Tournesol : se protéger des dégâts d'oiseaux

Contre les dégâts d'oiseaux causés dans les cultures, et notamment le tournesol, il est conseillé d'installer les effaroucheurs quelques jours avant la levée pour éviter l'accoutumance des oiseaux au dispositif et déplacer, si possible, ces dispositifs au cours de la période de sensibilité du tournesol. La période de sensibilité maximum de la culture se situe entre la germination et la première paire de feuilles. La fenêtre de sensibilité des plantules de tournesol aux dégâts de pigeon ramier est étroite : environ deux semaines de l'émergence à la première paire de feuilles. Les dégâts sont d'autant plus faibles que la levée est rapide et homogène. Semer dans un sol suffisamment réchauffé (8°C à 5 cm de profondeur), si possible en même temps que vos voisins. Les produits répulsifs. Les engrais foliaires à effets répulsifs utilisables en plein sur plantules montrent une efficacité limitée. Aucun produit répulsif n'est autorisé en protection de semences.
Resemis en derniers recours
Le resemis ou le remplacement par une autre culture peut être envisagé, mais après observation attentive des dégâts. En effet, les lésions des cotylédons ne portent pas à conséquence. La décision de resemis doit donc être basée sur les seuls manques.
Utilisation d'effaroucheurs. De nombreux modèles sont disponibles.
Les techniques d'effarouchement utilisent des signaux visuels ou sonores.
Le principal problème est l'accoutumance des oiseaux. Il convient de respecter certaines règles pour l'usage des effaroucheurs sonores, conformément à la réglementation.
En fin de cycle, des dégâts importants mais localisés
Les déprédations sont globalement plus rares en fin de cycle qu'à la levée et peuvent être occasionnées dès le début de la maturation par certains mammifères. Récolter tôt, dès que la maturité est atteinte, est la seule parade pour limiter les prélèvements de graines par les oiseaux.
Terres Inovia
Effaroucheurs / Conseils opérationnels
1: Ne pas poser les effaroucheurs top tôt, mais juste avant le stade sensible : de l’émergence à première paire de feuilles.
2 : Ne pas hésiter à déplacer les effaroucheurs sur la parcelle tous les 2 à 3 jours.
3 : Pour les effaroucheurs sonores, faire varier les signaux et les intervalles de diffusion.
4 : Observer le paysage avoisinant les cultures attaquées pour orienter les effaroucheurs en direction d’une alimentation alternative (comme des feuilles vertes, des baies, des glands, etc.)
5 : Envisager une combinaison d’effaroucheurs peut réduire l’accoutumance telle que l’utilisation de canons à gaz associés aux ballons/cerfs-volants ou associés aux moyens pyrotechniques par exemple.
Déclarations / Pour la troisième année, Terres Inovia a mis à disposition sur son site internet un formulaire permettant de signaler les dégâts de certains gibiers, en particulier les oiseaux, sur les parcelles d’oléoprotéagineux.
Bilan de l’enquête 2018 des dégâts
Le tournesol, y compris le tournesol semence, reste la culture la plus concernée avec plus de 85 % des déclarations. On retrouve également le soja avec une vingtaine de parcelles déclarées. Avec près de 17 % des déclarations nationales, la Drôme est le département qui s’est le plus mobilisé cette année pour déclarer les dégâts de gibiers ; qu’ils soient sur tournesol, tournesol semence ou, en moindre mesure, soja.Le pigeon ramier ou palombe, l’ennemi numéro un Le pigeon ramier, ou palombe, rassemble le plus de signalements (65 %). Les corvidés, et en particulier le corbeau freux et la corneille noire, restent sur la seconde marche du podium (13 %), en occupant plus particulièrement les territoires du Grand Est et de Poitou-Charentes. Le pigeon biset, ou de ville, complète ce podium avec la troisième place (7 % des signalements). La différence notable entre ces espèces est leur période privilégiée d’attaque.
En effet, les corvidés s’attaquent particulièrement aux graines, on les retrouve donc dès le semis, suivant les lignes de tournesol. Par ailleurs, les pigeons auront tendance à attendre le début de la levée, en préférant la crosse et les cotylédons. A noter une présence toujours conséquente des lièvres et des lapins avec une vingtaine de déclarations sur l’ensemble du territoire. En cas d’attaque, une parcelle sur trois a fait l’objet d’un resemis. Dans plus d’un cas sur deux, le resemis reste partiel, uniquement sur la surface attaquée par les déprédateurs.
Des dispositifs de protection largement utilisés
Moins d’un tiers des parcelles signalées n’avait pas de dispositif de protection contre les oiseaux déprédateurs. Le moyen le plus cité est toujours l’effaroucheur, qu’ils soient sonores (type canon/tonne-fort…) ou visuels (épouvantails, corbeaux volants…).

Déclarez vos dégâts d’oiseaux
En 2019, toujours mobilisé pour limiter les dégâts d’oiseaux, Terres Inovia invite les agriculteurs à enregistrer les déclarations de dégâts sur les cultures oléoprotéagineuses dont le tournesol et met à disposition un formulaire de déclaration des dégâts d’oiseaux sur parcelles agricoles. Cette déclaration vise à informer les directions départementales des territoires (DDT) des dégâts d’oiseaux et gibiers sur oléoprotéagineux. Elle permettra d’obtenir des informations en vue d’un éventuel classement nuisible des espèces, en particulier le pigeon ramier ou palombe, sur votre département. Elle pourra également être utilisée par Terres Inovia pour réaliser un bilan national et mener des études, tout en garantissant l’anonymat des répondants. n
Pour faire votre déclaration : www.terresinovia.fr