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Saison de chasse 2015-2016

Un loisir impactant au niveau économique

Les chasseurs ouvriront leur saison le dimanche 13 septembre dans la plupart des départements de l’Est du pays. Population cynégétique suffisamment abondante, baisse des effectifs de pratiquants contenue, les acteurs sont optimistes à l’aube de cet exercice 2015-2016.
Un loisir impactant au niveau économique

Mois des vendanges pour certains, de la rentrée scolaire pour d'autres, septembre est aussi pour 1,1 million d'adeptes dans l'Hexagone le mois de l'ouverture de la saison de chasse. Si les adhésions 2015-2016 sont encore en cours de renouvellement, il semblerait que la baisse des effectifs enclenchée depuis une quinzaine d'années se ralentisse au niveau national (- 2 % environ), avec même dans certains départements des progressions d'effectifs constatées l'an passé. Parmi les pratiquants, 25 000 sont des femmes soit moins de 2 % du total. Auvergne Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté sont au-dessus de la moyenne en termes de « mixité » avec respectivement 2,5 % et 2,8 % de représentation féminine.

70 chasseurs créent un emploi

L'ouverture de cette nouvelle saison de chasse est aussi l'occasion de rappeler pour les fédérations de chasseurs - plus de 70 000 associations réparties sur le territoire national - que leur loisir est une activité économique et sociale à part entière. Celle-ci a d'ailleurs été précisément quantifiée par le BIPE, cabinet de conseil en analyse stratégique et prospective économique. Ainsi, l'impact économique de la chasse a été évalué à 3,6 milliards d'euros par an dont 2,1 milliards de valeur ajoutée à l'économie nationale, soit le double que la pratique du tennis par exemple. La région Auvergne Rhône-Alpes se classe en troisième position avec 233 millions d'euros de valeur ajoutée et Bourgogne Franche-Comté en neuvième position (117 millions d'euros). Selon cette même étude, la chasse crée et maintient 25 800 emplois équivalents temps plein (2 859 en Auvergne Rhône-Alpes et 1 434 en Bourgogne Franche-Comté), soit un emploi créé pour 70 chasseurs pratiquants. Enfin, les chasseurs consacrent 78 millions d'heures de bénévolat à des actions variées : gestion des habitats et des milieux, gestion du gibier et de la faune sauvage, etc.

Pas d'impact de la sécheresse sur les populations de gibiers

Des statistiques parlantes qui ont même surpris les principaux intéressés. « On ne s'attendait pas à des chiffres aussi élevés. Ils permettent de quantifier les choses. Cela prouve qu'outre l'aspect culturel et naturel, la chasse tient aussi un rôle économique et social », analyse Marc Chautan, directeur de la fédération régionale des chasseurs de Rhône-Alpes.
À l'heure où l'été caniculaire est en passe de s'achever, on peut s'interroger sur ses conséquences sur la population de gibiers. « Il n'y a pas eu de mortalité notable, constate Marc Chautan. Contrairement aux animaux domestiques, la faune sauvage possède une liberté de mouvements qui lui permet de trouver des habitats adaptés aux températures élevées. » Une bonne météo est plutôt favorable à la reproduction du gibier. Le réchauffement climatique est parfois avancé comme une possible raison à la prolifération de la population de sangliers car les hivers doux diminuent le taux de mortalité des nichées de marcassins.
Il ne devrait donc malheureusement pas y avoir de répit pour les agriculteurs concernant les dégâts de gibiers. Quand bien même les nouveaux plans de gestion donnent plus de latitude pour intervenir rapidement en cas de pression forte, notamment du sanglier, principal responsable de ces dégâts. Dans le Rhône par exemple, la fédération départementale a anticipé l'ouverture de plusieurs semaines permettant le prélèvement de dizaines d'individus. Mais cela n'a pas suffi. « Depuis quinze jours, c'est très chaud sur nos points noirs habituels dans la vallée d'Azergues », regrette le directeur de la fédération départementale, Charles Jullian. Les agriculteurs ne pourront pas compter sur une autre de leur bête noire, le loup, pour réguler les populations. « Il s'attaque peu aux sangliers reconnaît Marc Chautan. En revanche, il s'en prend aux ongulés, principalement aux mouflons, chevreuils, chamois et cerfs. Quand une nouvelle meute arrive sur un territoire à forte pression, elle peut réduire de 20 % la population existante. »

 

Consultez par département le nombre de chasseurs en cliquant sur ce lien

 

DÉCOUVERTE / Un dimanche  à la chasse

Pour la troisième année consécutive au niveau national, les sociétés de chasse de 45 départements français proposent une matinée découverte pour les non-chasseurs. Cette opération intitulée « Un dimanche à la chasse » vise à faire découvrir une journée de chasse type à des néophytes. En 2014, plus de 2 500 participants ont été accueillis au sein de 39 fédérations participantes, un chiffre en hausse de 53 % par rapport à 2013. « Cette demi-journée permet de montrer comment se déroule concrètement une matinée de chasse, l’ambiance, les règles de sécurité appliquées, etc. explique Antoine Hermann, technicien à la fédération des chasseurs du Rhône. Si la journée fait découvrir une activité de loisir que tout un chacun peut pratiquer, c’est un plus. Mais le but principal est de s’ouvrir sur l’extérieur et de chasser les idées reçues des visiteurs sur la chasse. » Dans le Centre-Est, le Jura et tous les départements de Rhône-Alpes participent à l’opération sauf l’Ardèche et la Savoie.
Des participants ravis
Le rendez-vous est fixé par la société de chasse invitante le matin vers 8 heures où les participants sont accueillis par le responsable autour d’un café de bienvenue. La chasse se déroule ensuite sur les territoires relevant de la société de chasse. Le participant accompagne un ou plusieurs chasseurs confirmés pendant toute la matinée avant de se retrouver vers midi pour faire le bilan et partager un repas convivial. « Les participants sont des accompagnateurs non armés, auxquels la fédération du Rhône offre un livret de l’invité et un gilet fluo à l’effigie de la journée, souligne Antoine Hermann. Nous leur soumettons ensuite un questionnaire pour avoir un retour sur l’événement. L’an dernier, 98 % des participants ont apprécié leur matinée de découverte et sont repartis tous avec une meilleure image des chasseurs. »
Si beaucoup de participants sont issus des environs de la société de chasse, certains sont aussi des citadins curieux de voir comme se passe la chasse. « Deux personnes se sont jointes à nous l’an dernier, se souvient Régis Fayot, vice-président de la fédération du Rhône et président de la société de chasse de Saint-Genis-Largentière. Elles sont reparties très contentes et toutes leurs remarques étaient positives. Elles ont ainsi découvert que la chasse commence toujours par un rappel des consignes de sécurité et des règles à respecter. Les rôles de chacun sont clairs et définis. La chasse d’aujourd’hui ne ressemble plus du tout à ce que l’on pouvait parfois voir auparavant. C’est également un moment très riche humainement, notamment lors du temps du casse-croûte. Cela a même donné à certains l’envie de venir chasser. »
Camille Peyrache