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Made in Viande

Une filière viande fière de ses valeurs

La région Rhône-Alpes organisera la deuxième édition des « Rencontres Made in Viande » du 21 au 25 mai 2016. Un rendez-vous grand public dédié à la rencontre des professionnels de toute la filière élevage et viande. Le 29 septembre dernier, Interbev invitait la presse à découvrir les différents maillons qui composent cette filière. Visite guidée.
Une filière viande fière  de ses valeurs

Forts du succès rencontré en 2014, les professionnels de la filière viande ouvriront de nouveau leurs portes dans toute la France en mai prochain. Au programme des visites guidées dans les élevages, sur les marchés aux bestiaux, dans les centres de tri, les abattoirs, les entreprises de transformation de viande et dans les points de vente... Seront également prévues des démonstrations de découpe de viande dans les boucheries artisanales, des présentations de centres de formation ou de centrales de restauration collective et des dégustations. Une formidable occasion pour des milliers de visiteurs de découvrir les coulisses des différents maillons de la filière élevage et viande et, pourquoi pas, susciter des vocations. Car les rencontres Made in Viande sont aussi l'opportunité d'ouvrir de réelles perspectives d'emploi et de formation.
En avant-première de ces rencontres, Interbev (Interprofession bétail et viande) proposait fin septembre de visiter, dans l'Ain, le centre de tri Bovicoop, le foirail de la Chambière, premier marché aux bestiaux de France, l'abattoir de Bourg-en-Bresse et la société Tropal, atelier de découpe et de transformation de viandes, ainsi qu'une boucherie artisanale, et pour finir l'exploitation de Laurent Cottet, éleveur de bovins à Saint-Paul-de-Varax.

De gauche à droite : Étienne Fillot, président du comité Interbev Rhône-Alpes, Yann Le Scouezec, directeur de Bovicoop, et son président Gilbert Limandas.

Bovicoop : 84 000 bovins collectés par an

Au centre d'allotement de la coopérative Bovicoop, basé à Meillonnas, les bovins sont triés, pesés, identifiés et orientés chaque semaine conformément aux attentes des clients, avec comme objectif la valorisation optimale de la production des adhérents du groupement (deux mille sept cents adhérents, dont deux cents éleveurs spécialisés). Situé au cœur de la zone de collecte, il sert à la fois de centre de tri pour des broutards avant leur mise en place chez les adhérents, ou de préparation des lots à destination des abatteurs régionaux. Outre la sécurité des animaux, le centre a également été conçu pour prendre en compte la sécurité de ses salariés (trente-deux équivalents temps plein au total) lors de la manipulation et du chargement des animaux. La structure, présidée par Gilbert Limandas, éleveur et président de la chambre d'agriculture de l'Ain, assure toutes les étapes de la commercialisation des bovins, quelle que soit leur origine (élevages spécialisés viande, troupeaux laitiers, etc.). En 2014 elle a réalisé un chiffre d'affaires de cinquante-cinq millions d'euros.
Bovicoop intervient dans l'Ain et ses cantons limitrophes, le nord de l'Isère et la Savoie. Yann Le Scouezec, directeur de Bovicoop, explique : « Nous commercialisons plus de cinq cents bêtes à la boucherie toutes les semaines. Plus de 90 % sont de race charolaise. Nous sommes amenés de plus en plus à trier les animaux ici sur place, en fonction des besoins des abattoirs. 50 % sont abattus à Cuiseaux (abattoir du groupe Bigard). Notre deuxième client est Sicarev, basé dans la Loire, et nous travaillons également avec Tropal viandes et les établissements Gesler à Hotonnes. L'activité est principalement centrée autour de la vache de réforme et les jeunes bovins. Les clients engraisseurs sont à 80 % des intégrateurs de veaux de boucherie ». Les veaux sevrés sont principalement de race montbéliarde mais aussi de race tarentaise. Bovicoop entend développer son veau d'excellence « le Bressou ». Un veau nourri au lait de vache, croisé essentiellement charolais, très haut de gamme. Une vingtaine de veaux sont aujourd'hui abattus par semaine. Et Yann Le Scouezec d'ajouter : « L'objectif est de trouver de nouveaux éleveurs pour produire ce type de veau en dehors des producteurs de lait. Cela correspond à une image régionale de qualité et offre une bonne rentabilité, avec un prix garanti ». 

