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Semences

Valgrain redresse la barre

Après une année 2017 difficile, Valgrain, qui tenait son assemblée générale le 13 décembre à Saint-Georges-les-Bains, devrait petit à petit retrouver l’équilibre.
Valgrain redresse  la barre

«Une année difficile » : c'est en ces termes que Philippe Almoric, président de Valgrain, a qualifié la campagne 2017, le 13 décembre, en assemblée générale. En effet, la saison a été marquée par une baisse de 30 % des surfaces de maïs semence en production, soit 710 hectares (ha) sous contrat contre 1 020 en 2016. Un niveau historiquement bas. « Ces décisions ont été prises en phase avec l'évolution du marché européen et la production des pays de l'Est, qui ne cesse de croître. Dans ce contexte, les coûts de production à l'ouest de l'Europe sont jugés trop élevés », explique Jean-Yves Marrec, directeur général adjoint de Limagrain, coopérative dont dépend Valgrain. « La production européenne provient toujours majoritairement de l'Ouest, mais stagne à moyen terme face à une constante progression à l'Est. » Les producteurs de Valgrain ont également dû faire face à la sécheresse, posant la problématique de l'irrigation qui a fait l'objet d'une présentation de l'ingénieur Arvalis, Yves Pousset.

Maïs : tourner la page d'une année noire

Actée en avril 2017 avec Limagrain, une baisse de la rémunération au producteur avait été reçue comme un coup dur. La généralisation au maïs semence de la prime de productivité, déjà existante pour le tournesol, est l'autre fait marquant de 2017. Cette prime « met en valeur et récompense la performance », souligne le président de Valgrain. « Même si quelques-uns n'ont pas été au rendez-vous de la productivité et se sont vus pénalisés au niveau de la rémunération, beaucoup de nos producteurs ont répondu aux objectifs de performance. » En termes de résultats techniques, Valgrain a d'ailleurs atteint et même dépassé ses objectifs (101 %), tout comme en matière de résultat économique (105 %).

De meilleures perspectives pour 2018

Philippe Almoric poursuit : « Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous avons pris ces décisions en 2017. Mais nous avons jugé qu'il s'agissait de la meilleure solution au vu de la situation. Aussi, j'ai fait savoir au président de Limagrain, Jean-Yves Foucault, que, si nous acceptions ces concessions, nous souhaitions retrouver un minimum de surface à terme ».
Et les mots semblent avoir été suivis d'effets, même modestes. Le plan de production 2018 de Valgrain prévoit en effet d'augmenter la surface contractualisée à 840 ha en maïs, soit une hausse de 20 % par rapport à 2017. La volonté est de dépasser les 900 ha à l'horizon 2019 pour retrouver une surface comparable à celle de 2016. Le plan de production 2018 prévoit par ailleurs d'augmenter à 1 000 ha la surface de tournesol sous contrat (contre 930 en 2017). La production de l'oléoprotéagineux poursuit ainsi une progression, déjà de 30 % en 2017 par rapport à l'année précédente. Pour autant, la performance en tournesol a fortement chuté durant cette campagne (97 % en résultats techniques). Un plan de solidarité a d'ailleurs été activé.
Bien que marginal chez Valgrain, le colza semble, en revanche, avoir de beaux jours devant lui. « Le marché s'accroît, nos surfaces de production progressent, notre poids de mille grains (PMG) se consolide. Et Limagrain affiche d'importants progrès en termes techniques et de génétique », indique Michel Prévost, responsable de la zone de production de Valgrain chez Limagrain. 
Mylène Coste