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Viticulture

Une année “ plutôt positive ” pour l’AOC Saint Joseph

Évolutions climatiques et celles des techniques de travail ont animé l’assemblée générale du syndicat de l’AOC Saint-Joseph. Elles seront au coeur des projets des viticulteurs qui tirent un bilan positif de l’année 2017.
Une année “ plutôt positive ” pour l’AOC Saint Joseph

Avec un démarrage bousculé dès le printemps par les conditions météorologiques et des vendanges précoces, le bilan est « plutôt positif sur cette année solaire 2017 », a annoncé le président du syndicat de l’AOC Saint-Joseph, Joël Durand, lors de l’assemblée générale, le mercredi 25 avril à la galerie Roche vine de Saint-Désirat. Au total, 46 500 hl ont été produits en 2017 (récolte de 36 hl /ha) – 40 800 hl de rouge et 5 580 hl de blanc – affichant une baisse de rendement global de 6,7 % sur les rouge et 7,5 % sur les blanc par rapport à l’année précédente. « Une perte préjudiciable relativement modérée qui reste très en deçà de celle que connaissent d’autre régions », a rappelé le président. Même si cette perte n’a pas impacté les rendements du cru au niveau global, elle a affecté les entreprises, particulièrement dans le Rhône Sud. Les rognages y ont été perturbés au printemps, avant de supporter trois à quatre mois de sécheresse ou des épisodes de grêle selon les secteurs. L’état de déshydratation des vignes a réduit les volumes de récolte et les pluies tardives d’automne perturbé l’alimentation des sols.

Un avenir à dessiner

De nouvelles techniques doivent également être appréhendées face aux engagements environnementaux et sociétaux des EGA* et divers plans d’actions interministériels pilotés vers une diminution de la dépendance de l’agriculture aux pesticides. Prévention de l’exposition des populations aux produits phytosanitaires, interdiction sur certaines zones périurbaines, séparation des activités de vente et de conseil (lire pages 6 et 7), réduction des substances préoccupantes... C’est tout un avenir à dessiner pour les 420 producteurs de Saint-Joseph qui travaillent sur des milieux escarpés, difficilement irrigables et mécanisables. « Il y a une problématique de main-d’oeuvre et de coût bien sûr, mais pas seulement. Ce n’est pas forcément cohérent en matière de faisabilité sur les canalisations d’eau, face à l’érosion du sol », a prévenu le président. « Mais on ne va pas pouvoir déroger à ces problèmes techniques. Il faudra les affronter ! »

Des prix en hausse

Élément marquant, les millésimes 2017 suivent la même qualité que les précédents même s’ils bénéficient de moins de volumes. Sur les douze derniers mois, 50 000 hl ont été commercialisés en 2017 pour 46 000 hl produits. « C’est bien économiquement mais cela pose des limites, si on en vient à commercialiser des vins trop précocement » a-t-il averti. Les volumes vendus en vendange fraîche regroupent entre 11 000 et 12 000 hl soit 25 % des volumes de l’appellation ; le vrac 13 000 hl ; et le conditionnement 25 000 hl. Pour l’heure, l’appellation Saint-Joseph continue de voir évoluer significativement ses prix de vente et se place aujourd’hui à un peu plus de 600 € l’hectolitre. À l’avenir, c’est l’augmentation des coûts de production qui sera déterminante sur celle des prix. Mais, comme l’a souligné Joël Durand, « le consommateur qui achète une bouteille à 15 ou 18 € aujourd’hui, le fera-t-il demain à 25 € ? Si on veut que Saint-Joseph existe encore demain, il faudra que le prix de la bouteille rémunère le travail des vignerons, des négociants et des ‘commercialisants’ qui seront derrière ».

Anaïs Lévêque