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INVESTISSEMENT

Un bâtiment économique, mais pas bas de gamme

Lumineux, spacieux, très aéré, le bâtiment tunnel du Gaec Robin de Bény (Ain) offre une belle ambiance à ses 130 laitières, à moindre coût.
Un bâtiment économique, mais pas bas de gamme

«Nous avons tout étudié et passé en détail les moindres aspects de la construction pour limiter les coûts, explique Guillaume Robin. Les seuls domaines sur lesquels nous n'avons pas fait d'économie, et nous avons même choisi des équipements de qualité, ce sont tous les aménagements concernant le bien-être animal et les conditions de travail. » Guillaume Robin est l'un des quatre associés du Gaec Robin de Bény. Avec Thierry et Véronique, ses parents, et Arnaud Dannencier, il élève 150 laitières sur une SAU de 288 ha. En 2013, les associés ont décidé d'investir dans une nouvelle stabulation. Avec l'installation de Guillaume en 2011, l'ancien bâtiment vétuste s'avérait trop petit. Même si, à cette époque, le prix du lait était plus élevé qu'aujourd'hui, le Gaec ne disposait que d'un budget très serré. Après la visite d'un élevage en Moselle, les membres du Gaec optent pour une structure en tunnel. C'est l'usine Filclair, une société spécialisée dans la construction de serres hi-tech, qui remporte leur faveur. Le toit est fait d'une bâche très résistante (650 g/m2). Le système de ventilation automatique est assuré par des ventilateurs et des volets dans le toit qui s'ouvrent en fonction de la température et des précipitations. Un brumisateur manuel permet d'apporter de la fraîcheur en cas de forte chaleur. Le bâtiment est de forme rectangulaire de 80 m de long sur 22,40 m de large avec 2 nefs de 12,8 et de 9,6 m. « Il n'y a pas de mur en béton, la rive sud est faite de panneaux sandwich, les séparations sont en murs préfabriqués. La structure a ainsi été montée très rapidement. Les économies ont porté sur l'aménagement intérieur, le racleur à corde, sur l'aménagement de la fosse géo-membrane. Les locaux techniques (6,40 m) comme la laiterie sont de tailles minimales, sans aménagement. « Nous n'avons pas de tank tampon. Quand le laitier passe, j'en profite pour faire la maintenance, confie Véronique Robin. En revanche, nous avons opté pour des logettes larges. Il y en a 142 pour 130 vaches à la traite. Elles sont dotées de matelas plats, faciles à nettoyer. Les vaches accèdent librement aux deux robots de traite qui nous permettent des gains de temps de travail considérables. » Sans vouloir annoncer des prix fermes puisque chaque construction est un cas unique, les associés du Gaec Robin pensent avoir réalisé une économie de 40 à 50 % par rapport à un bâtiment avec charpente en bois, doté de circulations guidées, d'une fosse béton avec mixeur électrique, de filets brise-vent. « Depuis la mise en service du bâtiment en octobre 2015, nos vaches sont très calmes, il y a peu de mouches. Le taux de fécondité s'est amélioré et le montant des frais vétérinaires a nettement baissé en raison de la diminution des cas d'acétonémie et des problèmes hormonaux », indique Guillaume Robin. 
Magdeleine Barralon

 

Avis du technicien / Tanguy Morel, technicien bâtiment à la chambre d’agriculture de l’Ain

« Il n’y a malheureusement que peu de leviers à actionner pour diminuer le coût d’un bâtiment, regrette Tanguy Morel, technicien bâtiment à la chambre d’agriculture de l’Ain. Vouloir réduire impérativement les coûts peut s’avérer dangereux. On peut être tenté de jouer sur les dimensions du bâtiment mais, dans ce cas, on néglige le bien-être animal et les conditions de travail. Ou alors, on transige sur la qualité des matériaux utilisés et c’est la pérennité même du bâtiment qui est en cause. Il ne faut pas négliger de mettre en concurrence les entreprises. On a quelques fois de belles surprises. Le choix d’un bâtiment tunnel représente une alternative, il faut toutefois prévoir que la bâche du toit devra être changée dans une quinzaine d’années. Enfin, ces bâtiments ne sont pas polyvalents et ne peuvent avoir d’autres usages que l’élevage. »