Une nouvelle chèvrerie pour un meilleur confort

Pendant des années, Pascale et Christian Giraud ont « poussé les murs » et joué les acrobates. Et puis un beau jour, le couple s'est décidé à construire un nouveau bâtiment. « A 20 ans, on passe par-dessus les barrières, mais à l'approche de la quarantaine, les barrières sont de plus en plus hautes », plaisante l'éleveuse. Longuement mûri, le projet répond à trois objectifs : regrouper les 250 laitières et les 150 chevrettes dans un seul et même bâtiment, améliorer le bien-être animal et simplifier le travail quotidien. « On a un beau métier et on n'a pas envie d'arrêter l'élevage, explique Pascale Giraud. Mais quand on réalise que l'on va travailler jusqu'à 65 ans, le confort de travail est important. »
Après avoir fait le tour des constructeurs sur internet et demandé plusieurs devis, les Giraud optent pour l'entreprise Roiné, rencontrée... à la foire de Beaucroissant. Le chantier est complexe. Avant d'engager la construction (coût : 75 000 euros, dont 15 000 de montage), il faut préparer le terrain. Celui-ci est en pente, ce qui ne simplifie pas les opérations. « Nous avons mis un an pour construire, raconte Christian. Nous avons été obligés de terrasser et de faire une plateforme pour poser le bâtiment. » Il a fallu ensuite empierrer et réaliser les fondations avant de pouvoir couler la dalle.
Livré en kit
Le montage de la structure bois, livrée en kit, démarre deux mois plus tard, en septembre 2015. Le couple aurait pu choisir de le faire lui-même mais il a préféré que l'entreprise s'en charge. Sans regret car le suivi des travaux et la mise en place des équipements s'avèrent très chronophages. « Ça prend du temps et on n'a pas bien l'habitude », confie l'éleveur.
Les chèvres prennent leurs quartiers dans leur nouvelle bergerie au printemps suivant, en mars 2016. Situé à mi-pente au-dessus de la maison d'habitation, le bâtiment (42 mètres de long sur 27 de large) comprend le logement (aire paillée) et le bloc traite. C'est une vaste structure en ossature bois, recouverte d'un toit bipente et protégée par un bardage bois. Les éleveurs ont choisi le bois pour son esthétique mais aussi pour ses qualités isolantes sur les plans thermique et phonique. « Le bois, c'est joli et c'est chaud, justifie Pascale Giraud. Au départ, nous voulions isoler le bâtiment mais ça ne passait plus au niveau financier. De fait, nous avons privilégié l'équipement intérieur par rapport au bâtiment. »
Simple de conception, la bergerie est éclairée par des panneaux en polycarbonate posés en biais, qui apportent lumière et aération. Ce système de ventilation naturelle est couplé à des pare-vents situés au niveau du faîtage. Divisée en sept travées, la partie chèvrerie est équipée d'une mangeoire mécanisée qui permet d'optimiser l'alimentation et d'en faciliter la distribution, donc d'améliorer le confort de travail. Elle est aussi pourvue d'un programme lumineux destiné à désaisonner les chèvres. L'eau est tempérée à 15 °C, ce qui évite les chutes de lait quand il fait froid.
Bilan très positif
Les éleveurs tirent un bilan très positif de leur nouvelle installation. Les chèvres ont plus d'espace, elles ont gagné en bien-être, le lait est de meilleure qualité. Le couple a par ailleurs considérablement amélioré ses conditions de travail. « Quand on a rentré les chèvres, on a très vite ressenti qu'elles étaient mieux, témoigne Christian Giraud. On a remonté en production. Elles sont bien et nous aussi. Nous avons diminué notre temps de travail. Nous consacrons une heure à la traite, contre deux auparavant, et une demi-heure pour la distribution du foin. On rentre plus tôt à la maison ! » Prochain défi : améliorer la productivité. Parti de 700 litres de lait par chèvre dans l'ancien bâtiment, le Gaec des Gonnots, qui livre son lait à l'Etoile du Vercors, atteint presque les 900 litres actuellement. Et vise les 950 à termes.
Marianne Boilève