Accès au contenu
Innovation

Une confiture à la courge butternut, une drôle d’idée !

Depuis deux ans, Jean-Pierre Ménard, gérant de La ferme de Rippert à Montélimar, propose des produits innovants autour de la courge butternut, qu’il cultive sur ses terres. De fil en aiguille, il est repéré par les plus grands chefs de la gastronomie française.
Une confiture à la courge butternut, une drôle d’idée !

Quatre générations d'agriculteurs. Dans la famille Ménard, l'agriculture est une passion qui se transmet de père en fils. En 1995, c'est Jean-Pierre, l'arrière-petit-fils, qui reprend les rênes de l'exploitation familiale, qui compte 75 hectares de maïs et tournesol semences ainsi que d'autres céréales. Suite à une volonté d'arrêter progressivement les semences, c'est vers la courge butternut qu'il s'est tourné en 2017, sur un demi-hectare. « Je cherchais une variété de légumes haut de gamme, assez facile à produire, assez robuste, explique-t-il. C'est une culture peu exigeante, que ce soit en eau ou en produits phytosanitaires. La courge butternut avait donc les caractéristiques idéales. »
Avec comme premier objectif de vendre sa production de sept tonnes en direct, il commence petit à petit à réaliser des produits transformés, en proposant à ses clients une purée de courge butternut. C'est finalement au début de l'année 2018 qu'une idée quelque peu saugrenue lui vient en tête. Et pourquoi ne pas transformer cette courge en produit sucré ?

Convoité par le Collège culinaire de France

Le voilà lancé dans le projet de créer une confiture de courge butternut. « Je n'avais jamais fait de confiture de ma vie », souligne l'exploitant. Il présentera finalement sa création à l'occasion des Journées de la truffe à Valence, le 27 janvier 2018. Le côté innovant de cette confiture lui ouvre alors les portes du label « La Région du Goût », marque qui rassemble les produits issus à minima 80 % d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Grâce à une communication sans faille sur les réseaux sociaux, les produits gastronomiques de Jean-Pierre Ménard sont convoités par les plus grands chefs dont Alain Ducasse, chef fondateur du Collège culinaire de France. La candidature de la Ferme de Rippert sera d'ailleurs présentée au comité de sélection le 9 septembre prochain, une reconnaissance qui apportera un échange privilégié entre le producteur et les acteurs phares de la culture gastronomique française.

Jean-Pierre Ménard (La ferme de Rippert) a été repéré par le Collège culinaire de France.

Un accompagnement personnalisé de la CCI

En attendant, l'agriculteur a été repéré en janvier dernier par la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de la Drôme afin d'intégrer le programme « Innovation PME, spécial agroalimentaire ». « La Région reconnaît le caractère innovant des recettes sucrées et croit au potentiel de mes produits », avoue, satisfait, Jean-Pierre Ménard. Il est alors épaulé par une conseillère de la CCI et une consultante de l'Isara* qui l'aident à trouver un modèle économique et, ainsi, à continuer à sublimer la courge butternut. « J'ai plein d'idées en tête pour développer la gamme, avec de nouvelles recettes innovantes, confie l'exploitant. Mais, pour y parvenir, il faut trouver des fonds et monter des dossiers financiers : c'est une grosse partie du travail. »

Un potentiel intéressant auprès des chefs français

A 43 ans, Jean-Pierre Ménard se lance donc un nouveau défi. Celui de retrouver, à travers ses recettes innovantes à la courge butternut, l'authenticité des fermes d'avant. « Je suis un agriculteur avant tout. Mais, pour mettre en valeur mes produits, je suis obligé de me diriger vers l'agroalimentaire. La transition n'est pas simple mais j'ai confiance en mon produit. Et les encouragements que je reçois me confirment que je fais le bon choix. » Invitée d'honneur de la deuxième Rencontre des sites historiques Grimaldi de Monaco le 22 juin dernier en tant qu'artisan montilien, La ferme de Rippert a tapé dans l'œil du prince Albert et des chefs présents ce jour-là ! Les portes de la gastronomie française et au-delà lui sont toutes ouvertes... La récolte 2019 risque de faire des heureux !
Amandine Priolet
* Isara : institut supérieur d'agriculture Rhône-Alpes.