Un ministre de l'Agriculture positif devant les Drômois
Placé idéalement à l'entrée du hall 4 du Salon international de l'agriculture (Sia), le stand de la Drôme a accueilli des milliers de visiteurs du 23 février au 3 mars, à Paris. Pour cette quatorzième participation, le Département et la chambre d'agriculture ont mis en avant l'excellence des produits drômois, sublimés par des chefs cuisiniers de collèges drômois et de grands restaurants. Pour la Drôme, plusieurs autres temps forts ont marqué la semaine comme la signature d'une convention pour la promotion et le développement de l'agritourisme entre le conseil départemental, l'Agence de développement touristique, la chambre d'agriculture ainsi que les réseaux Bienvenue à la ferme, Accueil paysan et la fédération des Civam.
Mais le fait le plus marquant a été la venue, le 26 février, du ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume. « Cette visite est un grand honneur », a dit Marie-Pierre Mouton en l'accueillant au milieu d'une foule de personnalités, d'élus et de responsables agricoles. Après avoir rappelé la « force et l'excellence » de l'agriculture drômoise, la présidente du Département a appelé le ministre à agir pour « enrayer l'agribashing et à rester vigilant sur les suites de la loi Egalim, qui redonne de l'espoir pour des prix meilleurs. » Elle l'a aussi interpellé pour que « la transition agroécologique ne se fasse pas au détriment des agriculteurs » et demandé au gouvernement d'être attentif sur le devenir de la ruralité.
« La compétitivité n'est pas l'ennemie de l'agroécologie »
« Dans le cadre de la transition agroécologique, nous devons sortir de la dépendance aux produits phytosanitaires, a déclaré Didier Guillaume. Cela prendra du temps pour certaines filières et nous les accompagnerons. Nous ne laisserons personne sans solution ainsi que l'a dit le président de la République, a ajouté le plus drômois des ministres. La compétitivité n'est pas l'adversaire ou l'ennemie de l'agroécologie, bien au contraire, surtout en France où nous avons une agriculture performante et une alimentation sûre, saine et durable. La Drôme, premier département bio de France, est un phare. »
« Ensemble arrêtons l'agribashing »
Didier Guillaume a insisté : « Ensemble arrêtons l'agribashing. Il faut faire du positif pour expliquer aux Français que notre agriculture est belle, exporte avec une balance commerciale positive. » Et d'ajouter : « Je ne connais pas une filière économique qui aura muté aussi rapidement que la filière agricole. Je ne considère pas les agriculteurs français comme étant à la traîne des demandes sociétales, au contraire vous les devancez. »
Didier Guillaume a aussi évoqué le changement climatique et la nécessité, pour l'agriculture, de sécuriser l'accès à l'eau. L'annonce d'un grand plan ministériel pour mettre en place des retenues d'eau (lire page 10 de notre précédente édition) a été très applaudie. « Je serai un ministre pragmatique », a-t-il assuré. Par ailleurs, il a fait part de sa présence au prochain Salon Tech&Bio - en septembre au lycée agricole Le Valentin à Bourg-lès-Valence - et fait part de son souhait de réunir à cette occasion l'ensemble des ministres de l'agriculture de l'Union européenne.
« Le prix ne doit pas être un sujet tabou »
Ces propos ont réjoui le nouveau président de la chambre d'agriculture de la Drôme, Jean-Pierre Royannez, qui avait appelé avant l'intervention du ministre à une « politique ambitieuse » en matière d'eau. « Les agriculteurs sont prêts à relever le défi d'une agriculture de proximité et de qualité, a-t-il déclaré face à Didier Guillaume. Ils sont aussi prêts à s'engager encore plus loin dans l'évolution de leurs pratiques en intégrant l'environnement et les attentes sociétales, à condition de maintenir leur compétitivité et surtout leur revenu. Car le prix ne doit pas être un sujet tabou. On ne peut pas demander toujours plus et oublier d'accompagner ces efforts par un prix rémunérateur. » Jean-Pierre Royannez espère ainsi que la loi Egalim apportera des avancées.
