Un nouveau souffle pour les vins du Diois

Depuis l'annulation par le Conseil d'Etat, le 12 janvier 2018, de l'arrêté autorisant à produire de la clairette de Die rosé au motif d'une condition d'antériorité non remplie, les viticulteurs du Diois cherchaient à obtenir l'abrogation de la loi de 1957. C'est chose faite depuis le 27 mai, vingt-huit mois après le choc.
Pour mémoire, la décision du Conseil d'État faisait suite à une action du syndicat des vins du Bugey, les producteurs de l'AOC Cerdon voyant dans la Clairette de Die rosé un concurrent potentiel (même segment de marché). Dans ses conclusions, la plus haute juridiction administrative en France avait jugé que la loi du 20 décembre 1957 interdit la fabrication de vins mousseux autres que la « clairette de Die » à l'intérieur de l'aire délimitant l'appellation. Le syndicat de la Clairette de Die et des vins du Diois avait alors rencontré l'Inao et des administrations, fait une analyse juridique de la situation et examiné sous toutes ses coutures la loi de 1957. L'objectif alors tracé était d'obtenir l'abrogation de ce texte afin d'ouvrir la possibilité de produire un vin effervescent blanc ou rosé sans indication géographique.
De nouvelles perspectives à court et long terme
Avec l'abrogation effective de la loi, « c'est un nouveau souffle pour les viticulteurs du Diois, a réagi le 27 mai le syndicat de la Clairette de Die. La loi du 20 décembre 1957 est née d'une démarche de protection du terroir, des producteurs et de valorisation des vins issus de cette région. Si elle fut utile et nécessaire à cette période, elle imposa des règles de production strictes, dont le manque de flexibilité porte aujourd'hui préjudice aux producteurs. »
Son abrogation est le résultat d'un processus législatif lent et complexe. Après une première tentative échouée dans le cadre des discussions de la loi Egalim en 2018, elle a été approuvée par le Sénat au début de l'année 2020 et ratifiée par l'Assemblée nationale ce 27 mai. Les sénateurs Marie-Pierre Monier, Bernard Buis et Gilbert Bouchet ont œuvré conjointement avec la députée Célia de Lavergne pour arriver à ce résultat. Une annonce réjouissante pour les viticulteurs avec l'ouverture de nouvelles perspectives à court comme à long terme.