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BIO

Un comité départemental, au plus près du terrain

Dominique Despras, conseiller spécial à l’agriculture biologique, était dans la Drôme le mardi 4 juillet. L'élu a notamment procédé à la mise en place du comité départemental à l'agriculture biologique.
Un comité départemental,  au plus près du terrain

Après le vote lors de l'assemblée plénière du Conseil régional, en date du 17 novembre 2016, il fallait décliner sur les territoires le plan régional pour l'agriculture biologique. C'est désormais chose faite dans la Drôme, avec la mise en place du comité départemental de l'agriculture biologique. Dominique Despras, conseiller spécial chargé de l'agriculture biologique, s'était déplacé pour l'occasion le 4 juillet.
Cette instance, présidée par un élu régional, rassemble également des représentants du Conseil départemental de la Drôme, de la chambre d'agriculture de la Drôme, de la direction départementale des territoires (DDT), d'Agribiodrôme, des intercommunalités, des syndicats agricoles (FDSEA, Confédération paysanne, Coordination rurale, Jeunes Agriculteurs), ainsi des partenaires économiques (Coop de France, Organics cluster).

Les membres du comité départemental de l’agriculture biologique seront amenés à donner un avis technique sur les dossiers de demande d’aide.

Prochaine réunion à l'automne

Des membres qui seront amenés à donner un avis technique sur des dossiers de demande d'aide. Le plan bio de la Région dispose en effet d'un fonds de soutien aux projets économiques. Ce dernier a pour objectif d'encourager et de faciliter les initiatives locales de développement et les projets économiques. Il est doté de 600 000 euros annuel. « Par exemple, un groupement d'agriculteurs bio qui souhaiterait acquérir du matériel spécifique bio en commun. Le rôle du comité départemental, qui regroupe les acteurs du terrain, est de donner un avis. Il s'agit pour la Région de savoir si les projets sont en phase avec le terrain », nous explique Dominique Despras.
Le prochain comité doit se réunir à l'automne. Dans l'intervalle, les intercommunalités devraient avoir désigné leurs représentants. « En lien avec leur implication respective dans l'agriculture et plus particulièrement dans l'agriculture biologique », précise-t-il aussi. 
A. T.

 

VISITE / Dominique Despras s'est rendu en début de journée au domaine de Ventis, à Loriol-sur-Drôme.
Des résultats probants à l'accompagnement technique

Lors de cette journée, Dominique Despras a tenu à échanger avec des agriculteurs locaux. Il a notamment visité une exploitation arboricole en début de matinée. Le domaine des Ventis, implanté à Loriol-sur-Drôme, compte 100 hectares. Depuis ses débuts, dans les années 1950, l'exploitation a tenu à mettre en place des méthodes de lutte alternative. Elle s'est ainsi inscrite dans la démarche « Nature et Progrès », « Lemaire Boucher » ou encore la méthode Anog. En 1985, l'exploitation a fait le pari de l'agriculture biologique. « Le désherbage mécanique est acté depuis longtemps sur notre exploitation. Tout comme la logique de réduction des intrants », explique Marc Fauriel, l'un des quatre associés du Gaec familial.
Aujourd'hui, seules les pommes (22 hectares, 900 tonnes), abricots (14 ha, 180 t), poires (6 ha, 160 t) et cerises (1,5 ha, 10 t) sont en bio. Les pêches et les nectarines (47 ha, 1 000 t), elles, sont en label rouge. « Face à de gros échecs techniques, notamment quant aux maladies liées à la conservation, nos rendements commercialisés ont été divisés par trois. Économiquement, cela n’était pas tenable. De plus, on se mettait à ramasser les fruits verts. Il est important d’adapter un verger en fonction du marché et de sa résistance aux maladies », poursuit-il.
Si l'exploitation connaît des résultats probants sur les autres productions, c'est grâce à l'accompagnement technique dont elle a pu bénéficier jusqu'alors, avec l'Inra, la chambre d'agriculture de la Drôme, l'Acta ou encore le Grab. « Comment réduire les intrans, connaître le cycle du puceron : aujourd'hui, cela est une évidence. Mais, dans les années 1980, ça n'existait pas. La bio demande plus de technicité et une capacité d'investissements », ajoute-t-il encore. Des efforts cependant restent à fournir, ce que n'a pas manqué de rappeler Marc Fauriel. Une recherche variétale est nécessaire afin de favoriser des variétés plus tolérantes aux bioagresseurs et ayant un rendement satisfaisant. Il faut aussi avoir la capacité de stocker, avoir accès à des marchés, etc.
La journée s'est terminée avec la visite de la Cave de Saint-Pantaléon-les-Vignes, après l’installation du comité départemental à l’agriculture.