«Farming Simulator est passé d'un jeu de niche à un succès commercial », donne pour avis un gamer sur les sites dédiés. Le nouvel opus FS15, sorti le 30 octobre dernier, fait partie de ces jeux pour PC qui ont su s'imposer, depuis 2009, dans l'univers de la simulation. En témoigne la précédente version vendue à plusieurs millions d'exemplaires. Sur ce marché, il n'y a guère qu'Eurotrucks simulator qui serait capable d'en faire autant. Aussi le développeur suisse Giants Software et l'éditeur français Focus home interactive, ont mis à peine deux ans pour proposer une nouvelle version de ce jeu de gestion d'exploitation agricole. Alors qu'a-t-il dans le ventre ce nouveau gameplay ? D'aucuns diront que son graphisme a évolué pour aller vers plus de réalisme et d'effets visuels. Grâce au nouveau moteur graphique, les tracteurs prennent la boue, les gyrophares clignotent, les céréales sont beaucoup plus fluides, les engins patinent dans les montées, la lumière se reflète sur le métal, les moteurs fument. En revanche, ce n'est toujours pas grave de se prendre une barrière et c'est trop facile d'atteler remorques et outils.

Nouvelle ergonomie

Le joueur évolue dans deux univers, les maps : le traditionnel environnement nord américain lifté à la FS15 et un nouveau terrain de jeu aux paysages nordiques. Bref, l'univers anglo-saxon est certes éloigné du bocage mais le métier de paysan, lui, reste le même. Culture des terres, élevage d'animaux et vente de récolte ou de produits, achat de matériel, acquisition de parcelles, recrutement de main-d'œuvre : pas question pour l'exploitant de relâcher. « Le seul jeu où j'ai l'impression de bosser (...) et toujours pas la possibilité d'aller déverser notre production de betteraves devant la préfecture. Ça manque clairement d'une localisation française », déclare avec humour un internaute. Développée en recueillant les remarques de ses fans, cette version 2015 propose de nouvelles options et de nouvelles sources de revenu comme les énergies renouvelables, dans l'air du temps.
Côté chiffre et matériel, le joueur ou les joueurs (16 au maximum), en solo ou en ligne, auront le choix d'utiliser plus de 140 véhicules ou équipements agricoles proposés sur le marché par les 40 plus grands constructeurs mondiaux. De quoi s'équiper, tester, s'amuser ou découvrir. Les utilisateurs apprécieront la nouvelle ergonomie du jeu, notamment avec des menus plus discrets et plus lisibles. Mais la grande nouveauté de FS15 est bien entendu l'introduction de l'activité sylvicole, élargissant le panel des tâches à effectuer. Cette opportunité supplémentaire de développement d'une ferme permet au joueur de s'essayer sur de nouveaux outils pour abattre des arbres et les transformer en plaquettes ou en sections à apporter à la scierie. Mais rien à voir avec Hölzfaller simulator, jeu de simulation bas de gamme où l'on déforeste à tous crins, ni encore Professionnal farmer, d'un regrettable simplisme.

La grande nouveauté de Farming Simulator 15 est l’introduction d’une activité sylvicole.

Sur consoles en 2015

Mais, faute de concurrent sérieux, certains pensent que Farming Simulator reste un peu en deçà des attentes de son public, lequel est des plus variés. Bien sûr, en ces fêtes de fin d'année, les hardcore gamer préfèreront peut-être se voir offrir les nouveaux Call of duty (Activision), Far Cry 4 (Ubisoft studio) ou encore Assasins Cread (Ubisoft toujours) qui fait un carton en dépit de ses huit erreurs historiques, ou encore, pour les moins énervés, les Sims4 (Electronic Arts/Maxis). Mais en misant sur Farming Simulator, l'éditeur Focus home interactive cible la valeur sûre et le grand public. Et ça marche, puisqu'en fin d'année, FS15 s'installait au top des ventes de jeux pour PC. Autant dire que l'éditeur français a toujours eu du flair, en lançant Trackmania en 2004, jeu de course de voitures d'anthologie sur PC, mais aussi des références telles que Cycling Manager (2001) puis Pro Cycling Manager ou le fameux Tour de France en 2011.
Farming Simulator est attendu début 2015 sur les consoles PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 3 et Xbox 360.

Isabelle Doucet

Infos pratiques : configuration requise
• Système : Microsoft Windows Vista, Windows 7 ou Windows 8.
• Ou Système : Mac OS X 10.7.1, 10.8.1, 10.9.1, 10.10.1.
• Processeur : 2.0 GHz Intel ou équivalent AMD.
• Mémoire : 2 Go RAM.
• Carte vidéo : 512 Mo de mémoire vidéo, ATI Radeon HD 2600/Nvidia Geforce 8600 ou supérieur.
• Connexion internet requise pour le jeu en ligne.

Sérious game, des jeux vidéo à prendre au sérieux

Les jeux vidéo s’invitent dans les salles de classe, sur internet ou sur les smartphones via les serious games qui sont nombreux en agriculture.

Les serious games, ou jeux sérieux, combinent l’intention sérieuse de type pédagogique, à des ressorts ludiques. Les dessous de la PacEn janvier 2013, le portail d’information Touteleurope.eu et le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt lancent Cap Odyssey, un serious game pour mieux comprendre la Pac. En un clic, le joueur devient conseiller agricole et aide le maire d’Abondance à nourrir sa population. Ce jeu est disponible en français, allemand et anglais et en accès libre sur internet (www.capodyssey.eu). Un jeu qui s’adresse en priorité aux non-spécialistes de la Pac.Environnement et élevageAvec Engele, pour environnement et gestion de l’élevage, le joueur plonge dans les réalités des élevages porcins. Conçu dans un environnement 3D, Engele laisse la possibilité à l’enseignant ou au formateur de proposer divers scénarios. Distribué par Educagri éditions depuis septembre 2013, ce logiciel disponible aujourd’hui uniquement en français pourrait se décliner en langue anglaise si des financements sont trouvés. L’académie viticoleIl est d’ores et déjà possible de se glisser dans la peau d’un viticulteur bordelais en se connectant simplement à Château academy, disponible gratuitement sur android et apple. Depuis septembre 2013, jeunes et moins jeunes peuvent du bout des doigts gérer une exploitation viticole virtuelle depuis la plantation de la vigne jusqu’à la commercialisation. Objectif pour Inno’vin : susciter des vocations. « Un nombre important de salariés d’exploitations viticoles ou de maisons de négoce a aujourd’hui un âge qui les rapproche de la retraite. La filière va devoir se renouveler et pour cela, il faudra intéresser les jeunes à ces métiers », explique Gilles Brianceau, directeur d’Inno’vin Bordeaux Aquitaine.
Marie-Cécile Seigle-Buyat