L''hiver 2018-2019, lagroforesterie est entrée à titre expérimental dans le concours général agricole (CGA)¹: quatre régions pilotes ont testé le processus de sélection. Il s'agit des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val-de-Loire, Pays-de-Loire et Nouvelle-Aquitaine. Les prix ont été remis lors du dernier Salon international de l’agriculture. Valoriser la préservation des paysages, l'amélioration de l'équilibre agroécologique des exploitations agricoles et apporter une reconnaissance officielle aux savoir-faire développés par les agriculteurs, tels sont les objectifs poursuivis. Ce test s'étant révélé concluant, l'agroforesterie intègre le CGA en tant que nouvelle catégorie du concours des pratiques agroécologiques avec douze régions, dont la nôtre, présentant des candidats.

Quatre candidatures

Département pionnier en agroforesterie, la Drôme a été retenue pour représenter la région Auvergne-Rhône-Alpes à la première édition officielle de ce concours. C'est ce qu'explique Antoine Marin, chargé de projet au sein d'Agroof** et organisateur local du concours. Quatre parcelles ont été présentées. La première est une pâture des vaches de l'exploitation du lycée agricole du Valentin plantée de haies, à Bourg-lès-Valence. La deuxième associe arbres fruitiers, plantes pérennes ainsi que plantes à parfum, aromatiques et médicinales au lycée horticole Terre d'horizon à Romans-sur-Isère. La troisième est la ferme du Grand Laval, à Montélier, où Sébastien Blache a mis en place un système combinant élevage, céréales, arbres fruitiers, haies... Enfin, la quatrième est celle du Gaec Ferme de l'auberge à Divajeu, où Stéphane Chauplannaz, Nicholas Taylor et Galcerand Serralongue ont planté des arbres fruitiers dans leurs cultures maraîchères ainsi que des haies servant de brise-vent et favorisant la biodiversité.

La ferme du Grand Laval lauréate

Le 9 décembre dernier, le jury est venu sur ces exploitations pour sélectionner l'une d'entre elles. Après délibérations, « la ferme du Grand Laval a été élue à l'unanimité lauréate du concours pour la Drôme, indique Antoine Marin. Sur son exploitation, Sébastien Blache a mené une transition agroforestière très aboutie, pragmatique et en lien avec son territoire. Les vergers pâturés, les ripisylves ou la culture de céréales en verger sont autant de systèmes agroforestiers performants en termes agronomiques, économiques et environnementaux. La ferme du Grand Laval concourra donc au niveau national. Nous saurons, le 28 février au Salon l'agriculture à Paris, si elle sera la grande gagnante du premier concours général agricole - agroforesterie. Le jury et l'organisation du concours remercient tous les participants pour la qualité des projets présentés et leur engagement. »

Annie Laurie

* Le concours des pratiques d'agroforesterie a été créé dans le cadre du projet Réunir-AF (AF signifiant agroforesterie), financé par le ministère de l'Agriculture et le Feader (fonds européen agricole pour le développement rural).
** Spécialisée dans l'agroforesterie, la société coopérative et participative (Scop) Agroof  accompagne des projets, propose des formations et conduit des travaux de recherche ainsi que de développement en partenariat avec d'autres organismes et des agriculteurs.

Les membres du jury