Une filière avicole proactive

La Confédération des petites et moyennes entreprises de la Drôme (CPME 26) organisait le 26 avril une rencontre autour de l'agroalimentaire, à Eurre. Un peu plus d'une centaine de personnes ont fait le déplacement pour découvrir ce secteur d'activité. Après un panorama global présenté par la chambre d'agriculture de la Drôme (Damien Colin, directeur) et la chambre des métiers et de l'artisanat (Benoit Planche, conseiller), un focus a particulièrement mis en avant la filière avicole et ses différents acteurs dans le département.
Le développement de l'œuf alternatif
Pour certains participants, cette filière semblait méconnue. Mais les chiffres-clé présentés par Philippe Juven, président du Comité national pour la promotion de l'œuf (CNPO), ont tout de même révélé son importance. Celui qui est également éleveur à Hostun est revenu sur la place de l'aviculture en Drôme et les différents modes de production (cages aménagées, plein air, sol). Il a notamment souligné le fort développement des œufs coquilles alternatifs, qui répondent à une demande du marché. Difficile en outre de ne pas citer le travail mené par la coopérative Valsoleil, son président Christian Veyrier était par ailleurs dans l'assistance.
Le président du CNPO a également évoqué la réflexion engagée dès 2014 par l'interprofession quant à l'avenir de la production et les moyens à mettre en œuvre pour répondre à l'évolution de la consommation. Afin d'accompagner les éleveurs dans ces changements, a été lancé un « contrat sociétal d'avenir », en collaboration avec l'ensemble des partenaires de la filière. L'objectif est d'adapter les modes d'élevage aux attentes sociétales en se fixant, notamment pour objectif, 50 % de poules pondeuses en élevages alternatifs d'ici 2022. Philippe Juven est également revenu sur le plan de la filière œuf et le logotype Œufs de France lancé récemment (lire page 11).
Une filière rémunératrice
« Dans la Drôme, on vit bien quand on est éleveur avicole ? On n'entend jamais parlé du prix de l'œuf », lance alors un participant. Philippe Juven a ainsi expliqué ce qu'était la contractualisation. « L'aviculture s'est développée sur des exploitations ayant besoin d'une source de revenus supplémentaire, sécurisée avec des contrats. Certains exploitants se sont aussi spécialisés. [...] Avec les contrats, il y a une certaine temporisation. Nous ne sommes pas affectés par les cours. [...] Oui, je crois que les aviculteurs vivent bien de leur métier », a-t-il répondu, notant que celui-ci est exigeant et nécessite un professionnalisme assez important.
Démarche cohérente
Jean-Luc Alnet, directeur général de Bernard Royal Dauphiné, est quant à lui revenu sur l'historique de cette entreprise et ses derniers investissements (10 millions d'euros). Il a également abordé la stratégie régionale et, là encore, la « démarche cohérente » menée avec Valsoleil. La rencontre s'est terminée par une intervention de Célia de Lavergne, députée de la troisième circonscription de la Drôme. L'élue a d'ailleurs déclaré être fière de raconter à Paris ce qu'il se passe déjà dans le département. « Des filières intégrées durables, qui répartissent mieux la valeur en leur sein », a-t-elle souligné.
La députée participe actuellement au projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable. L'élue a notamment indiqué que la commission se penche actuellement sur la mise en place d'indicateurs de coûts de production afin de pouvoir discuter des prix. Cependant, une saisine de l'Autorité de la concurrence a été réalisée afin de savoir jusqu'où les organisations de producteurs pouvaient aller dans les discussions. Célia de Lavergne est également revenue sur la question de la restauration collective et l'importance de se regrouper afin de peser sur les négociations. Le projet de loi doit être présenté fin mai.