Un nouveau poulailler à l'EARL des Hauts champs

L'EARL des Hauts champs à Autichamp(1) a investi plus de 400 000 euros dans un bâtiment d'élevage de poulets de chair. L'éleveur, Hervé Eymard, était aux côtés des responsables de la coopérative Valsoleil pour l'inauguration, le 2 novembre, de ce poulailler de 1 350 m2 construit quartier les Sarrais.
« Depuis 2002, j'ai envisagé plusieurs projets. J'étais en poulets label et, finalement, j'ai opté pour l'élevage industriel. Le projet a été déposé en mai 2015, la troisième bande sera là la semaine prochaine », a expliqué l'éleveur, avant de remercier Christian Veyrier, le président de Valsoleil, celui du groupement volailles de chair de la coopérative (laquelle a prêté 20 % du montant de l'investissement à taux zéro) Serge Faure, les techniciens, l'architecte Roger Gobbo, les entreprises et les financeurs. Le projet a bénéficié d'aides de la Région et du Feader, de Valsoleil, de l'abattoir Bernard Royal Dauphiné et de l'Ucab. Et un prêt a été contracté auprès du Crédit Agricole.
Hervé Eymard a également évoqué les opposants qui ont retardé le dossier. Ce sujet a aussi été abordé par le conseiller départemental et président de la communauté de communes (CCVD) Jean Serret. Aux côtés de la conseillère départementale Muriel Paret, il est revenu sur les difficultés rencontrées de ce fait par le maire de la commune, Bernard Magnon. Ce dernier a félicité l'éleveur pour son audace dans ce projet. Il a souligné sa bonne préparation, ainsi que le soutien de Clara Thomas, sous-préfet de Die, de la CCVD et du conciliateur de justice.
Répondre à une demande diversifiée
« Il y a de nombreux élevages, en particulier hors-sol, sur la commune, du fait de la géographie des terrains. Les agriculteurs se tournent vers eux pour améliorer leur revenu », a indiqué le maire, avant de faire un historique de l'élevage dans la région, avec les premiers poulets dits en batterie apparus dans les années 1950. Il a insisté sur la demande de volailles : « L'abattoir de Grâne a besoin de production(2). Nous devons produire en France et répondre à la demande diversifiée des consommateurs. La traçabilité est réelle, la qualité est bien là ». Ce sujet a été repris par Christian Veyrier, qui a rappelé la récente inauguration de deux bâtiments bio à Soyans : « Aujourd'hui, c'est un élevage standard qui est inauguré ici. On a tout un panel pour ceux qui veulent s'accrocher à leur territoire. Valsoleil continuera à soutenir les éleveurs. N'hésitez pas à nous solliciter, on peut vous faire des propositions pour les volailles de chair mais aussi les œufs ».
André Gilles, vice-président du Conseil départemental délégué à l'agriculture, a noté pour sa part que non seulement l'abattage se fera à Grâne, donc à proximité, mais que l'aliment sera fourni par la société Ucab de Crest. Il a par ailleurs abordé le problème des bâtiments d'élevage abandonnés : « II faudra solliciter des aides pour leur démontage ». Jean Serret, qui a félicité Valsoleil « pour avoir su intégrer les circuits courts », a proposé pour sa part d'équiper les toitures des bâtiments d'unités de production photovoltaïque, un projet que développe actuellement la CCVD.
Un bâtiment exemplaire
Yannick Charroin, responsable développement volailles de chair de Valsoleil, a donné des indications techniques sur le bâtiment d'élevage destiné à accueillir 30 000 poulets, en mettant l'accent sur les nouveautés. A savoir : la coque, de la société C-Lines basée à Orléans, a des longrines en PVC (et non en béton) sur tout le pourtour du bâtiment. Le poulailler est équipé d'un nouveau système de ventilation transversal, avec des trappes sur les côtés et six ventilateurs progressifs permettant de s'adapter à l'âge des animaux. Ils fournissent chacun 8 600 m³ d'air par heure, suffisants jusqu'à 20-25 jours, les turbines prenant ensuite le relais.
Les gamelles ont une particularité : la dernière d'entre elles est équipée d'une détection lumineuse de consommation. Les pipettes d'abreuvement possèdent, quant à elles, un rinçage automatique pour fournir une eau claire et fraîche. Un système d'enregistrement de la consommation énergétique (gaz et électricité) est installé, de même qu'un des premiers systèmes de pesage d'aliment sous silos.
Yannick Charroin a, lui aussi, mis en avant les besoins de développement de l'élevage de volailles : « Il nous faut une dizaine de bâtiments standards, entre 20 et 30 bâtiments label, 14 bâtiments bio et une dizaine en poules pondeuses ». Et de conclure : « Le bonheur est dans la volaille !... »
Elisabeth Voreppe
(1) L'EARL des Hauts champs à Autichamp posséde déjà deux autres bâtiments d'élevage, sur une surface globale de 800 m².
(2) 11 millions d'euros vont être investis pour la rénovation de l'atelier de découpe, ainsi que l'a annoncé Christian Veyrier.
Un amortissement sur dix ans /
L'investissement total est de 401 000 € HT ventilé comme suit : terrassement 48 323 €, viabilisation 4 015 €, maçonnerie 38 303 €, bâtiment d'élevage 150 523 €, aménagement intérieur 152 400 €, divers 7 430 €.
Le prévisionnel de production Valsoleil annonce une rémunération brute annuelle de l'éleveur de 72 219 €, avec des charges d'exploitation de 4 067 € et une marge nette de 6 678 € par bande.
Le prévisionnel d'amortissement sur dix ans tient compte des aides publiques et des partenaires de la filière d'un montant global de 94 000 €, et dégage une marge nette annuelle de l'élevage (avant cotisations MSA) de 11 879 €.