Tulette : en route pour le concours général agricole !

«En route pour le concours général». C'était certainement le mot d'ordre de tous les vignerons et directeurs de caves de la Drôme qui ont présenté leurs vins le 9 février à Tulette. Mais entre le vouloir et le faire, il fallait avant tout passer l'épreuve de la présélection, organisée ce jour-là. Le parcours du concours général agricole est très sélectif avant l'épreuve finale, le 28 février prochain à Paris. Cela commence à la propriété où le vigneron, maître de chais, œnologue doit décider quel vin il présente aux sélections régionales. Puis un préleveur vient à la cave chercher les échantillons, qui seront rendus anonymes pour la dégustation. Un jury décidera ensuite s'il les juge dignes de bien représenter leur appellation. Et c'est à Paris que les vins seront ou pas médaillés.
A Tulette donc, la chambre d'agriculture de la Drôme vient d'organiser la sélection pour Paris des vins de la Drôme. Comme l'a expliqué Pierre Combat, son vice-président, « cette sélection a lieu ici pour des raisons de proximité avec la production, de présence d'une équipe très compétente (celle du syndicat et du concours des vins de Tulette) sous la houlette de Sandrine Roussin (par ailleurs chargée de la viticulture du Sud-Drôme à la chambre d'agriculture), d'équipements vastes et adaptés mis gracieusement à la disposition des vignerons par la mairie de Tulette, et avec un partenaire qui assure une partie de la logistique, le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes, représenté par Olivier Bourdat. »
413 échantillons jugés
Provenant de 61 caves (dont la quasi-totalité des coopératives drômoises) et domaines du département, 413 échantillons ont été soumis au jugement de la centaine de dégustateurs. Répartis autour de vingt-six tables de quatre, chacun a jugé en moyenne quinze échantillons. Ce sont des dégustateurs professionnels (vignerons, présidents et directeurs de caves, de syndicat d'appellation, œnologues et négociants), reconnus et formés pour la plupart à cet exercice. Cette année, vu la qualité du millésime (que l'on dit exceptionnel), ils ont dû, à contre cœur, éliminer nombre de vins qui, les autres années, auraient facilement passé l'épreuve de la présélection.
Ont été dégustés l'ensemble des vins produits en Drôme. Il s'agissait essentiellement du millésime 2015 sauf pour les crus où l'on était plutôt sur 2014. Environ 70 % des échantillons étaient en rouge, 15 % en rosé et 15 % en blanc. En fin de matinée, pas moins de 200 échantillons avaient été retenus pour aller à Paris. Parmi eux, 20 à 22 % seront médaillés. Et quand on connaît la qualité de ces vins, on ne peut pas en être étonné, tant la filière viticole est devenue une filière d'excellence dans le département.
Le consommateur se demande toujours lorsqu’il voit des macarons représentant une médaille à un concours des vins si ce n’est pas en fait une médaille en chocolat ! En effet, il y a concours et concours… Le Concours général agricole (CGA) de Paris est considéré comme le premier en France car un des plus importants, organisé sous le contrôle de l’Etat, avec des sélections rigoureuses en région. En 2015, 16 300 échantillons ont été dégustés par 3 150 jurés. Plus de 3 700 vins ont été médaillés. Le CGA est une référence tant en France qu'à l’étranger.
Tous les vins participant au concours sont prélevés de manière aléatoire par un agent de la chambre d’agriculture (ou mandaté par elle) dans le stock commercial ou directement en cuve. Les vins sont ensuite « anonymés » en vue de la présélection et de la finale. Tout est mis en œuvre pour assurer la traçabilité des échantillons à l’aide notamment de codes-barres et de tables de correspondances informatisées entre les numéros d’inscription et les numéros d’anonymat. Des analyses et des échantillons témoins conservés pendant un an permettent de vérifier la conformité des échantillons et de comparer les vins présentés au concours et ceux commercialisés portant la médaille du concours, si nécessaire.