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OVINS

Une année riche de projets pour le Ciirpo

Les projets se sont multipliés en 2019 au Ciirpo, tant au niveau de la recherche que de la diffusion. Les actions phares ont été présentées en assemblée générale.
Une année riche de projets  pour le Ciirpo

Décalée en raison du contexte sanitaire, l'assemblée générale du Centre interrégional d'information et de recherche en production ovine (Ciirpo) s'est déroulée le 25 août. Outre la poursuite des projets en cours, de nombreux autres ont été initiés en 2019. Au total, ce ne sont pas moins de vingt-trois actions multi-partenariales qui ont été conduites, selon trois axes de travail : l'amélioration de la compétitivité économique ; le développement des pratiques agroécologiques et l'adaptation au changement climatique ; l'amélioration des conditions et de l'efficacité du travail. Parmi elles, plusieurs ont été mises en lumière dans le bilan présenté par les responsables du Ciirpo.

Pâturage de surfaces additionnelles

Premier constat, les sollicitations autour du pâturage de surfaces additionnelles (vignes, vergers, etc.) vont croissant. Plusieurs projets sont en cours dont Brebis Link, piloté par la chambre d'agriculture de Dordogne ou encore Paturale, piloté par le Ciirpo. Ce dernier est centré sur le pâturage de céréales et de feuilles de betteraves sucrières et s'insère dans le programme structurel herbes et fourrages de la région Centre-Val de Loire.
Autre thématique abordée et « générant beaucoup de travail », selon Denis Gautier, responsable du Ciirpo, la gestion du parasitisme et notamment des strongles gastro-intestinaux. Des résistances aux anthelminthiques étant apparues, le Ciirpo étudie l'utilisation de substances bioactives en remplacement (granulés de sainfoin et résidus de châtaignes) dans le cadre du projet Paralut.
Un nouveau projet baptisé « Fastoche » a également débuté en 2019 autour du pâturage de parcelles « alicament ». Lancé lui aussi l'an dernier, le projet So Perfects a pour objectif d'identifier et de développer des initiatives et technologies permettant un élevage ovin durable. Plusieurs pistes sont retenues, dont le désaisonnement naturel, le pâturage toute l'année ou encore les médecines alternatives. Des projets sont arrivés à leur terme également. C'est notamment le cas de Climagrof, centré sur l'agroforesterie et le changement climatique, pour lequel des suites sont envisagées courant 2020. Il s'agirait ici d'étudier la valorisation des fumiers obtenus à base de plaquettes de bois.

Zoom sur le pâturage cellulaire

Après cinq années, l'étude terrain sur le pâturage cellulaire est achevée et la diffusion des résultats est en cours. Beaucoup utilisé en Nouvelle-Zélande, le pâturage cellulaire consiste en l'utilisation de parcelles réduites avec un taux de chargement élevé. Aucune référence n'existant en France, l'étude a comparé pâturage tournant et pâturage cellulaire, afin d'évaluer l'impact du mode de pâturage sur l'efficacité du système. Le bilan montre des performances contrastées. La consommation de fourrage et concentré tend à baisser dans le cas du pâturage cellulaire, hors situation de sécheresse. Le taux de parasitisme et le temps de travail sont équivalents dans les deux cas même si la nature des tâches est différente dans le second cas. Le type de pâturage n'influence pas la flore mais on note toutefois une augmentation de la biomasse valorisée en pâturage cellulaire surtout dans le cas de prairies jeunes. Le pâturage cellulaire s'avère donc très intéressant pour améliorer l'empreinte carbone et réduire les apports extérieurs à condition de disposer d'équipements adaptés et principalement sur des prairies jeunes. Une nouvelle étude centrée sur le système bas carbone est d'ores et déjà en cours.
Pour 2020-2021, de nombreux autres projets sont lancés, parmi lesquels un projet visant à tester des conduites innovantes de prairies ou encore AmTraOvin centré sur les conditions de travail en élevage ovin. 

Pascale Dumont

 

Les brebis vides se satisfont de foin de qualité moyenne si elles sont en bon état © CIIRPO.

Alimentation animale /  Utiliser au mieux son stock fourrager

En cette fin d’été, l’herbe se fait rare et les cours de la paille flambent. Les foins et enrubannages sont de qualités variables mais ceux récoltés en mai après déprimage affichent de bonnes valeurs alimentaires. Pour ajuster au mieux le fourrage aux lots d’animaux, voici quelques conseils. Pour les brebis qui allaitent, réservez les stocks de meilleure qualité : enrubannages et foins précoces, coupes feuillues de légumineuses... En adaptant les quantités de concentré, des économies sont possibles. Ainsi, pour un lot de 100 brebis en lactation pendant 70 jours, la charge alimentaire est diminuée d’environ 100 euros avec un foin récolté au 15 mai par rapport à une récolte trois semaines plus tard. Pour les brebis en gestation et vides, un foin de qualité moyenne est suffisant. Un apport de concentré reste nécessaire pour les brebis doubles dans le dernier mois de gestation même avec une repousse automnale d’herbe. Une ration à base de paille peut également être distribuée en bergerie aux femelles taries et en milieu de gestation accompagnée de 300 à 500 g de concentré selon l’état des brebis. Attention aux fourrages trop appétents en fin de gestation : ils sont sources de prolapsus. Enfin, les agneaux peuvent consommer indifféremment du foin de qualité moyenne voire médiocre ou de la paille. 
Laurence Sagot, institut de l’élevage/ Ciirpo