Avant, il y avait l'étuve. Un technicien de Drôme Conseil Élevage (DCE) prélevait alors quelques échantillons sur plusieurs parcelles. Et deux jours plus tard, on connaissait le taux de matière sèche (MS) du maïs destiné à être ensilé. Mais parfois, le résultat peut être vraiment plus rapide, notamment grâce à l'utilisation d'un « moisture tracker ». Un appareil portable utilisé le 10 août, à Crépol, dans les locaux de la cuma des Feytas.
DCE avait en effet invité les éleveurs à venir avec deux pieds de maïs. Une fois broyés - à deux reprises - et analysés, Yannick Blanc, technicien, était en mesure de les conseiller sur la date d'ensilage la plus propice. L'occasion aussi de leur redonner des conseils pratiques pour la bonne réalisation d'un silo. Avec les suivis réalisés sur les deux précédentes semaines, le technicien pouvait également revenir sur le nombre de points qui avaient été gagnés sur leurs champs en une semaine.

De précieux conseils

Tout au long de la journée, une quarantaine d'échantillons a été analysée. Et autant de conseils distillés à chacun pour valoriser au mieux la production. « L'idée, c'est que le taux de matière sèche se situe entre 32 et 34. Par la suite, c'est aussi plus facile pour le travail du rationnement. Il faut dire que le maïs est indispensable pour les vaches laitières. Le jour de la récolte, il faut vraiment "panser" l'alimentation. Il faudra aussi faire attention à la taille de la coupe », précise Yannick Blanc. L'utilisation du « moisture tracker » a été précédée d'une estimation visuelle de la maturité du grain. On regardera notamment s'il est vitreux, pâteux ou encore laiteux. Une note est alors définie selon les cas. Le taux de MS retenu est la moyenne des notes obtenues grâce à la grille d'appréciation et celles du « moisture tracker » (40 points de mesure).

Ajuster au mieux

Difficile pour les éleveurs de cacher leur satisfaction quant à l'organisation d'une telle journée. « Cela permet d'estimer la date de la récolte. C'est intéressant pour mieux préparer le travail, ainsi que le calendrier pour l'ensileuse. Et puis, la récolte doit être au stade optimal », déclare ainsi Didier Camillerie (Gaec de Montgalix). Cet éleveur, installé au Grand-Serre, possède 50 vaches laitières et cultive 125 hectares (ha) de maïs. Une production qui participe à l'autonomie alimentaire. Benoît Chancrin (Gaec de la Massetiere), originaire d'Hauterives, avait lui aussi fait le déplacement, avec huit pieds de maïs provenant de quatre parcelles différentes. « Je suis venu là pour voir quel est le taux de matière sèche du maïs. Cela donne une idée sur la date d'ensilage, afin d'avoir le meilleur silo possible. La conservation sera aussi meilleure », indique-t-il, notamment. Loïc Juven, éleveur à Geyssans, n'a pu lui aussi que souligner l'intérêt d'une telle initiative. Tout comme Joël Berruyer, éleveur à Montmiral, président de la cuma des Chambarands et vice-président de la cuma des Feytas. « On fait parfois l'ensilage un peu comme ça...

Cette journée permet d'ajuster au mieux. De plus, l'année a été particulière. Peut-être que nous organiserons à nouveau une journée de ce type », concède-t-il.
La journée se voulait ludique. Des supports de communication avaient en effet été mis à disposition des agriculteurs, afin qu'ils puissent eux-mêmes estimer le taux de matière sèche des grains. Mais cet atelier avait également pour vocation d'être convivial. « Cela permet aux éleveurs de se rencontrer et de créer aussi une dynamique », commente encore Yannick Blanc. Un pot de l'amitié a d'ailleurs été offert à l'ensemble des participants.
A. T.