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Aviculture

Un grand tournant dans la filière avicole

Le recrutement d’éleveurs-producteurs d’œufs, l’évolution des modes de production sont autant de sujets qui ont été évoqués à l’assemblée générale de l’Apose (association des producteurs d’œufs du Sud-Est) le 24 septembre dernier à Lyon.

Un grand tournant dans la filière avicole

Cette dernière année marque le fort développement des productions alternatives à la cage comme l'élevage au sol, en plein air et en bio, avec des constructions nouvelles », a indiqué Philippe Juven, président de l'Apose, lors de l'assemblée générale qui s'est tenue dans les locaux d'Agropole à Lyon, dernièrement. « Nous assistons à une baisse et une transformation des bâtiments avec cages.  » Cette évolution, et cette production plus importante en œufs biologiques, de plein air ou en label rouge, permet aux éleveurs et, plus globalement à la filière, de répondre à une demande des consommateurs. « Il faut savoir répondre aux attentes, d'autant plus qu'aujourd'hui 97 % des Français consomment des œufs. Nous devons donc poursuivre nos efforts pour maintenir la confiance. »
Parmi les efforts réalisés, l'Apose entend soutenir et attirer de nouveaux éleveurs : « Notre but est de former de nouveaux éleveurs et de leur apporter des conseils tant en termes d'investissement que technique. Avec l'Itavi (institut technique de l'aviculture), nous travaillons sur les bâtiments avicoles, les équipements, les besoins en matière d'environnement ou de bien-être animal, etc. »

Philippe Juven, président de l’Apose,

« Notre filière a besoin de tous les éleveurs »

L'autre action proposée par l'association, et ce depuis de nombreuses années, est de s'adapter au réchauffement climatique. « Les volailles ont souffert de la canicule cet été, comme ce fut déjà le cas en 2003. Il y a nécessité d'équiper nos bâtiments avec des trappes d'accès à un parcours arboré, avec des turbines ou brasseurs d'air et des brumisateurs à mettre en place pour baisser l'impact de ces fortes chaleurs, de plus en plus fréquentes. » Pour Philippe Juven, le bilan dressé est toutefois positif, avec des œufs de très bonne qualité. « Nous sommes en légère augmentation au niveau de la consommation et du marché. Cela s'explique non seulement par la hausse de la population, mais aussi par la hausse de la consommation d'œufs par habitant. Ainsi, notre filière a vraiment besoin de tous ses bâtiments et de tous ses éleveurs. »
Une filière avicole qui est entrée, depuis quelques années, dans une ère de changement. « Le chantier n'est pas terminé. Les évolutions des modes d'élevage doivent être en adéquation avec le marché. Notre objectif est d'avoir 50 % de modes alternatifs à l'horizon 2022. Nous sommes sur la bonne voie avec 42 % à ce jour », conclut Philippe Juven.

Le CNPO communique auprès du grand public

Enfin, l'Apose a réalisé, l'an dernier, un gros travail en s'inscrivant dans la démarche nationale « Œufs de France », afin de mettre en valeur le savoir-faire de la filière et d'assurer la traçabilité 100 % française, gage de qualité supplémentaire aux yeux des consommateurs.

Amandine Priolet

 

Le comité économique régional de la volaille du Sud-Est (Cervose) a présenté les trois grands chantiers qu’il porte actuellement : un répertoire de données technico-économiques, la création d’un site internet et des panneaux d’informations pour les éleveurs.

Le Cervose s’arme contre l’agribashing

Le Cervose a réalisé un répertoire de données technico-économiques. « Notre but est de fournir aux éleveurs, installés ou futurs installés, des éléments pour les accompagner dans la maîtrise de leurs charges opérationnelles et structurelles », a annoncé Michel Clément, président du Cervose. Un élément de communication qui en appelle d’autres. En effet, l’agribashing étant de plus en plus présent dans la région, le Cervose tente de réagir en mettant en place une large campagne de communication. « Nous avons fait le constat que tout ce qui concernait la communication autour des élevages se faisait par des associations militantes. L’une des premières réponses à cela est la création du site internet (www.afivol.com) qui permet non seulement de contrer les idées reçues mais aussi de donner toutes les informations importantes au grand public en termes de modes de production notamment », souligne Baptiste Bichonnier, animateur. « C’est un moyen de lutter contre l’agribashing. »
Michel Clément, président du comité économique régional de la volaille du Sud-Est (Cervose).
Une demande de soutien de la part des autorités publiques
Des panneaux d’informations devant les exploitations seront également positionnés afin de renseigner le grand public, tout comme des portes ouvertes organisées dans des élevages, notamment à l’occasion de manifestations visant à s’opposer à la construction de nouveaux bâtiments. Un sujet qui touche particulièrement le président Michel Clément. « Notre priorité, c’est de parler de notre métier, de nos éleveurs. Communiquer sur notre passion, c’est ce que nous savons le mieux faire. Aujourd’hui, il y a 95 % de gens qui cherchent des informations, contre 5 % d’extrémistes. Le site internet permettra donc de répondre aux questions des consommateurs. »
Quant aux intrusions à l’intérieur des bâtiments d’élevage, le président affiche son mécontentement à l’encontre des autorités publiques : « Nous devons faire face à des gens extrémistes qui dénigrent notre travail, qui découragent les jeunes. Malheureusement, nous avons des instances politiques et juridiques qui ne répondent pas assez violemment à ces attaques. On condamne trop peu ces gens qui donnent de fausses informations… Il faut réagir ! » Malgré ces épisodes dénigrants pour la profession, le Cervose entend pérenniser l’interprofession et travaille sur l’entrée de jeunes agriculteurs et d’éleveurs pour continuer de défendre les intérêts de tous. 
A. P.

 

Repères / Un répertoire de données technico-économiques
Avec le soutien financier du conseil régional et grâce au partenariat entre la filière, l’Itavi et les chambres d’agriculture, des indicateurs régionaux en poulet de chair et poulet label rouge ont été recueillis dans une quinzaine d’exploitations, majoritairement situées dans l’Ain et la Drôme. De plus, pour la première fois en région, des données techniques et économiques ont été récoltées dans des élevages de poules pondeuses plein air et en agriculture biologique.
www.afivol.com