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Commerce local

Un “ U ” qui tourne

En zone rurale, des commerçants résistent en proposant un maximum de produits locaux et des services. C'est le cas du magasin U Express de Puy-Saint-Martin, qui n'est plus un commerce de dépannage et progresse fortement au fil des ans.
Un “ U ” qui tourne

Le magasin U Express de Puy-Saint-Martin a connu une évolution sensible depuis son déménagement en 2012. Et il progresse encore depuis son rachat en juin 2015 par Yohan et Marianne Verrier. Tous deux ont engagé une démarche spécifique au bénéfice de leurs clients et de leurs salariés, intégrant de plus en plus les producteurs locaux.
En reprenant ce commerce, Yohan Verrier a fait un choix de vie. Comme son épouse, il vient du groupe Leclerc pour lequel il a été directeur d'hypermarché pendant quinze ans. « On a trois enfants, on en avait assez des déménagements. De plus, je voulais me mettre à mon compte, explique-t-il. Marianne est originaire de Bonlieu-sur-Roubion, mes parents et ma sœur habitent ici. Alors, quand l'opportunité s'est présentée, on l'a saisie. »
Marianne est responsable du magasin, qui est le seul commerce alimentaire du village hormis la boulangerie, Yohan le dirige. Il est indépendant, lié seulement par un contrat de respect de charte en termes de produits et d'enseigne et profite du réseau de l'enseigne. « Je m'épanouis beaucoup plus. J'ai géré jusqu'à 280 salariés, ici ils sont 16. Je revis. »

Les produits locaux en tête de gondole

Le couple s'est attaché à satisfaire la clientèle qui vient de la commune et des villages environnants, jusqu'à La Laupie. « On essaye d'avoir un maximum de choses pour éviter l'évasion vers les villes, également de rendre le maximum de services, précise Yohan Verrier. Quand on diffuse des prospectus pour les opérations sur les produits traditionnels, on touche encore plus loin. » C'est le cas, par exemple, pour la boucherie, le magasin employant trois bouchers ainsi qu'un apprenti. Un charcutier-traiteur travaille également ici. « On espère augmenter l'activité, c'est un de nos objectifs. Les salariés sont encouragés à nous proposer de nouveaux producteurs. Plusieurs d'entre eux devraient nous rejoindre. Les autres sont satisfaits de travailler avec nous, ils ont parfois été surpris qu'on aille vers eux. Les gens sont demandeurs, les produits sont mis en tête de gondole. » « Et j'ai la chance de connaître les gens, c'est plus facile pour aller les voir », ajoute Marianne, qui avait fait une pause professionnelle de dix ans et qui est ravie d'avoir repris dans ces conditions.

Des salariés polyvalents

Il faut noter que Yohan et Marianne Verrier sont très investis. Le commerce est ouvert tous les jours, sauf le dimanche en hiver. « On est là à cinq heures et demi le matin pour commencer à faire cuire le pain, explique le couple. Le dimanche, on fait le ménage. On est dans une structure à taille humaine. On veut que ce soit une entreprise familiale, chacun sait que la porte est ouverte en cas de problème. Autant travailler dans une bonne ambiance et que tous soient contents d'arriver au travail. »
Les employés ont été responsabilisés. Ce sont eux qui passent les commandes, ils participent à la vie du magasin. Ils sont au courant de tout, notamment du chiffre d'affaires. Du reste, chacun est formé à toutes les tâches, y compris les caisses. Il y en a quatre et, l'été, c'est parfois limite ! Mais ici, quoiqu'il arrive, on prend le temps. On accompagne les clients qui en ont besoin dans les rayons, on est à l'écoute de leurs demandes. « On a de bons échos depuis la reprise », se réjouissent Yohan et Marianne Verrier. 

Elisabeth Voreppe

 

Du local sur les étals 
Les producteurs sont autant que possible régionaux et locaux. L'agneau vient des établissements Dufour à Sisteron. La charcuterie et le porc de la maison Fillière à Avignon et de Midi salaisons à Vedène. Les volailles de Pont-d'Isère (groupe Voldis) et Valence (Gicol), le bœuf de la maison Bigard. Le rayon fromages fait une bonne place aux picodons Cavet. En saison, les abricots comme les pommes proviennent de chez Charbit, les poires, prunes, pêches et nectarines de chez Claude Chazalet, tous les deux producteurs à Marsanne. Les pommes de terre nouvelles sont fournies par la maison Vintabrin (Charols), l'ail de l'EARL Les violettes (Saint-Gervais-sur-Roubion) et les melons sont cultivés à Marsanne. On trouve aussi les brioches et biscuits de Croc Déli Drôme de Cléon-d'Andran. Quant aux produits d'hygiène, écologiques, ils viennent d'un fournisseur local (Bulle verte). Les volailles pourraient bientôt provenir de la région et d'autres fromages locaux devraient être proposés.
En 2015, le U Express a enregistré une hausse de 5,4 % de son chiffre d'affaires : 4,7 millions d'euros (M€) pour le magasin (avec une très forte saisonnalité : 1 M€ pour juillet et août) et 1,27 M€ pour la station-service.