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Commerce

Un nouveau canal pour la vente directe

A L'Ecancière, l'EARL des Loyes a mis en place un distributeur automatique de produits fermiers.
Un nouveau canal pour la vente directe

L'exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) des Loyes, implantée à L'Ecancière (commune d'Eymeux), est tout d'abord une affaire familiale reprise par Jean-François Tortel en 1985. C'est aussi, et surtout, 30 hectares de vergers, avec ses pêches, ses abricots ou encore ses poires. Dans le village, cette exploitation connaît d'ailleurs une certaine notoriété et est très appréciée pour la qualité de ses produits. Il faut dire qu'elle fait la part belle à la vente directe, même si elle travaille aussi avec l'agroalimentaire, des collectivités ou encore des grossistes. Pour s'approvisionner, un stand peut, selon la saison, être mis en place dans la salle d'emballage. Mais depuis le 20 août, à proximité de cette dernière, les clients peuvent aussi acquérir des produits via un distributeur automatique. Rien de plus simple. Une vingtaine de casiers contenant des produits sont disposés. Le consommateur choisit ce qui l'intéresse et paie. Le casier sélectionné s'ouvre alors et le client peut récupérer la marchandise.

Un éventail de produits locaux

Si les clients avaient davantage l'habitude de se fournir en pêches et abricots, ils peuvent désormais aussi acquérir des poires et des pommes de l'exploitation. Les premiers ne sont pas nouveaux, l'exploitation en cultivant depuis une vingtaine d'années. Mais ils n'étaient pas encore vendus localement. Ce que permet désormais l'appareil. L'exploitant vient par ailleurs de récolter ses premières pommes. Un choix qui permet de lisser l'activité sur toute l'année. Là encore, le canal de la vente directe est priviligié afin de s'assurer un revenu.
Mais ce distributeur n'offre pas que les fruits ou nectars de l'exploitation. D'autres produits, tels que des noix de Grenoble, des pommes de terres (d'Hostun), des kiwis (de Granges-lès-Beaumont) ou encore des œufs plein air (Hostun) sont également proposés aux consommateurs. Jean-François Tortel souhaitait en effet élargir la gamme. Il a donc lancé un appel auprès de producteurs locaux. « C'est un système de dépôt-vente. Et il y a un geste de mes collègues », indique l'arboriculteur. David Juven, éleveur de volailles à Hostun, a sans hésitation répondu présent. « L'idée était d'avoir un point de vente. Nous ne sommes pas loin, à deux kilomètres. Pour nous, c'est une vitrine. On travaille avec des grossistes. Là, on avait aussi envie de faire profiter aux particuliers de prix plus intéressants que ce qu'ils peuvent trouver en magasin », précise-t-il.

Près de 30 000 euros d'investissements

Cette démarche a demandé près de quatre ans de réflexion. « J'ai découvert cet appareil lors d'un salon professionnel. Je me suis dit "pourquoi pas" car c'est aussi innovant », précise Jean-François Tortel. Mais cet équipement représente un investissement. Le distibuteur coûte en effet à lui seul la coquette somme de 20 000 euros. Et cela, sans compter l'option « carte bancaire ». Une erreur ? Peut-être. Il est vrai que les premières semaines ont été encourageantes. Ces derniers jours, la fréquentation a été toutefois plus calme. Par ailleurs, il a fallu aménager l'espace de vente et le sécuriser : construire un abri en bois, mettre en place un portail automatique, la climatisation, etc. Bref, le montant total de l'investissement atteint près de 30 000 euros.
Certes, le distributeur automatique peut être considéré comme un travail supplémentaire. Il faut en effet veiller à son fonctionnement, le recharger plusieurs fois par jour selon l'affluence. Mais son automatisme ne nécessite toutefois pas la présence continue d'un salarié. A terme, attirera-t-il de nouveaux clients ? Offrira-t-il ainsi de nouveaux débouchés ? Pour l'heure, difficile de commenter les premiers résultats et estimer quel sera le chiffre d'affaires. L'emplacement choisi, en bordure de la RD 532, un axe fréquenté - avec toutefois ses heures creuses et une autoroute qui passe à proximité - est un atout majeur en termes de visibilité. L'arboriculteur n'a pas non plus lésiné sur la signalétique. Jean-François Tortel reste en tout cas confiant pour les mois à venir.
Aurélien Tournier