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Cheval de course

Un partenariat inédit et unique en étalonnage

La ferme expérimentale de Jalogny en Saône-et-Loire accueille un centre de reproduction équin. L’arrivée de l’étalon pur-sang Tiger Groom est l’aboutissement de plusieurs mois de travail.
Un partenariat inédit et unique en étalonnage

L'arrivée de l'étalon pur-sang Tiger Groom à la ferme expérimentale de Jalogny en Saône-et-Loire est l'aboutissement de plusieurs mois de travail entre la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire et le syndicat des éleveurs de chevaux de course Saône-et-Loire Galop présidé par Georges Richardot. Ce partenariat est, non seulement totalement inédit, mais unique au plan national. « L'association Saône-et-Loire Galop qui regroupe plus de 60 éleveurs (environ 250 poulinières) a sollicité la chambre d'agriculture pour l'accueil d'un étalon pur-sang durant la période de monte 2015 (mars à début juillet) sur le site de la ferme de Jalogny. Nous avons été conviés à différentes réunions, comme l'ensemble de la filière équine, au sujet du projet de rénovation de la ferme de Jalogny. L'idée d'accueillir un centre de reproduction équin a fait son chemin, en particulier face au désengagement des Haras nationaux dans le secteur de l'étalonnage. Ces derniers avaient un rôle de régulateur et de stabilisateur sur les tarifs des saillies mais aussi sur la présence des étalons. L'opportunité de ce partenariat avec la chambre d'agriculture nous permet d'inscrire dans le temps une nouvelle offre de proximité et de qualité à un prix raisonnable dans un lieu neutre. La ferme de Jalogny est stratégique. La proximité de Cluny, son accès, les infrastructures et la logistique tant humaine que matériel qui sont mises à notre disposition ont été décisifs pour nous », commente Georges Richardot. Une preuve s'il en fallait encore que la filière équine a toute sa place dans le monde agricole.

Un étalon et cinq agriculteurs

Tiger Groom a été acquis par un groupe de cinq éleveurs et un contrat d'exploitation a ensuite été signé répartissant les produits et les charges relatifs à cette activité. Tiger Groom est l'unique fils d'Arazi faisant la monte en France en 2015. Solide cheval de course de 2 à 9 ans, gagnant de groupe à Auteuil et père de Teejay Flying (Prix Ferdinand Dufaure Gr.1) ainsi que d'Azura du Kalon (Prix Bournosienne Gr. 3, 2014). Ses produits ont déjà gagné en course près de 884 000 €.
Une initiative inédite bien accueillie par les éleveurs. Le Gaec Delorme Frères, producteur de chevaux de course AQPS (autre que pur-sang) à Lournand (71) témoigne : « Le démantèlement des Haras nationaux avec la disparition de ses étalons, de ses hommes de métier et ce patrimoine vide nous a tous déçus. Il contraint à recréer des structures et des services pour nous permettre de poursuivre notre travail d'éleveur. Nous avons onze juments AQPS à faire saillir. Tiger Groom semble correspondre à nos attentes, nous l'avons réservé dès ce printemps. Cette proximité est une opportunité, ainsi nous pourrons économiser quatre heures de trajet journalier pour certaines de nos juments ». À Bruno Vagne, éleveur de bovins charolais et de chevaux de course AQPS à Souvigny, dans l'Allier d'ajouter : « Je suis totalement favorable à l'initiative prise par Saône-et-Loire Galop. Elle a fait un choix judicieux d'étalon, adapté aux attentes des éleveurs de la région. Je trouve l'attitude de la chambre d'agriculture particulièrement ouverte au monde du cheval. Le choix d'une implantation à la ferme de Jalogny, précurseur dans le domaine de l'élevage charolais est un symbole fort ».

