Chaque année dans la Drôme, en moyenne, une centaine de projets d'installation agricole se concrétise. Dans la plupart des cas, devenir chef d'exploitation est l'aboutissement d'un long processus de réflexion et d'étude auquel s'ajoutent moult démarches. Pour en comprendre les étapes, les Jeunes Agriculteurs de la Drôme, en partenariat avec le Point accueil installation, ont organisé, le 9 janvier au lycée agricole Le Valentin à Bourg-lès-Valence, un « forum installation ». Pas moins de 150 élèves et apprentis des MFR de Divajeu et Chatte (38), CFPPA de Die et du Valentin et lycées du Val de Drôme et du Valentin ont participé. En formation BPREA*, Bac techno ou BTS, ils ont pu s'informer sur les démarches d'installation en agriculture. La journée a mêlé exposé, témoignages et stands des organismes agricoles.

Une feuille de route sur quatre ans

« La première démarche à entreprendre est de contacter le Point accueil installation (PAI) situé à la chambre d'agriculture, a expliqué François Arnaud-Miramont, conseiller au sein de cette structure. Pour les porteurs de projet, ce lieu permet de s'informer, d'être conseillé et orienté gratuitement. » Des explications ont été données sur l'affiliation à la MSA, l'acquisition éventuelle de compétences par des formations complémentaires. Et des outils pour accéder aux moyens de production souhaités ont été présentés comme le répertoire départ installation (RDI) - qui met en relation cédants et repreneurs d'exploitation agricole - ou encore la Safer.
Les possibilités d'aides, d'exonérations et de financements ont également été abordées. Pour en bénéficier, des conditions sont à respecter comme l'âge (de 18 à 40 ans) et la capacité professionnelle (formation minimum de niveau IV, c'est-à-dire Bac pro ou équivalent tel le BPREA*). Cette capacité est évaluée dans le cadre d'un plan de professionnalisation personnalisé (PPP). Selon les cas, le porteur de projet peut être amené à compléter ses connaissances et compétences par des stages, des formations courtes... S'ajoute la participation au stage collectif « 21 heures » puis la constitution du plan d'entreprise (PE), « une étude de faisabilité globale sur quatre ans », a précisé François Arnaud-Miramont.

Des aides et engagements

Cet ensemble constitue le « parcours à l'installation ». Une fois accompli, le porteur de projet peut bénéficier de la dotation jeune agriculteur (DJA). Son montant varie de 12 000 à 24 000 euros minimum selon les zones (plaine, défavorisée, montagne). Des majorations sont possibles en cas d'installation hors cadre familial, de création d'emploi ou de valeur ajoutée, de projet agroécologique... Un complément peut aussi être versé en fonction du montant des investissements. De plus, le nouvel exploitant bénéficie de l'exonération partielle de taxe sur le foncier non bâti et de certaines cotisations sociales. Des majorations sur certaines aides Pac sont aussi prévues et la Région Auvergne-Rhône-Alpes accorde une aide au conseil avant et après l'installation.
Le versement de la DJA s'accompagne d'engagements. Ainsi, le porteur de projet devra s'installer dans les neuf mois après la décision d'octroi des aides. « Il faut rester agriculteur pendant quatre ans, tenir une comptabilité de gestion et mettre en œuvre le projet défini dans le PE, a ajouté François Arnaud-Miramont.
Après cet exposé très complet, les élèves et apprentis ont pu rencontrer plusieurs jeunes agriculteurs. Ceux-ci ont raconté leur installation, expliqué le fonctionnement de leur exploitation et donné des conseils.

Christophe Ledoux

* BPREA : brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole.