Un réseau d’irrigation qui fera des Tuilières une oasis

Le 18 mai, Rémy Margiela, président de l'association syndicale autorisée (Asa des Tuilières) invitait élus, représentants du Département, de la DDT, de l'Agence de l'eau, du Sygred, de la chambre d'agriculture ainsi que des producteurs agricoles à l'inauguration du réseau d'irrigation sous pression sur la commune des Pilles. La zone agricole des Tuilières, créée en 1 791 aux lendemains de la Révolution, s'étale sur près de 30 hectares et disposait jusqu'à ces jours d'un système complexe d'irrigation par gravitation, détournant par des canaux les eaux de l'Eygues. Parmi les 36 propriétaires qui se partagent le site, 24 se consacrent à la culture de la vigne, à l'arboriculture (pruniers, cerisiers, pêchers, abricotiers, truffiers), aux céréales (blé, orge, tournesol) et, récemment, au lavandin et à la trufficulture. Certains travaillent en agriculture biologique, notamment en maraîchage, plantes à parfum (menthe, géranium, verveine, camomille, sauge ) et fleurs (soucis, bleuets...).
Un système pour mieux gérer la ressource
Le réseau utilisant ce type de canaux engendrait une importante perte d'eau et de fréquentes contraintes de nettoyage rendant l'irrigation peu efficace. En effet, sur dix litres d'eau puisée, un seul parvenait à sa destination ! Une irrigation par ailleurs irrégulière car tributaire du niveau des eaux dans l'Eygues. Afin de remédier à ces difficultés et avec le souci de préserver la ressource en eau, les responsables de l'Asa des Tuilières, présidée par Rémy Margiela, ont décidé de réaliser un forage. Celui-ci puise à 10 mètres de profondeur - dans la nappe d'accompagnement de l'Eygues - un volume d'eau de l'ordre de 80 m3 à l'heure. L'eau circule jusqu'aux parcelles dans des conduites PVC sur une longueur de 2 km et une pression de 4 à 5 bars. Les 17 bornes sont équipées de compteurs et de vannes à débit réglable (15-25 ou 40 m3/h ). Une conception optimisant les volumes qui tombent spectaculairement de 400 000 à 90 000 m3 par an !
Un projet bien accompagné
Le projet, qui remonte à cinq ans, a demandé 18 mois de préparation et nécessité cinq mois de travaux réalisés par des entreprises locales. D'un montant de 300 000 euros, l'ensemble a été subventionné à 80 % par l'Agence de l'eau et le Département et 20 % par l'Asa en autofinancement par emprunt. La cotisation annuelle des usagers est passée de 80 à 120 euros par hectare auxquels s'ajoute la consommation d'eau relevée à chaque compteur. « Des changements qui ont soulevé parfois la polémique », a indiqué Rémy Margiela, remerciant au passage les opposants « qui nous ont poussés à être plus convaincants donc plus forts pour réussir ».
La sénatrice Marie-Pierre Monier a insisté sur les liens étroits entre tourisme et agriculture, tandis que Christine Bonnard, sous-préfète à Nyons, a félicité l'Asa pour « le caractère pilote du projet permettant une gestion optimale et un partage intelligent de la ressource ».
J-M. P.