Au lendemain de la journée internationale des droits des femmes, la FDSEA est longuement revenue sur leur place dans l'agriculture. Halte aux idées reçues : non, l'agriculture n'est pas un métier d'homme comme certains peuvent encore le penser. « Il est clair que nous devons acquérir et transmettre une égalité entre les sexes. Il nous faut renforcer le respect mutuel et nous engager pour une plus grande mixité dans les filières, dans la formation et à tous les niveaux d'études », a d'ailleurs souligné Grégory Chardon lors de son rapport moral.

De plus en plus de cheffe d'entreprise

Mais cette thématique fut abordée lors d'une intervention spécifique, pilotée par le duo Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme, et Sébastien Richaud, président de Jeunes Agriculteurs de la Drôme. « Du début du XXe siècle et jusque dans les années 1960, l'agriculture était une affaire d'hommes, une activité transmise de père en fils », a rappelé au préalable ce dernier. Les femmes, elles, aidaient leurs maris. Il faudra attendre 1980 pour que le statut de « co-exploitante » soit créé.
Aujourd'hui, 25 % des exploitations françaises sont gérées par des femmes, contre 8 % en 1970. Force est ainsi de constater que le métier se féminise. En 2016, on dénombrait dans la Drôme 1 243 cheffes d'entreprise (23 % des chefs d'entreprise) : 82 % d'entre elles ont plus de 40 ans (76 % pour les hommes), près de 27 % ont plus de 60 ans (14 % pour les hommes). Les secteurs dans lesquels on retrouve le plus de cheffes sont la viticulture, les cultures céréalières, les élevages ovins, caprins ainsi que l'arboriculture fruitière. En 2015, on notait par ailleurs que 13 528 femmes occupaient un emploi de salarié agricole, soit 40 % de l'ensemble des salariés concernés.

Un vrai rôle dans l'agriculture

Une évolution qui a été permise par l'engagement de nombreuses femmes qui ont, au fil des années, endossé des responsabilités. Ce que n'a pas manqué de rappeler Anne-Claire Vial. La présidente de la chambre d'agriculture a ainsi énuméré quelques noms, tels ceux de Geneviève Sabatier (avec trois mandats de mutualité sociale agricole), Claudine Chirouze (présidente pendant douze ans du CerFrance Drôme-Vaucluse), Chantal Chancrin (présidente de la fédération Groupama de la Drôme) ou encore Katia Jeune (présidente de la coopérative Lorifruit).
La cheffe Anne-Sophie Pic a également été citée, tout comme la sénatrice Marie-Pierre Monier, qui a récemment présenté les conclusions de son rapport « Femmes et agriculture : pour l'égalité des territoires », ainsi que Marie-Pierre Mouton, première femme présidente du Département. Anne-Claire Vial a aussi voulu rendre hommage à toutes les femmes anonymes. « Pendant la guerre, les femmes ont fait un boulot remarquable dans les exploitations », a-t-elle mentionné. Le travail des pionnières a également été salué. Difficile alors de faire l'impasse sur Marie-Thérèse Lacombe, qui a œuvré pour faire évoluer le statut des agricultrices. 
A. T.