Valgrain : la performance, créatrice de richesse

Cette année, 936 hectares (ha) de maïs semence ont été cultivés par les adhérents de la coopérative Valgrain. C'est ce qu'a indiqué le responsable de la zone Valgrain, Jean-Noël Faure, lors de la réunion générale d'information de cette coopérative, le 12 décembre à Pierrelatte. En semences commerciales de maïs, avec 817 ha, la surface a progressé de 15 %. Pour rappel, elle était de 710 ha en 2017 et avait atteint un pic de 1 344 ha en 2014, avant de redescendre. Le reste de la surface, ce sont des semences de base, pré-base... De 95,3 % cette année, le résultat technique en maïs semence aurait atteint, voire dépassé les 100 % sans deux variétés « qui n'ont pas marché ». En tournesol, sur les 1 176 ha de multiplication, les semences commerciales ont occupé 1 092 ha (également 15 % de plus qu'en 2017). Le résultat technique est de 100 % (en enlevant une variété ayant subi la tempête en août). S'ajoutaient 165 ha de colza semence, dont le résultat technique est de 94 %. Les plans de production 2019 prévoient des surfaces stables en semences commerciales de maïs (840 ha) comme de tournesol (1 100 ha) et un doublement en colza (339 ha) pour Valgrain.
La rémunération, base de la motivation
Côté valorisation, le président de Valgrain, Philippe Almoric, a rappelé : « Depuis deux ans, le conseil d'administration de notre coopérative essaie de conjuguer le mieux possible la rémunération des producteurs et la volonté de Limagrain. » La prévision de prix producteurs 2018 est de 4 462 € à l'ha en maïs fertile (174 € de plus qu'en 2017), 2 985 € en tournesol (158 € de plus) et 2 380 € en colza. Philippe Almoric est revenu sur la motion votée le 22 novembre à l'assemblée générale de la FNSPMS (fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho), qui constate des revenus insuffisants en maïs semence et demande une augmentation de 250 € par ha.
« La rémunération reste la base de la motivation de la production », a souligné François Martel, dans l'assistance. Avec un contexte qui évolue beaucoup, le coût de l'eau et les conditions d'accès à l'irrigation qui vont se compliquer, il y a des questions à se poser sur la rémunération. » Jean-Yves Foucault, président de Limagrain (qui a passé le relais à Pascal Viguier le lendemain), a observé : « L'amélioration de la performance est un des moyens pour faire progresser globalement la création de richesse en multiplication de semences. La recherche d'efficacité agronomique et culturale doit permettre de gagner des quintaux. »
Un objectif collectif
Philippe Almoric est aussi revenu sur une proposition des entreprises adhérentes à l'Union française des semenciers, qui constatent une production de semences de maïs difficile depuis plusieurs années. Les cours mondiaux et charges pèsent lourdement sur le résultat des agriculteurs multiplicateurs de semences. « L'objectif collectif doit être le maintien d'un réseau compétitif autour de 60 000 ha », est-il écrit dans cette proposition. Pour atteindre cet objectif, est notamment mentionné le besoin d'un engagement dans un projet commun d'amélioration de la productivité, une meilleure prise en compte de l'impact économique d'un prix du maïs bas, déconnecté des coûts de production.
Un partenaire prioritaire
« Nous voulons tout mettre en œuvre pour contribuer à garder ces 60 000 hectares de production de semences de maïs en France, a confié Patrick Spadin, directeur du développement et des études stratégiques à Limagrain. Pour nous, Valgrain est un partenaire prioritaire dans la distribution des hectares. Néanmoins, nous ne maîtrisons pas l'évolution du marché. Donc, aujourd'hui, assurer les hectares que Valgrain veut continuer à cultiver n'est pas une lutte facile. Les conditions de marché ne nous aident pas. Par contre, il y a des perspectives de production de tournesol et de colza semences. Limagrain est troisième mondialement en tournesol, nous avons pu prendre des parts de marché à cause du manque de semences. Et en colza, pour l'instant, nous avons un excellent portefeuille de variétés, une gamme porteuse. Nous sommes sur un véritable boum. » En fin d'assemblée, le président de Limagrain a indiqué : « Nos parts de marché ont évolué plutôt favorablement. Le contexte est difficile mais nous avons de belles cartes à jouer. Il faut les utiliser au bon moment ».
Annie Laurie
En savoir plus /LimagrainA l'assemblée de Valgrain, un point a été fait sur l'activité du Groupe Limagrain, par Sébastien Briffond (administrateur), et sur Limagrain Coop par sa directrice, Catherine Pennec.D'origine française, le Groupe Limagrain intervient surtout en Europe mais a des filiales dans 56 pays et plus de 10 000 collaborateurs dans le monde. En 2017-2018, il a réalisé près de 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires (dont 50 % en Europe, 34 aux Amériques, 10 en Afrique et Moyen-Orient, 6 en Asie et Pacifique) et un résultat net de 75 millions d'euros. Il investit 14 % de son chiffre d'affaires dans la recherche.
Limagrain Coop, elle, affiche un chiffre d'affaires 2017-2018 « globalement stable », de 165 millions d'euros. Il provient à 52 % de l'activité semences (principalement maïs), pour laquelle « les surfaces en retrait ont été compensées par de très bons rendements sur tous les bassins de production ». Ses autres secteurs sont les métiers du grain (meunerie et panification), la distribution et une toute petite activité viticole. Son résultat net 2017-2018 est de 8,3 millions d'euros.