Sur l'évolution des pratiques agricoles, Jean-Pierre Royannez s'est lui aussi montré positif. « Dans la Drôme, nous partons avec une longueur d'avance », a-t-il confié. Il a cité le dispositif Agrilocal (né en 2012), la plateforme des techniques agroécologiques et bio d'Etoile-sur-Rhône (lancée en 2011) et « qui apporte les premières solutions alternatives pour réduire l'usage des produits phytosanitaires » et le salon Tech&Bio. Il a rappelé le soutien du Département dans leur mise en œuvre, en particulier celui de Didier Guillaume alors président puis de ses successeurs.
Christophe Ledoux
Les restaurants des collèges drômois labellisés
Créé en 2013, le cahier des charges du label Ecocert « En cuisine » garantit dans les restaurants collectifs contrôlés (scolaires, administration, établissements de santé, Ehpad...) l'utilisation de produits biologiques et locaux, la qualité et l'équilibre nutritionnel des menus, la gestion environnementale du site (lutte contre le gaspillage, gestion des déchets). Les restaurants des 30 collèges drômois ont été labellisés : 29 en niveau 2 (30 % au minimum de produits bio) et 1 en niveau 3 (plus de 50 % de produits bio). « Notre objectif pour 2020 est d'obtenir le niveau 3 pour tous les collèges », a déclaré la présidente, Marie-Pierre Mouton, lors de la remise du diplôme au Département de la Drôme, le 26 février au Sia.
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Des graines d'éleveurs pour promouvoir la Villarde
Dans le Vercors, 27 jeunes de 6 à 18 ans, tous enfants d'agriculteurs, sont membres de l'association « graines d'éleveurs ». Leur présidente, Pauline Guillot (18 ans), originaire de Lans-en-Vercors, est venue au Salon de l'agriculture avec Orchidée, une génisse de la race Villard-de-Lans, née d'une transplantation embryonnaire. « Créée en octobre 2017, notre association organise des visites, des actions de soutien à la préservation des gypaètes barbus, des formations sur la biodiversité locale..., explique la jeune présidente. Nous participons chaque année à la fête du Bleu. Au Sia, nous sommes là pour promouvoir notre association et aussi la Villarde. »
La Drômoise Miss France agricole au Sia
Sixième Miss France agricole, Clémentine Rigaud était au Sia. Originaire de Beaufort-sur-Gervanne, cette étudiante en BTS productions animales au lycée Drôme provençale de Saint-Paul-Trois-Châteaux souhaite rejoindre l'exploitation d'ovins viande de son père (en bio, marque Valeurs Parc naturel régional). Sur le stand de la Drôme, elle a rendu un vibrant hommage à sa famille et expliqué pourquoi elle s'est présentée au concours Miss France agricole.
Le cheval du Vercors de Barraquand au Concours général
La race chevaline montagnarde française le cheval du Vercors de Barraquand a été reconnue officiellement le 18 juillet 2017 par le ministère de l'Agriculture. Pour la première fois, un spécimen, Athos, a participé au Concours général agricole, le 2 mars, dans la catégorie « cheval de territoire ».Par ailleurs, toujours sur le stand du Vercors, Bernard Mure-Ravaud, meilleur fromager du monde et meilleur ouvrier de France en 2007, est venu promouvoir le Bleu du Vercors-Sassenage avec Daniel Vignon, président du syndicat interprofessionnel de ce fromage.
Grégory Chardon a parlé à Emmanuel Macron
C'est fortuitement, en sortant du pavillon du Concours général agricole où il était jury, que Grégory Chardon, président de la FDSEA de la Drôme, a croisé le président de la République, le 23 février au Sia. « Je l'ai remercié de son implication et des résultats obtenus sur le dispositif TODE (réduction de charges sur la main-d'œuvre saisonnière - NDLR), tout en lui demandant d'aller encore plus loin pour permettre aux exploitations agricoles françaises de gagner encore en compétitivité, raconte-t-il. Et je lui ai aussi fait part du ras-le-bol des exploitants qui n'en peuvent plus de l'agribashing. »
Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, s'est rendu sur le stand de la Drôme le 26 février, où il a pu s'entretenir avec plusieurs membres du bureau de la chambre d'agriculture de la Drôme.
Sur le stand du Département de la Drôme, des chefs cuisiniers de collèges drômois ont préparé des plats à déguster, tous concoctés à base de produits drômois.
Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des départements de France (et ancien ministre de l'Agriculture de 2004 à 2007), est lui aussi venu rencontrer les Drômois, le 26 février.
