Vœux de la chambre d'agriculture : construire durablement

Habitués à présenter leurs vœux au personnel de l'établissement, ce qui a été fait en tout début d'année, les responsables de la chambre d'agriculture de la Drôme ont également organisé, le 22 janvier, une cérémonie à l'attention des élus et responsables de services de l'État. On notait la présence, entre autres, de parlementaires, conseillers départementaux et régionaux, du nouveau préfet, du directeur de la DDPP(1), de la chef du service agriculture de la DDT(2)... « Notre pays a connu en 2015 des évènements extrêmement graves, leur a rappelé Anne-Claire Vial, présidente. Nous sommes toujours en état d'urgence et il nous apparaît, à l'occasion de ces vœux 2016, de montrer les atouts que nous avons et la détermination à continuer d'entreprendre dans l'intérêt de tous et de chacun. »
« Changer de posture »
Dans un contexte de nouvelle région et de modifications des articulations entre les collectivités territoriales, Anne-Claire Vial a évoqué les enjeux de l'agriculture drômoise. « L'acte 3 des décentralisations continue, a-t-elle fait remarquer. Aussi, en tant qu'élus de la chambre d'agriculture, nous pensons qu'il faut changer de posture. » Ce changement de paradigme passe par le souhait de rompre avec un « discours ruraliste défensif » pour, au contraire, « créer de véritables synergies entre l'urbain et les territoires de moins forte densité ». La chambre d'agriculture revendique ainsi sa présence et celle de l'activité agricole sur l'ensemble du département, et pas seulement en zone rurale.
Une agriculture qui pèse
Pour que chacun prenne la mesure du poids du secteur agricole drômois, Damien Colin, directeur de la chambre d'agriculture, a donné quelques repères. Ainsi, dans le cadre de la nouvelle région Auvergne Rhône-Alpes, « la Drôme, avec 750 millions d'euros de chiffre d'affaires est la première agriculture », a-t-il souligné. Leader dans diverses productions (abricot, semences de tournesol et d'ail, olives de bouche, plantes aromatiques, œufs, basilic) et avec une vocation exportatrice marquée (abricot, vin, céréales, basilic, produits laitiers...), elle allie « performance économique et excellence », a-t-il ajouté, citant les nombreuses productions engagées dans des signes de qualité.
Avec 10 000 emplois directs, un autre marqueur de l'agriculture départementale est son impact social. De plus, avec 1 800 exploitations en circuits courts, 16 points de vente collectifs et le succès d'Agrilocal (1 500 commandes de la restauration hors domicile), « les agriculteurs prennent largement leur part dans l'alimentation des Drômois », a fait remarquer Damien Colin. L'accent a également été mis sur la filière avicole départementale, autre exemple de circuit court où les volailles, alimentées par des céréales produites et transformées dans la Drôme, sont ensuite abattues et commercialisées localement. Enfin, en rendant les paysages attractifs, l'agriculture contribue notamment au développement des secteurs du tourisme et de la gastronomie du département.
Après la présentation de l'organigramme des services de la chambre d'agriculture, « nous avons voulu vous donner une image de ce qu'est l'agriculture drômoise, a conclu Anne-Claire Vial. Une agriculture en phase avec les attentes de la société, source d'innovations et d'équité territoriale. Je formule le vœu de partager, avec vous les élus locaux et responsables d'administration, de construire des partenariats durables ambitieux. »
C. Ledoux
(1) DDPP : direction départementale de la protection des populations.
(2) DDT : direction départementale des territoires.