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Trufficulture

Truffe : les rencontres nationales pour gagner en technicité

La fédération française de trufficulture, qui organise chaque année des rencontres techniques regroupant les spécialistes de tous les départements producteurs de l’Hexagone, a cette année choisi l’Ardèche pour cet événement.

Truffe : les rencontres nationales pour gagner en technicité

C'est dans un décor majestueux, celui du Grand séminaire de Viviers (07), qu'ont été accueillis, les 19 et 20 juin, des spécialistes trufficoles venus de toutes les régions de l'Hexagone. Objectif de ces journées : contribuer à diffuser les résultats des recherches nationales menées notamment sous l'égide de l'Inra de Nancy, dans le cadre du programme « CulturTruf ».

A propos de la sexualité des truffes

Parmi les recherches en cours, on note la question primordiale du régime hydrique optimal pour la production de truffes1, la lutte contre les ravageurs et en particulier les leiodes, ou encore la reproduction sexuée des truffes, problématique sur laquelle des premiers essais donnent déjà des résultats. Claude Murat, ingénieur de recherche à l'Inra, précise : « Nous avons identifié des gènes sexués de compatibilité dans le génome de la truffe. Nous travaillons maintenant à répondre à un certain nombre de questions : Comment ces gènes se distribuent-ils dans les truffières ? Comment se reconnaissent-ils ? Comment favoriser leur rencontre ? » Ces recherches, conduites dans treize truffières expérimentales réparties sur le territoire national, doivent permettre d'améliorer la reproduction et donc la production.
« En tant que culture économe en eau2 et respectueuse de l'environnement, mais également élément du patrimoine et de la culture sur nos territoires, la trufficulture présente des enjeux écologiques, économiques mais aussi sociaux. Elle repose aujourd'hui quasiment exclusivement sur le bénévolat. Mais nous devons avancer dans la recherche pour gagner en technicité et c'est pourquoi nous avons besoin de soutiens financiers », exprimait le président de la fédération régionale Auvergne-Rhône-Alpes, Didier Roche.

Taxe de défrichement :un motif d'inquiétude

Si la filière cherche à se structurer et à améliorer ses rendements, elle doit aussi faire face à de nouvelles contraintes. La taxe de défrichement suscite notamment quelques craintes. En effet, elle impose aux trufficulteurs souhaitant défricher un bois pour planter des chênes truffiers de verser une indemnité compensatoire3 de près de 3 500 €/ha. Un frein majeur pour le développement de la trufficulture dans les territoires ruraux selon la fédération nationale des trufficulteurs. Après plusieurs échecs à exonérer les trufficulteurs de cette taxe, ces derniers ne comptent pas abandonner pour autant et ont reçu l'appui de plusieurs élus. Fabrice Brun, député de l'Ardèche, a récemment défendu une proposition de loi pour exonérer la filière de cette taxe.
« La trufficulture est une culture qui favorise la biodiversité et valorise les territoires ruraux, elle a besoin d'être soutenue pour se renforcer », concluait le président de la fédération nationale, Michel Tournayre. 
1 Lire L'Agriculture Drômoise du 14 juin en page 6 ou sur www.agriculture-dromoise.fr
2 On estime la consommation en eau d'une truffière de 300 à 1 000 m3 /an/ha.
3 Indemnité destinée à alimenter le Fonds stratégique de la forêt et du bois.

 

Les chiffres clés de la trufficulture

- 20 000 trufficulteurs estimés dont 45 à 50 % n’ayant pas le statut d’agriculteurs.
- 6 000 adhérents à la fédération française de trufficulture.
- 700 en Auvergne-Rhône-Alpes.
- 40 à 70 tonnes de production annuelle moyenne.
- 30 tonnes produites en 2017-2018 dont 10 en Auvergne-Rhône-Alpes.
- 40 % de la production commercialisée sur les marchés de gros, 20 % sur les marchés de détail.
- 500 à 900 €/kg pour la tuber melanosporum, 100 à 250 €/kg pour la tuber brumale et 50 à 80 €/kg pour la tuber aestivum (truffe d’été).