Une formation de mushers (conducteur d'attelage de chiens de traîneau) a démarré le 26 novembre dernier au CFPPA(1) de Die. Organisée en collaboration avec le Syndicat national professionnel des conducteurs de chiens attelés (Synapcca), elle est la première en France à permettre l'obtention d'un Sil(2) de niveau 4.
Cette formation est habilitée par le ministère de l'Agriculture. Elle permet d'acquérir les compétences nécessaires à l'activité de transport (de personnes et de marchandises) en toute sécurité, avec une parfaite connaissance des besoins du chien attelé. Elle est complémentaire du diplôme de niveau 3 (Dejeps) qui ouvre en plus la possibilité d'exercer une activité d'enseignement de la conduite.
« Le Synapcca a estimé que le diplôme d'Etat, long et compliqué, n'était pas ce qui convenait dans la majorité des cas et qu'il fallait un diplôme pour acquérir les techniques et la sécurité de base, explique Lionel Lennard, chargé des formations au CFPPA. Ils cherchaient à créer une formation et sont venus nous voir. J'ai traduit leurs souhaits par un référentiel d'activités. »

Quatre modules à valider en cinq ans

Le diplôme sanctionnant la Sil musher s'obtient par la validation de quatre modules. Un module général en vue de l'accueil du public, un autre orienté sur le chien (gestion de la meute et soins) qui permet l'obtention de plusieurs certificats de capacité, le troisième sur la technique (maniement du traîneau), le dernier destiné à construire son projet professionnel.
« Les participants ont cinq ans pour valider l'ensemble des modules, précise L. Lennard. Dix-sept candidats sont inscrits, six ou sept seulement pour la formation globale qui s'achève cette année le 11 mars; les autres ne viennent que pour un ou deux modules. Beaucoup travaillent déjà et ont des chiens. Ils ont besoin de ces modules pour être en règle. »
Ces candidats viennent de toute la France (du Massif-Central, des Pyrénées...) et même de Belgique. « L'activité se pratique de plus en plus sur la terre, ajoute-t-il. Toutes les stations ont des chiens de traineau et de plus en plus cherchent des mushers. Les candidats qui n'ont pas encore leur propre structure ou ne sont pas employés trouveront du travail sans problèmes. Par la suite ils pourront créer leur entreprise. »
Un stage a d'ailleurs eu lieu sur terre en Auvergne. Un autre s'est déroulé dans les Alpes-de-Haute-Provence. « On a la chance d'avoir Vassieux-en-Vercors à proximité, qui est réputée pour les chiens de traineau. On crée une activité sur le territoire, ce n'est que du positif », conclut Lionel Lennard. Il précise encore : « Le transport des marchandises concerne les randonneurs en raquettes ou en ski de fond qui choisissent ce mode de transport plutôt que les ânes ». Les attelages de chiens de traîneau... c'est assurément tendance !

Elisabeth Voreppe

(1) CFPPA : centre de formation professionnelle et promotion agricole.
(2) Sil : spécialité d'initiative locale.

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