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enseignement agricole

Une place à part entière dans le système éducatif

L’enseignement agricole a fait sa rentrée la semaine dernière sous de bons auspices. Fort de ses différentes composantes, temps plein, alternance et apprentissage, tant dans le public que le privé , il entend pleinement assumer son rôle dans l’évolution des pratiques agricoles.
Une place à part entière dans le système éducatif

Les élèves de l'enseignement agricole ont repris, comme tous leurs camarades de l'enseignement général, les routes de leur établissement. Conséquence des attentats de Charlie Hebdo en janvier dernier, cette rentrée a été placée sous le signe de la laïcité. Une journée dédiée sera célébrée le mercredi 9 décembre prochain.
Après la réforme des diplômes désormais digérée, cette rentrée 2015-2016 s'est déroulée dans de bonnes conditions, avec même le renfort, au niveau national, de 140 enseignants (dont une centaine dans l'enseignement agricole public), 25 postes d'assistants pour l'accompagnement de jeunes en situation de handicap et 20 emplois dans l'enseignement supérieur agricole. Un coup de pouce du gouvernement qui « renforce les compétences et la professionnalisation » de l'enseignement agricole, estime Marc Chile, chef du service formation à la Draaf Rhône-Alpes.
Des effectifs stables
Chaque rentrée voit aussi son lot de nouvelles formations proposées, afin de répondre aux demandes à la fois des élèves et des entreprises. Cette année en Rhône-Alpes, elles sont au nombre de huit (1), dans des domaines aussi variés que l'élevage équin, le paysage ou la maréchalerie dans un contexte de maintien des effectifs. Si les chiffres exacts ne sont pas encore connus, « nous sommes dans une perspective de stabilité des effectifs, voire de légère progression, notamment dans l'enseignement privé à temps plein », poursuit Marc Chile.
Soit un effectif global d'environ 20 000 élèves (dont les deux tiers en enseignement privé) et 2 700 apprentis issus de 93 établissements, ce qui, vu le contexte économique agricole qui pourrait laisser craindre une crise des vocations, est plutôt encourageant. Une exception cependant, depuis deux ou trois ans, une baisse est constatée au sein de la branche apprentissage. « Elle est regrettable car l'apprentissage répond à un besoin et c'est une voie de formation qui a tout à fait sa place dans notre dispositif », regrette le chef de service de la Draaf. En Bourgogne (6 200 élèves et près de 1 300 apprentis), les tendances sont inversées, une légère régression est annoncée dans le privé et une hausse des effectifs dans le public. En Franche-Comté, les effectifs devraient sensiblement progresser dans le public (de 5 240 à 5 400 élèves environ) et se maintenir dans le privé et en apprentissage (environ 1 500 apprentis).
L'enseignement agricole rhônalpin peut s'enorgueillir d'un taux de réussite aux examens de plus de 86 %, supérieur à la moyenne nationale. « Et surtout, insiste Marc Chile, le taux d'insertion est très élevé, de l'ordre de 80 à 85 %. De fait, tous les élèves ou presque trouvent un travail une fois leurs diplômes obtenus. »

Enseigner à produire autrement

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a appelé les établissements à poursuivre leur engagement dans le plan d'action « enseigner à produire autrement », en appui du projet agroécologique pour l'agriculture française qui vise à concilier performances économique, environnementale et sociale. Chaque établissement a ainsi mis en place un référent pour accompagner la transition agroécologique des exploitations et ateliers et les changements des pratiques pédagogiques. De fait, les exploitations des lycées sont un outil central pour aller de l'avant. « Le travail est bien avancé puisqu'elle est en bio », explique Hervé Dumazel, du EPL du Valentin (Bourg-lès-Valence). « Nous nous fixons des objectifs tels que l'autonomie fourragère, les économies en eau, la diminution des intrants. Nous allons vers des pédagogies de l'observation, de la déduction, de l'expérimentation. Ce n'est pas un enseignement de "LA" solution mais d'un faisceau de solutions. » Bref, une rentrée sans nuage pour l'enseignement agricole. « Même s'il ne représente que 2 % des effectifs globaux, l'enseignement agricole a une identité forte et une place légitime dans le système éducatif », conclut Marc Chile. 

D. B.
(1) : Ouvertures de la rentrée 2015 : Capa métiers de l'agriculture et Capa jardinier paysagiste au Legta de Roanne-Chervé (Loire) – BTSA productions animales, support élevage équin, au lycée privé de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) – 4e de l'enseignement agricole au LPA de Cognin (Savoie) – Capa métiers de l'agriculture à la MFR d'Anneyron (Drôme) – Bac pro services aux personnes et aux territoires à la MFR de Thônes-Le Villaret (Haute-Savoie) – 3ème de l'enseignement agricole au lycée privé de Chateauneuf-de-Galaure (Drôme) – Apprentissage : Capa maréchal-ferrant à l'UFA de Contamine-sur-Arve (Haute-Savoie) – CS ovin viande à l'UFA de La-Côte-Saint-André (Isère).

 

Réforme territoriale 
Si le siège de la Draaf sera basé à Clermont-Ferrand, le service dédié à l’enseignement agricole restera basé à Lyon « par souci de proximité avec le rectorat », annonce Marc Chile.Le recteur de région préfigurateur sera en effet situé à Lyon mais les rectorats de Grenoble et Clermont-Ferrand sont quand même maintenus. Au 1er janvier 2016, l’enseignement agricole s’inscrira dans un nouveau périmètre, Auvergne Rhône-Alpes, qui regroupera 121 établissements, 25 000 élèves et 4 000 apprentis. En Bourgogne Franche-Comté, le recteur de région sera basé à Besançon. 


EN CHIFFRES/ L’enseignement agricole en France
- 813 établissements.
- 190 exploitations et 18 000 hectares cultivés.
-  Plus de 460 000 élèves, étudiants, apprentis et stagiaires.