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Rencontre

Un forum informatif sur l'installation

Le forum installation renseigne les jeunes en formation sur les démarches à entreprendre pour devenir agriculteur et les aides possibles... Il est aussi un temps d'échanges.
Un forum informatif sur l'installation

Le 18 janvier au lycée agricole du Valentin à Bourg-lès-Valence, le forum installation a réuni au autour de 90 participants sur la journée. Des jeunes de cet établissement, de son UFA(1) et son CFPPA, des MFR d'Anneyron, de Divajeu, de Chatte et du lycée du Val de Drôme, ainsi que du CFPPA de Die l'après-midi. Organisée par les Jeunes Agriculteurs, la rencontre a enchaîné présentation du parcours et des aides à l'installation, témoignages d'agriculteurs installés récemment, le matin. L'après-midi, les jeunes ont pu compléter leur information sur les stands des principales structures accompagnant les candidats à l'installation.

Le forum installation a accueilli autour de 90 participants au total sur la journée, le 18 janvier au lycée agricole du Valentin. Ici l'un des groupes pendant les témoignages de jeunes installés.

La DJA revalorisée

François Arnaud-Miramont, conseiller au Point accueil installation (PAI), a expliqué le parcours installation et les soutiens financiers. Le PAI est la porte d'entrée. Il informe sur les démarches à accomplir pour s'installer, les personnes ou organismes à contacter, les aides. Au niveau de ces dernières, des nouveautés sont à signaler. Pour la dotation jeune agriculteur (DJA), une nouvelle grille s'applique depuis mi-2017. Et les prêts bonifiés sont remplacés par un complément de DJA, versé en fonction des investissements (d'au moins 100 000 euros) prévus dans les quatre ans.

 

Conditions et engagements

Pour être éligible, des conditions sont à respecter : âge (18 à 39 ans), détention de la capacité professionnelle (diplôme agricole de niveau IV minimum), plan de professionnalisation personnalisé (PPP) validé... Ce plan a pour objectifs, entre autres, de compléter ses connaissances et compétences (avec des stages, formations courtes) si besoin. S'ajoute un stage collectif obligatoire dit « 21 heures ». Etape suivante, une étude prévisionnelle appelée plan d'entreprise (PE) est réalisée avec un conseiller de la chambre d'agriculture. Elle doit démontrer la viabilité du projet d'installation (revenu disponible sur l'exploitation supérieur à un Smic net en année 4).
Le bénéficiaire de la DJA doit s'installer dans les 24 mois après la validation du PPP et dans les neuf mois suivant la décision d'octroi des aides. Autres engagements : rester agriculteur et tenir une comptabilité de gestion pendant quatre ans, mettre en œuvre son projet conformément au PE, faire des avenants en cas de modifications...

Autres aides

François Arnaud-Miramont, conseiller au Point accueil installation (PAI).

Pour les installés avec DJA, d'autres aides peuvent venir en complément : abattement fiscal sur le revenu agricole pendant cinq ans, dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti, réduction des droits de mutation lors de l'achat de foncier ou de bâti. D'autres soutiens ne sont pas liés à une demande de DJA. C'est le cas des aides accordées par la Région pour une étude de faisabilité globale avant installation et un suivi post-installation. Pour ceux demandant les aides bâtiments du PCAE(2) : le taux de subvention est majoré et l'obtention de points supplémentaires élève la note de sélection du projet. Celui-ci a donc plus de chance d'être attributaire d'une aide. En outre, tous les nouveaux installés à titre principal avant l'âge de 40 ans bénéficient d'abattements sur les cotisations sociales.

Evolutions

La Région a mis en place une aide à la trésorerie de démarrage des exploitations, qui s'applique aux attributaires de la DJA dont le dossier est passé en CDOA(3) à partir de juillet 2017 : 1 000 euros pour une installation dans le cadre familial et 5 000 en dehors de ce cadre.
Depuis octobre 2017, les rendez-vous individuels au PAI sont remplacés par des sessions collectives d'information (une par semaine) à Bourg-lès-Valence, Die, Cléon-d'Andran et Nyons. Elles abordent le parcours installation avec ou sans DJA sur les aspects réglementaires, juridiques, fiscaux, sociaux et les possibilités d'accompagnement. Renseignements auprès de la chambre d'agriculture (au 04 75 82 40 00), qui gère le PAI ainsi que le CEPPP (centre d'élaboration des plans de professionnalisation personnalisés), les études de faisabilité et les suivis post-installation. A noter encore, la chambre d'agriculture travaille actuellement à l'élargissement de ses propositions de formations (prises en charge par Vivea) sur des thèmes comme la recherche de foncier, la déclaration d'activité, la première déclaration Pac, l'installation dans certaines filières...

Annie Laurie

(1) UFA : unité de formation d'apprentis.
(2) PCAE : plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles.
(3) CDOA : commission départementale d'orientation de l'agriculture.

 

Discussions / Au forum installation, les participants ont pu dialoguer avec des jeunes agriculteurs qui ont témoigné de leurs parcours et débuts dans le métier.
Des échanges avec de jeunes installés
Baptiste Dumoulin, Benoît Gilibert et Luc Vossier (de gauche à droite).
Après la présentation du parcours installation, des jeunes installés ont fait part de leur expérience. Un groupe était constitué de trois éleveurs qui ont bénéficié de la DJA : Baptiste Dumoulin (volailles de chair à Marches), Luc Vossier (bovins allaitants et porcs à Claveyson) et Benoît Gilibert (caprins et nuciculture à Montmiral). Un autre groupe était composé de Mathilde Eysseric et Philippine Besnardeau, respectivement viticultrices à Bouchet et Sainte-Cécile-les-Vignes, Frédéric Valla, arboriculteur et maraîcher à Saint-Marcel-lès-Valence, Norman Malin, producteur de grandes cultures à Anneyron, et Dimitri Agrain à Chabeuil. Le président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme, Sébastien Richaud, s'était joint à eux.
Frédéric Valla, Mathilde Eysseric, Sébastien Richaud, Dimitri Agrain et Norman Malin (de gauche à droite). Mathilde Eysseric, Sébastien Richaud, Dimitri Agrain, Norman Malin et Philippine Besnardeau (de gauche à droite).
A l'appui du vécu
Au cours des discussions, le nouveau système de la DJA avec complément versé en fonction des investissements a été salué. Par contre, les jeunes installés ont fait part de la difficulté de prévoir sur cinq ans car, entre temps, bien des choses peuvent se passer. Certains ont considéré que leur installation dans le cadre familial a été une chance, « c'est plus facile ». Intégrer une exploitation de forme sociétaire impose de bien répartir le travail et communiquer entre associés mais offre la possibilité de se dégager du temps libre plus aisément...
Au cours des échanges, des conseils ont également été donnés à l'appui de l'expérience : ne pas hésiter à aller voir ce qui se fait ailleurs, être prudent au début, bien cibler ses besoins et ne pas trop investir dans du matériel, des solutions peuvent être trouvées dans l'achat en commun... En tout cas, qu'on soit issu du milieu agricole ou non, « il faut avoir la passion, ne pas avoir peur de travailler »... pour exercer ce métier.
A. L.