Une race bourguignonne

Un symbole d'autant plus fort que les chevaux qui écrivent les grandes pages des courses d'obstacles en France et à l'étranger, Grande-Bretagne et Irlande notamment, sont issus d'élevages bourguignons. Issue de croisements entre le pur-sang et d'autres races, principalement selle français et anglo-arabe, l'origine de cette race remonte à 1922. Depuis 2005, l'AQPS est devenue une race à part entière. La Bourgogne est la plus grande productrice de chevaux de course AQPS avec 27 % de la production nationale. La demande est française et aussi étrangère, 20 % des chevaux sont exportés*. 
* Source : Syndicat Centre Est AQPS

 

La recherche avance dans la génomique du cheval de sport
À l’invitation de l’institut français du cheval et de l’équitation (Ifce), des représentants de la filière sport se réunissent depuis 2014 pour proposer des axes de travail sur la sélection du cheval et du poney. Dans le cadre de ces réflexions, le projet SoGen a émergé, conduit en partenariat entre la SHF, les associations de race, les représentants des éleveurs, l’Inra et l’IFCE. Ce projet de recherche qui va débuter cette année vise à une meilleure caractérisation du cheval de saut d’obstacles en utilisant les outils de la génomique. Au-delà du projet, le groupe de travail poursuit ses réflexions sur les outils de sélection à proposer à la filière équine. Le projet SoGen a été labellisé par l’IFCE, reconnu comme conseil scientifique de la filière équine. Il  bénéficie du cofinancement de l’IFCE et du fonds éperon. En outre, il s’appuie sur le soutien logistique de la société hippique française et la contribution des propriétaires de chevaux de selle français qui autorisent l’enregistrement de mesures sur leurs animaux. 

Insolite / Le jumping d’Erquy dans les Côtes-d’Armor est le seul concours de saut d’obstacles en France à se dérouler les sabots dans le sable durant trois jours. Un concours d’obstacles unique en France à ErquyLe matin, la bise est légère, la mer calme et le ciel parfaitement bleu. Le cadre naturel est exceptionnel : un vrai décor de carte postale avec pour fond bleu la baie de Saint-Brieuc que rien ne vient troubler pour le moment.
Mais le calme ne va pas durer. Un matin de la fin septembre, il est 10 h sur la plage de Caroual à Erquy, l’équipe organisatrice doit relever le défi pour la 4e édition consécutive. Une centaine de bénévoles va bientôt jongler avec les marées pendant trois jours pour organiser ce concours équestre maritime.Une organisation au millimètreL’association Jumping Erquy Plage est aux manettes de cet événement. Fabien Brochard et Martin Pabisiak, le président, coordonnent l’organisation du concours et la centaine de bénévoles. Pour éviter tout retard malencontreux, la mécanique repose sur une organisation tracée au cordeau. La moindre action est consignée sur le planning. La veille au soir, les remorques d’une quinzaine de véhicules sont chargées. « Chacun des véhicules est affecté à une ligne. Nous avons quadrillé le terrain en quatre lignes avec dans chacune les obstacles à monter. Chacun connaît et rejoint sa ligne. Même chose pour le démontage », explique Fabien Brochard. Des référents sont affectés à trois pôles : la technique (piste, changement de piste…) ; la communication/sponsoring et la vie du concours (exposants, animations…). Grâce à une logistique rigoureuse et éprouvée, il ne faut pas moins d’une heure pour installer la piste avec 15 obstacles et seulement « 12 minutes pour tout démonter », ajoute l’organisateur. Une prouesse effectuée entre deux marées. « Avec la marée, il faut que cela soit carré ». Comme une traînée de poudre, le concours attire les cavaliers séduits par l’originalité du cadre. « En une heure, les inscriptions étaient complètes dans les épreuves amateurs. Mais nous limitons volontairement le nombre d’inscrits à 380 ». Les organisateurs ne veulent ni prendre de risque avec la marée, ni augmenter le nombre de pistes. Un beau spectacle sur fond de mer bleue, que des cavaliers ne veulent pour rien rater. Comme cette cavalière, fraîchement débarquée de Fontainebleau : « J’ai découvert cette manifestation aux informations régionales l’année dernière. J’ai trouvé ça génial. J’ai pris quatre jours de congé pour venir ici. Je suis vraiment impressionnée, les conditions sont exceptionnelles. Le bruit, la mer, l’espace, je pense que mon cheval va ressentir mon émotion. On va voir comment il va réagir. Peut-être sera-t-il un peu déconcentré. » Cet environnement maritime, stimulant, perturbe-t-il les chevaux ? Rarement répondent les organisateurs. « La qualité du sol est excellente et les chevaux réagissent bien », confirme Fabien Brochard. 
Emmanuelle Le Cor