Un système de ventilation par lanterneau trois en un

Le lanterneau est une sorte de surélévation de toiture, surmontant le faîtage d'un bâtiment, servant à la ventilation et à l'éclairage de l'édifice. Alternative à d'autres dispositifs d'aération naturelle en faîtage non couverts, le lanterneau protège de la pluie. Recouvert de translucides, il permet aussi de faire pénétrer généreusement la lumière dans un bâtiment. Lanterneau et pare-vent non couverts en faîtage sont couramment demandés dans les stabulations d'élevage. Par effet cheminée, ils assurent naturellement l'évacuation par le haut de l'air chaud ressortant des bâtiments tout en optimisant l'éclairage naturel. Mais « la pose de ces lanterneaux était jusqu'alors assez compliquée pour les couvreurs », confie Stéphane Charvet, charpentier couvreur à Trambly en Saône-et-Loire.
Coûteuses, les très rares solutions du marché s'avéraient très fastidieuses à monter avec de très nombreuses pièces à assembler. Un vrai mécano ! En pratique, « chacun improvisait un peu son propre système, poursuit l'artisan, sachant qu'il s'agissait de fixer ce lanterneau de sorte à ménager une sortie d'air. » Et, tels qu'ils étaient conçus jusqu'alors, ces lanterneaux n'empêchaient pas la neige de s'infiltrer à travers les ouvertures latérales.
Un seul profil pour tout faire
Fort de son expérience de 15 ans à la tête de sa société, Stéphane Charvet a eu l'idée de mettre au point un profil en acier galvanisé servant à la fois de dispositif de fixation des plaques de couverture du lanterneau et de système d'aération. Présenté en éléments de trois mètres linéaires, « Ubak » a une section en forme de « U ». Il se fixe directement sur la toiture (plaque fibrociment ou bac acier) à l'aide de vis qui vont s'amarrer sur les pannes les plus hautes (bois ou acier) de part et d'autre du faîtage ouvert. Côté faîtage, les parois verticales de ce profil en « U » sont percées de grands trous ronds de 8 à 10 cm de diamètre à travers lesquels l'air montant de la stabulation s'échappe à l'extérieur. Côté pans de toiture, les parois pleines empêchent le vent de pénétrer dans le bâtiment. Seuls quelques trous servent à évacuer l'eau de pluie piégée dans la gouttière que forme le « U ». Fixées directement sur ces éléments en acier, les plaques du lanterneau chevauchent le faîtage en formant un pont entre les deux Ubak.
Facilité de montage
Le premier avantage de ce dispositif est sa simplicité de mise en œuvre. « Le gain de temps est important, confirme Stéphane Charvet. Le prix de revient du lanterneau est ainsi nettement moins cher pour le client », complète l'artisan qui a déposé un brevet pour son invention. Le premier bâtiment équipé du dispositif Ubak a été inauguré en décembre 2015 à Trivy dans le Charolais-Clunisois (lire encadré ci-dessous). Après un an d'utilisation, les éleveurs sont très satisfaits de ce nouveau procédé. Envisageable sur tous les types de stabulations neuves à aération naturelle, « Ubak convient aussi à des rénovations de bâtiments existants. Il suffit de scier les plaques de fibrociment ou les bacs acier au niveau du faîtage ; d'écarter les pannes et d'ajouter des translucides fixés sur le support Ubak », détaille l'artisan qui a ainsi déjà transformé une bergerie et qui en fera de même sur une chèvrerie. Le lanterneau peut aussi être une solution intéressante pour compenser le manque de lumière sous les couvertures photovoltaïques, fait valoir Stéphane Charvet qui espère désormais proposer son concept novateur à des constructeurs de bâtiments agricoles.
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