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Transformation laitière

Une stratégie de croissance orientée sur la valeur

Face à un marché laitier mondial en pleine croissance, les transformateurs laitiers français sont orientés sur la valeur davantage que sur les volumes. La restructuration importante initiée en 2014 est aujourd'hui guidée par la demande à l'exportation.
Une stratégie de croissance orientée sur la valeur

Le secteur de la transformation laitière française a connu d'importantes restructurations entre 2014 et 2017, poussé « par la bonne conjoncture de 2014 qui avait incité de nombreux industriels à se lancer dans la construction de tours de séchage ou d'usines de transformation pour pouvoir gérer la hausse de la production laitière », a rappelé Myriam Ennifar, chargée de la filière lait de vache à FranceAgriMer, à l'occasion d'une conférence organisée par le Cniel et FranceAgriMer au Space. Les deux organismes ont dressé un portrait des évolutions de la transformation laitière, face à un marché mondial en pleine croissance, tiré par l'Asie-Pacifique, l'Amérique latine, le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Europe de l'Est. Avec 427 milliards d'euros en 2017, ce marché mondial des produits laitiers continue sa progression. Les échanges concernent essentiellement les produits laitiers secs et les fromages. À noter que l'augmentation du prix du beurre depuis 2015 permet à l'Europe de concurrencer davantage la Nouvelle-Zélande.

Adaptation aux marchés internationaux

Si la demande française porte de plus en plus vers des produits éthiques, naturels, cette tendance s'observe également à l'international, a indiqué Benoît Rouyer, économiste du Cniel. Or la filière française, attachée à la maîtrise des volumes, est bien placée pour y répondre. L'industrie laitière française se distingue par sa large gamme de produits laitiers fabriqués, et quatre de ses grands groupes sont présents dans le top 20 mondial (Danone, Lactalis, Sodiaal et Savencia). Graphique Mix-produit en cliquant ici.  40 % du lait produit en France est destiné à l'exportation. Comme le montrent les récents investissements de la transformation, l'accent est mis sur les projets dans le domaine des fromages (qui ont une valeur ajoutée plus importante) au détriment des projets concernant les ingrédients secs, une situation inversée par rapport à 2014. Entre 2014 et 2017, les fabrications de poudres ont en effet globalement diminué de 4,4 %. Néanmoins, sur la même période, les fabrications de poudres de lait infantile ont progressé de plus d'un quart, tirées par la forte demande internationale. Alors que des signes d'embellie apparaissent pour la filière laitière, de nouveaux projets ont vu le jour en 2018 dans le secteur de la transformation française : la coopérative laitière Isigny-Sainte Mère a annoncé la construction d'une nouvelle usine de poudre de lait infantile, le groupe Even a investi 80 millions d'euros répartis entre ses différentes usines... Ces projets « pourraient modifier l'organisation du maillon aval de la filière et renforcer sa compétitivité en France comme à l'international, d'autant plus que les investissements des groupes français à l'étranger se multiplient », estime Myriam Ennifar.