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Orientation

Un forum sur les métiers de l'agriculture

Candidats à un métier agricole ou simples curieux ont pu s'informer lors d'un forum où les clichés sur l'agriculture ont été balayés.
Un forum sur les métiers de l'agriculture

Le 9 février dernier, l'agence Pôle emploi de Valence, en collaboration avec la chambre d'agriculture et le Département de l'Ardèche, organisait à Guilherand-Granges le troisième forum sur les métiers de l'agriculture et les formations à ces métiers. Un forum qui est très largement sorti des limites départementales ardéchoises puisque sur les 24 organismes présents, 15 venaient de la Drôme et même 5 de départements comme le Rhône, la Savoie et l'Isère.
Pendant toute la matinée, candidats à un métier agricole et même curieux ont pu passer de stands en stands afin de s'informer auprès des organismes présents parmi lesquels ont pouvait compter les chambres d'agriculture de la Drôme et de l'Ardèche, des organismes de formation ou encore, par exemple, le centre de formation forestière de Montélimar, le centre de formation des apprentis de Livron, les CFPPA de Die et du Pradel (07) et les Maisons Familiales et Rurales d'Anneyron et Divajeu.
La matinée fut aussi marquée par deux conférences : la première sur les représentations et idées reçues sur les métiers de l'agriculture, la seconde sur le dispositif d'accès des demandeurs d'emploi aux métiers agricoles.
Un quizz sur l'agriculture
Animée par Marie-Pierre Rancier et Odile Chamba, respectivement accompagnatrice de projet emploi et chargée de mission formation à la chambre d'agriculture de l'Ardèche, la première conférence fut l'occasion de s'apercevoir que les clichés sur l'agriculture sont des plus tenaces. Les deux heures d'échanges, avec un peu plus d'une vingtaine de personnes, ont commencé par un quizz sur les métiers de l'agriculture. Quel est le salaire moyen en exploitation agricole ? Quel est le pourcentage de femmes ? Les emplois saisonniers sont-ils des emplois d'été ? Quel est le pourcentage d'agriculture biologique ? Autant de questions qui, visiblement, ont le plus souvent vu des réponses fausses. Si chacun avait bien vu que l'arboriculture et la viticulture sont les plus gros pourvoyeurs d'emplois en Vallée du Rhône, le salaire moyen est visiblement perçu comme égal au Smic, alors que la réalité le situe entre 105 et 115 % du Smic.
Parallèlement, les deux animatrices du jour avaient demandé aux personnes présentes un « j'aime - j'aime pas » dans l'agriculture. Si le « j'aime la nature et le travail en extérieur » était très largement en tête, visiblement, l'image des pesticides et du chimique est ancrée dans les esprits. Une notion quelque peu nuancée par Marie-Pierre Rancier, qui a souligné que même le bio autorisait des traitements.

 

Témoignage d'un agriculteur
Mais, pour mieux évoquer ces idées reçues, quoi de mieux que l'expérience d'un agriculteur, à l'image de celle de Régis Gonnet, arboriculteur (abricots et cerises sur 8 hectares) et viticulteur (saint-joseph et cornas sur 9 hectares) à Glun (07). Installé depuis 1992 en Gaec, il emploie une salariée permanente et de 10 à 20 saisonniers. Les questions posées ont porté tout d'abord sur la pénibilité. « Oui, dit-il en résumé, il faut avoir une bonne condition physique mais les choses ont beaucoup évolué et beaucoup d'opérations sont mécaniques, comme par exemple la taille avec des sécateurs électriques. »

Régis Gonnet, arboriculteur et viticulteur, a évoqué sa propre expérience.

Concernant les traitements, Régis Gonnet a rappelé que le premier exposé est l'agriculteur lui-même. Il a lui aussi souligné que certains traitements sont faits avec des produits naturels comme le soufre et le cuivre, même s'il exigent des tenues protectrices, tandis que l'agriculture raisonnée a énormément progressé. Quant à la féminisation du métier, « elle progresse elle aussi », a-t-il dit en soulignant que ses saisonniers sont à 50 % des femmes. Concernant les compétences, l'agriculteur préfère les saisonniers ayant de l'expérience tandis qu'il s'attache plus à la qualité du travail qu'à la vitesse.
« Des formations existent », a conclu sur ce point Odile Chamba, et les chambres d'agriculture étaient justement là pour donner ce type de renseignements.n

Hervé Barruhet