Patricia Flochon

 

La filière élevage et viande en Rhône-Alpes
• Élevage
- 1,4 million d’hectares de SAU (surface agricole utile), dont 0,9 ha de prairies, et 51 000 ha de fourrages cultivés destinés à l’élevage ;
- 1 million de bovins (dont 266 000 vaches laitières et 170 000 vaches allaitantes) ;
- 15 000 éleveurs dont 4 200 spécialisés ;
- une moyenne de 28 vaches allaitantes par élevage ;
- le cheptel produit annuellement 96 000 tonnes de viande (dont
17 000 tonnes de veau) ;
- cheptel ovin : 263 000 brebis ;
1 450 exploitations (dont 90 % en zone de montagne) ; production :
5 000 tonnes.
• Production - Commercialisation
- Le cheptel bovin régional représente 5 % du cheptel national ;
- 80 % des veaux de boucherie proviennent de la région, élevés par quelque 250 élevages spécialisés ;
- la commercialisation des bovins, veaux et ovins s’appuie sur huit groupements de producteurs, une centaine de sociétés de commerçants en bestiaux, deux marchés aux bestiaux et quatre intégrateurs assurant l’emploi de plus de 800 personnes ;
- près d’un bovin sur trois né en Rhône-Alpes est exporté pour l’élevage et/ou abattage (principalement en Italie ou dans les pays du pourtour méditerranéen).
• Abattage et découpe
Avec 26 outils d’abattage, les opérateurs traitent 8,8 % du tonnage des abattages nationaux et assurent l’emploi de plus de 7 000 salariés au sein des entreprises d’abattage, de découpe et de transformation.
Le chiffre d’affaires bétail et viande de la filière rhônalpine s’élève à 1 milliard d’euros, dont 250 millions issus des jeunes bovins expédiés hors de France. Un éleveur génère sept emplois induits dans l’économie. 
(Sources : Agreste 2014 et Normabev 2014)

 

Foirail de la Chambière : Premier marché aux bestiaux de France, le foirail de la Chambière vient de mettre en place une garantie de paiement sous sept jours aux éleveurs.

La garantie de paiement aux éleveurs

Premier marché aux bestiaux de France, avec près de 115 000 animaux échangés en 2014, le foirail de la Chambière, basé à Saint-Denis-les-Bourg, rayonne sur 43 départements. Chaque mardi plus de 2 000 animaux s’échangent sous la halle d’exposition de 8 600 cents mètres carrés. Ouvert en 1986 avec 21 000 animaux commercialisés, il franchissait le cap des 100 000 têtes en 1999 se hissant au premier rang. Plus de 400 entreprises fréquentent régulièrement le foirail de la Chambière qui fournit de nombreux services et prestations de qualité, allant de la valorisation commerciale par la mise en concurrence des acheteurs et vendeurs, la fixation de cotations qui reflètent les tendances du commerce et servent de référence aux transactions de toute la filière, de l’allotement pour constituer des lots homogènes adaptés aux débouchés des opérateurs, au suivi des mouvements des animaux et d’identification de chaque opérateur pour une parfaite maîtrise de la traçabilité. « Le chiffre d’affaires des échanges s’élève à environ 85 millions d’euros par an. Nous avons une moyenne de 70 acheteurs au foirail. Lieu de rencontre des professionnels de la filière, il constitue un véritable pôle d’animations », explique son vice-président, Luc Genessay. Poursuivant sa politique de modernisation, le conseil d’administration, composé d’élus de Bourg-en-Bresse Agglomération, de négociants, et de représentants du monde agricole et économique, a décidé la mise en place de la garantie de paiement. Selon Luc Genessay, « celui qui va vendre ses bêtes aura la garantie qu’il sera payé sous sept jours ; et cela augmentera beaucoup la traçabilité des animaux. L’objectif étant de se rapprocher de ce qui se fait au marché au cadran. Ce sera une première en France ». La réalisation d’un logiciel spécifique est prévue en fin d’année, pour une mise en route à l’été 2016.