afin d'assurer le processus photosynthétique, indispensable pour le remplissage des graines.
Tournesol et soja : démarrer l'irrigation au bon moment

Depuis leur implantation, les tournesols ont bénéficié de précipitations importantes. Si dans certains cas les cumuls de pluies se sont avérés excessifs et compliquant les chantiers de semis, dans d'autres cas ils ont conduit à un développement végétatif important voire exubérant pour du tournesol. Désormais, les températures élevées, combinées au vent entraînent un assèchement du sol dont le tournesol pourrait se retrouver victime. En effet, un stress hydrique sur un tournesol exubérant peut conduire à une sénescence accélérée de la plante. En revanche, si l'alimentation hydrique permet de maintenir le plus longtemps possible la surface foliaire en place, alors la plante peut exprimer son plein potentiel de productivité.

Pas de précipitation pour les tournesols bien développés

Au stade bouton (E2 = bouton de 0,5 à 2 cm - bractées bien distinguables), un éventuel apport d'eau est à raisonner en fonction du développement végétatif atteint. Or, dans le contexte de l'année, les tournesols ont bénéficié d'une pluviométrie suffisante et régulière. Par conséquent, les développements végétatifs obtenus à ce jour sont satisfaisants pour les semis d'avril jusqu'à mai, et ne justifient pas ce premier apport au stade bouton. Attention à ne jamais irriguer un tournesol exubérant avant la floraison. Les tours d'eau encadrant la floraison offrent généralement les meilleurs résultats. L'optimum se situe entre 0 et 4 tours d'eau.
- En cas d'été très sec, comme 2003, un apport de 160 mm en 4 irrigations - le premier au stade bouton - a permis de gagner 22 q/ha par rapport au témoin en sec.
En cas de disponibilité en eau limitée, une seule irrigation avant ou après floraison donne un gain en rendement comparable, mais avec un avantage décisif à l'irrigation de post-floraison pour ce qui est de la teneur en huile (+ 4 points). Quand on peut apporter 2 tours d'eau, le meilleur positionnement vis-à-vis des gains de rendement consiste à encadrer la floraison (un tour d'eau début floraison et une fin floraison). Mais il faut aussi souligner l'intérêt de l'irrigation tardive au niveau de la teneur en huile (cas des 2 apports en post-floraison).

Irrigation du soja

L'arrivée des premières fleurs donne le signal du début de l'irrigation. En effet la période de sensibilité durant laquelle il faut viser la satisfaction des besoins est comprise entre le début de la floraison (stade R1) et le stade 1ère gousse mûre (stade R7). En région Auvergne-Rhône-Alpes (et Sud-Est), les besoins en eau d'irrigation sont d'autant plus importants que la réserve utile du sol est faible.
Par conséquent, les apports d'eau par irrigation doivent se situer autour de 250 à 300 mm sur sols superficiels, et de 200 à 250 mm en sol profond, pour atteindre un objectif de rendement de 35-40 q/ha.

En Auvergne-Rhône-Alpes, les besoins en eau d’irrigation sont d’autant plus importants que la réserve utile du sol est faible.

Répartir les apports d'eau selon la disponibilité et le type de sol

Dans tous les cas, il est nécessaire de bien connaître la réserve hydrique de son sol et de prendre en compte la pluviométrie.
- En condition de disponibilité en eau non limitante, démarrer l'irrigation dès le début de la floraison et bien répartir les apports sur la période de sensibilité du soja au stress hydrique entre R1 et R7 (1ères gousses mûres) : 8 apports de 30-35 mm (tous les 7 j) en sol superficiel ; 4 à 6 apports de 40-50 mm (tous les 9 j) en sol profond.
- En condition de disponibilité en eau limitée, apporter 3 à 4 tours d'eau de 40 mm bien placés dans le cycle.
- En sols superficiels : privilégier la phase début floraison à début grossissement du grain (de R1 à R6).
- En sols profonds : privilégier la phase mi-floraison à fin formation des gousses (de R3 à R7).

Des précautions à prendre

Dans tous les cas, il convient de prendre quelques précautions pour prévenir des effets négatifs : verse et sclérotinia.
Tenir compte des caractéristiques de la variété implantée (verse, sclérotinia), de la situation de la parcelle, de son historique sclérotinia et de la densité de peuplement. 

 

en pratique  / Sous enrouleur, il faut éviter de provoquer la verse du soja, qui peut favoriser des attaques de sclérotinia si une période fraîche et humide perdure en cours d’été.  L’utilisation de buses d’aspersion d’un diamètre raisonnable (inférieur à 18 à 20 mm) permet de limiter ce risque de verse dans la majorité des cas.


Arnaud Micheneau, Terres Inovia