Accès au contenu
Trufficulture

Une saison très moyenne pour la truffe drômoise

Du nord au sud du département, les constats sont sensiblement les mêmes : la saison de la truffe s’annonce une nouvelle fois en demi-teinte et les inquiétudes face à la concurrence espagnole s’amplifient.

Une saison très moyenne  pour la truffe drômoise

Après une saison catastrophique l'an passé, les trufficulteurs drômois espéraient que le diamant noir tienne, cette année, toutes ses promesses. Pourtant, les mauvaises conditions météorologiques de novembre dernier ont conduit à une récolte en demi-teinte dans le Tricastin. « C'est une saison très moyenne, explique Didier Chabert, président du syndicat générale de la truffe noire du Tricastin, alors que les cantons de Saint-Paul-Trois-Châteaux, Grignan et l'Enclave des Papes constituent le premier bassin de production trufficole français. Avec plus de deux cent cinquante millimètres d'eau sur nos cultures au mois de novembre, la moitié de notre récolte est ressortie abîmée. Heureusement, à partir de mi-décembre, elle a été de meilleure qualité mais cela reste très inférieur à ce que les Espagnols exportent. Cette concurrence effrénée est un véritable handicap économique. »

Du sud au nord de la Drôme

Dominique Faucon, producteur de truffes sur la commune de Chamaret, fait partie de ceux qui ont subi de plein fouet la pluviométrie excessive du début de l'hiver. « L'année s'annonçait relativement bonne, explique-t-il. Malheureusement, les grosses pluies ont fait des dégâts. Il va me manquer environ 20 % d'une récolte normale. » Sur les dix hectares de sa plantation truffière, Dominique Faucon n'en retirera que soixante kilos de truffes. « Une bonne récolte pour moi, c'est environ quatre-vingt kilos. »
Plus au nord, les trufficulteurs ont échappé aux fortes précipitations. Pour Robert Perrenot, président du syndicat des producteurs de truffes de la Drôme des Collines, c'est plutôt la sécheresse qui est en cause. « La saison n'est pas encore terminée mais, quantitativement, ce sera une récolte moyenne, constate-t-il. Contrairement à l'excès d'eau auquel nos collègues du Sud-Drôme ont été confrontés, nous avons connu trois ou quatre mois de fortes chaleurs et de sécheresse, ce qui nous a obligé à arroser. Mais cela a été bénéfique à la truffe et nous en récupérons aujourd'hui les bienfaits. »
Avec environ six cent hectares de truffières, le Val de Drôme est l'un des plus petits territoires de production en Drôme. Pour Jean-Louis Blard, président du syndicat des trufficulteurs, « la récolte est meilleure que celle de l'année passée, même si la qualité de ce produit extraordinaire varie beaucoup selon les secteurs. Il n'a pas fait assez froid cet hiver pour que les truffes soient à maturité... » Outre la récolte en cours, le président s'inquiète également de l'avenir du diamant noir en Drôme : « La production est en perte de vitesse. Il faudra replanter en masse dans les années à venir pour faire face à l'arrivée de la truffe espagnole. » 
A. P.

 

Saint-Paul-Trois-Châteaux / Un marché exigeant

L’association des trufficulteurs des Coteaux du Tricastin et de ses environs se réunit chaque dimanche, de mi-décembre à mi-mars environ, pour le traditionnel marché aux truffes, place de l’Esplan à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Une vingtaine de trufficulteurs apporte sa plus belle sélection creusée dans la semaine sur le territoire d’excellence des trois cantons de Saint-Paul-Trois-Châteaux, Grignan et Valréas. Avant l’ouverture des ventes, les professionnels présentent leurs diamants noirs à la commission de contrôle, à l’écart des regards, dans une cave. « La commission examine les truffes une par une, recherche les éventuels défauts (gelées, boisées, immatures, odeurs suspectes…) et se donne le pouvoir de les déclasser voire même de les retenir si elles ne correspondent pas à la qualité demandée. Nous sommes intraitables là-dessus », explique Claude Paulin, président fondateur du marché aux truffes de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Quant à la qualité proposée actuellement sur le marché, Claude Paulin est confiant : « Nous sortons d’une année très difficile en termes de production, qui avait entraîné une forte hausse des prix. Cette année, les conditions sont meilleures, les volumes sont intéressants. La qualité est actuellement au rendez-vous et nous pouvons proposer, en ce moment sur les marchés, d’excellents produits. »  
A. P.

Claude Paulin, président du marché aux truffes de Saint-Paul-Trois-Châteaux, est intransigeant sur la qualité des diamants noirs mis à la vente sur le marché dominical.