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Aménagement

Une opération foncière et un projet d'irrigation pour soutenir l'agriculture

En invitant sur le Sud-Drôme partenaires et acteurs du territoire, le conseil départemental est venu constater et échanger sur l'intérêt de deux opérations, l'une sur le foncier et l'autre sur l'irrigation.
Une opération foncière et un projet d'irrigation pour soutenir l'agriculture

Conduite par André Gilles, vice-président en charge de l'agriculture au conseil départemental de la Drôme, une délégation s'est rendue le 9 juin à Saint-Auban-sur-l'Ouvèze. Ce déplacement avait pour objectif de faire le point sur l'opération d'aménagement foncier agricole et forestier de la commune. Rappelons que ce type de chantier est l'une des compétences du Département, « un véritable outil pour dynamiser le territoire et préserver l'environnement », a souligné André Gilles. Sur place, on notait la présence, entre autres, de Véronique Chauvet (maire), Dominique Chatillon et Philippe Allimant (respectivement chef du service agriculture et directeur de la DDT1), Sandrine Barré (conseil départemental), Sandrine Roussin (élue chambre d'agriculture), Nathalie Gravier (présidente de la ferme expérimentale de l'Ardema), Gilberte Brémond (parc naturel régional des Baronnies provençales) ainsi que Patrick Gallo-Balma (géomètre en charge de l'opération). A leurs côtés, Alexandre Reynier, agriculteur, a témoigné du déroulement et de l'intérêt des aménagements fonciers.

En mairie de Saint-Auban-sur-l'Ouvèze, Patrick Gallo-Balma, géomètre, a mis en avant le passage de 1 563 à 398 parcelles à l'issue de l'opération d'aménagement foncier.

Des parcelles agrandies

L'opération a porté sur la reconstitution et l'amélioration du parcellaire agricole, le désenclavement et le rapprochement des ilôts de cultures du siège de l'exploitation, le bornage des propriétés et la création de près de sept kilomètres de chemins de desserte. Après aménagement, le nombre des parcelles est passé de 1 563 à 398 et la surface moyenne de 42 ares à 1,6 hectare. Le chantier a concerné 257 propriétaires dont 15 exploitants agricoles. L'ensemble du programme a été conduit en concertation avec la population locale dans un souci d'économie et de respect des équilibres naturels, de la topologie des paysages et de la nature des sols classés selon dix types de cultures. Les zones humides ont été renforcées par des rigoles d'irrigation et plus d'un kilomètre de haies a été créé. L'absence de stock foncier (Safer) aurait autorisé davantage de souplesse dans les échanges. Clôturée en avril 2015, l'opération a représenté un coût total estimé à 221 500 euros, coût porté par la mairie de Saint-Auban-sur-l'Ouvèze et subventionné par le Département à hauteur de 65 %.

 

« Grace à l'eau du forage disponible toute l'année, je pourrai préparer plants et semis sous serre », a expliqué Arnaud Chapron, maraîcher.

Créer « une véritable oasis »

Une seconde visite s'est déroulée aux Pilles, commune située près de Nyons, dans le quartier des Tuilières. Cette zone agricole, créée en 1791 aux lendemains de la Révolution, compte près de trente hectares et dispose d'un système complexe d'irrigation par gravitation. L'alimentation provient d'un détournement des eaux de l'Eygues par des canaux. Les 38 propriétaires, dont 24 exploitants agricoles, se consacrent principalement à la culture de la vigne, à l'arboriculture (pruniers, cerisiers, pêchers, abricotiers, plants truffiers), aux céréales (blé, orge, tournesol). Plus récemment, s'ajoutent le lavandin ainsi que le maraîchage, d'autres plantes à parfum (menthe, géranium, verveine, camomille, sauge ) ainsi que des fleurs (soucis, bleuets ...).

 Aux Pilles, la zone agricole des Tuilières en bordure de l'Eygues.


Ce type de canaux engendre une importante perte d'eau et de fréquentes contraintes de nettoyage du réseau, ce qui rend l'irrigation peu efficace et irrégulière car aussi tributaire du niveau des eaux dans l'Eygues. Afin de remédier à ces difficultés et avec le souci de préserver la ressource en eau, les responsables de l'Asa (association syndicale autorisée) des Tuilières, présidée par Rémy Margiela, ont été amenés à envisager la mise en place d'un forage. Conduite par un réseau sous pression, l'eau serait apportée dans les parcelles en optimisant les volumes disponibles toute l'année. Grâce à l'efficience du système, la consommation d'eau passerait de 400 000 à 90 000 mètres cubes ! 300 000 euros sont nécessaires aux travaux d'aménagement. La prise en charge de ce coût pourrait aller jusqu'à 80 % grâce à la participation de l'Agence de l'eau, de l'Etat, du Sygred2 et du Département. Ce projet ferait de cette zone agricole « une véritable oasis, a-t-il été dit, à même d'attirer de nouveaux agriculteurs et projets ». 
J-M. P.
1 DDT : direction départementale des territoires.
2 Sygred : syndicat mixte de gestion de la ressource de l'eau de la Drôme.