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Social

Une aide pour souffler un peu

Un dispositif d'aide au répit permet aux agriculteurs en situation d'épuisement professionnel de souffler et se faire remplacer.
Une aide  pour souffler un peu

Issu du pacte de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles, valable seulement en 2017, l'aide au répit vise à financer le remplacement sur les exploitations des agriculteurs en situation d'épuisement professionnel, durant sept jours. Tout agriculteur en situation de « burn-out », quel que soit le secteur de production, peut prétendre au dispositif.
Brice Guillon, âgé de 45 ans, producteur en maraîchage bio à Marsaz (7 ha pleins champs + 1 700 m2 de serres), a reçu un mail d'information de la MSA sur la mesure « répit ». « J'ai laissé passer un peu de temps puis environ deux mois après j'ai appelé, indique ce père de quatre enfants. Après échanges, j'ai rencontré à la fin juillet la travailleuse sociale de mon secteur, Camille Cabrilhac. Nous avons parlé de ma situation familiale et professionnelle. L'entretien a permis d'évaluer, d'effectuer la demande et être accompagné dans la préparation du projet de répit. Un plan d'action a été défini. »

Se ressourcer

Les travailleurs sociaux sont en capacité de décoder les situations difficiles et déterminent le nombre de jours de remplacement. L'épuisement professionnel se caractérise par des manifestations à la fois émotionnelle, physique et psychique. Brice Guillon poursuit : « Ma demande est passée en commission et sept jours de répit m'ont été accordés. Ce temps doit permettre de prendre du recul et de se ressourcer. Entre mon appel à la MSA et la mise en place de mon remplacement, une dizaine de jours s'est écoulée, ce qui est court, fait-il remarquer. Déjà adhérent au Service de remplacement, je l'ai contacté pour planifier mon remplacement. Sur mon exploitation, en mon absence, j'avais besoin d'un salarié qui récolte les légumes de saison, désherbe et bine. L'essentiel était que la personne soit dynamique et volontaire. Les salariés permanents du Service étant tous occupés, un recrutement a été lancé. La personne retenue était volontaire et dynamique, je suis donc parti serein. J'avais confiance. »

Prendre du recul

Les Services de remplacement doivent faire face à l'afflux de demandes en plus de son activité habituelle. Lorsque le personnel est insuffisant, des recrutements externes sont donc réalisés : soit via des procédures de recrutement, soit les exploitants eux-mêmes peuvent présenter des personnes disponibles de leur entourage. Le Service de remplacement peut embaucher des candidats à l'emploi mais aussi des retraités, des agriculteurs en recherche de complément d'activité.
« Les agriculteurs travaillent toute l'année. Pour ma part, je travaille six jours sur sept. Je ne me repose que le dimanche et je prends peu de vacances, confie Brice Guillon, qui s'est installé en 2007. Comme d'autres professions, le rythme de travail est décalé, il faut savoir s'adapter. La mesure répit consiste à prendre du recul par rapport à l'exploitation et le mieux est carrément de s'absenter... Je suis donc parti en vacances avec ma famille au mois d'août. J'apprécie cette aide. Je n'ai pas envie de changer de métier. Je trouve très bien de nous aider à souffler de temps en temps. Nous nous reposons peu, le fait d'être aidé financièrement pour le remplacement est positif. Symboliquement, on se sent soutenu, ça compte. »


 Contacts : pour toute information sur le dispositif « épuisement professionnel en agriculture », n'hésitez pas à contacter la MSA Ardèche-Drôme-Loire (tél : 04 75 75 68 95), le travailleur social de votre secteur géographique ou le Service de remplacement Drôme (tél : 06 32 99 34 05 - mail : [email protected]).