Un nouveau bâtiment pour gagner en productivité

Damien Brunet s'est installé en 2008. Pendant plusieurs années, ses chèvres ont occupé un ancien séchoir à tabac, enclavé au milieu d'habitations. Un local de 25 m² abritait également la fromagerie. Mais au regard de la demande et pour le développement de son activité, il a opté pour la construction d'un nouveau bâtiment d'élevage. Ce dernier a vu le jour en 2014. « Nous nous sommes déportés à quelques centaines de mètres. C'est plus agréable pour travailler », explique-t-il notamment.
Un gain de temps appréciable
Lors de sa conception, plusieurs objectifs étaient clairement affichés. Outre la non-proximité immédiate avec le voisinage, l'exploitant est resté attentif quant à la productivité, le respect de l'environnement ou encore le bien-être animal. La chambre d'agriculture de la Drôme l'a par ailleurs accompagné pendant cette phase. « Le bien-être animal est vraiment une priorité, une volonté. Dans l'ancien bâtiment, les chèvres étaient aussi très bien. La surface de paillage reste identique, on est sur 2 m² chacune. Les chèvres sont également amenées à pâturer : un animal n'a rien à faire 365 jours par an à l'intérieur. Quand on les met dehors, elles sont vraiment contentes d'y aller », tient à souligner l'exploitant. Aujourd'hui, son cheptel compte 110 saanens, contre 60 auparavant.
En plus de grossir le troupeau, ce nouveau bâtiment devait aussi permettre de gagner en productivité. « Il y avait un aspect "fonctionnalité du travail" », précise encore Damien Brunet. Un couloir d'alimentation a ainsi été mis en place. La distribution du fourrage se fait désormais en cinq minutes, contre 20 par le passé. Des gains de temps et d'énergie appréciables. « Il suffit de dérouler une botte ronde. Avant, nous en disposions dans différentes auges, c'était plus contraignant », poursuit-il. Du temps en plus pour sa famille mais aussi pour ses terres (30 ha). Si une partie est livrée à des coopératives implantées sur le territoire, l'autre est destinée à l'alimentation des chèvres. « Nous ne sommes pas loin d'être autonome », note Damien Brunet.
Automatisation et ventilation
Le nouveau bâtiment fait aussi la part belle à l'automatisation. De quoi là encore gagner du temps, mais aussi en performance. L'exploitant a ainsi investi dans un lactoduc automatisé. Les 110 chèvres sont alors traites en une heure ; le temps était similaire pour 60 chèvres lorsque la traite se faisait aux pots. Le matériel de traite est aussi lavé automatiquement en cinq minutes, contre une demi-heure auparavant. Bref, que ce soit dans le bâtiment d'élevage ou même la nouvelle fromagerie (dont la superficie a été revue à la hausse, soit 90 m²), tout a été fait pour le travail soit plus agréable.
Un effort particulier a aussi été mené quant à l'ambiance du bâtiment. Il s'agissait notamment d'améliorer la ventilation. Pour ce faire, des systèmes de volets – côtés nord et sud – ont été installés, tout comme un système d'aération centrale. « Quand on entre dans un bâtiment, cela doit sentir la chèvre, et pas l'ammoniac. Il faut aussi éviter que cela ne devienne un four à l'intérieur. Je n'ai pas trop de problèmes avec le gel, la chaleur a tendance à rentrer. Le bien-être animal, toujours », souligne encore Damien Brunet.
Le bien-être de l'environnement, également. Le lactoserum et les eaux blanches sonts traités sur la ferme. « Le réacteur SBR est l'une des rares solutions à ne pas produire d'odeurs », conclut l'exploitant.
A.T.