Valsoleil envisage sereinement son avenir

Lors de l'exercice 2016-2017, le chiffre d'affaires de Valsoleil s'est élevé à 91 millions d'euros (M€), en hausse de 3,8 %. C'est ce qu'on pu constater les adhérents de la coopérative, réunis en assemblée générale le 8 mars à Charpey. Un chiffre dû à plusieurs éléments. L'exercice comptabilise en effet la récolte des noix de 2016 ainsi qu'une partie de celle des tomates de conserve. Les fruits sont en hausse de 15 %. Par ailleurs, cela fait désormais un an que Terre Dioise a fusionné avec Valsoleil.
Les productions animales se développent
Lorsque l'on regarde de plus près les différents métiers, on peut observer que le chiffre d'affaires (CA) des volailles de chair s'élève à 27,9 M€ (+ 1,5 %) et celui des volailles de ponte à 15,5 M€ (+ 2,4 %). La production de poulets standards entame sa progression, dopée par l'attente du marché en production locale. L'accompagnement des attentes des consommateurs pour les œufs alternatifs se traduit par une mutation de certains élevages de plein air en bio ; des bâtiments - en cours de construction - entreront par ailleurs bientôt en production.
Les lapins ne représentent quant à eux que 0,6 M€ (- 10 %). « C'est une produc- tion en disparition. Nous allons toucher un tel seuil que nous nous orientons vers une production artisanale, que notre outil Capag pourra faire évoluer », explique Christophe Pelletier, le directeur. Les fruits et légumes réalisent un chiffre d'affaires de 8 M€ (+ 15 %). Les pistes de développement restent nombreuses en 2018. Il s'agira, entre autres, d'optimiser l'organisation en station, afin de générer des paiements supplémentaires pour la production. La gamme variétale sera développée, tout comme le portefeuille clients en France et en Europe.
Les autres sections n'ont pas à rougir
Les semences représentent pour leurs parts 4,6 M€ (+ 21 %). La campagne 2016-2017 s'est également révélée bonne sur l'agrofourniture, avec un chiffre d'affaires à 34,6 M€ (+ 2,4 %). La vente de produits de protection des plantes (phytosanitaire, bio-contrôle, biostimulant) progresse. La sécheresse du printemps et de l'été a limité les besoins en fongicides et les cultures spécialisées ont soutenu le marché. En engrais, la campagne a commencé avec des prix bas. Des agriculteurs en ont donc profité pour recharger la fertilité de leur sol. Ainsi, malgré une baisse de 5,3 % du CA, le tonnage est en hausse. L'alimentation du bétail a également progressé. La faible qualité protéique des réserves fourragères 2016 a parfois nécessité de complémenter les rations. La construction d'un hangar à Manthes, l'activité irrigation, les vols de produits phytosanitaires ou encore la crainte de voir la séparation du conseil et de la vente sont d'autres sujets abordés.
Une vision à long terme
Avant que ne débute réellement l'assemblée générale, Christophe Pelletier avait noté la présence de banquiers dans la salle, observant - en souriant - qu'il fallait les rassurer : « Pour que cela se passe bien, il faut qu'ils soient sereins ». Alors, au moment de clore les débats, le président du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, Jean-Pierre Gaillard n'a pu que rebondir sur ces propos. « Il faut rassurer les banquiers, cela passe par la proximité des liens et la confiance », a-t-il notamment souligné. Il a également indiqué que le monde agricole avait aujourd'hui d'énormes défis à relever, dans un contexte d'attentes sociétales et de capacité à pouvoir dégager des marges. « L'organisation est revisitée, ajustée en permanence, l'outil est structuré. Cette vision à long terme rassure la relation », a-t-il aussi précisé, avant de saluer le travail des administrateurs et de souhaiter à tous une belle saison.
A. T.
INVESTISSEMENT / Un centre de conditionnement à Montéléger
C’est sur un terrain de trois hectares, choisi pour son emplacement stratégique, que Valsoleil construit un nouvel outil de production.Les travaux ont débuté il y a quelques jours. C’est à proximité du silo de la coopérative Drômoise de céréales (CDC), quartier Beauvert, à Montéléger, que Valsoleil est en train de construire un centre de conditionnement pour ses œufs. « Le grand centre de conditionnement de la région Sud-Est en œufs alternatifs », selon son président Christian Veyrier. Le choix de cette commune ne doit rien au hasard : l’entrée de l’autoroute est en effet à proximité. Le site est par ailleurs au cœur de la zone de production de Valsoleil et Sud-Est Œufs.
Il faut dire que, depuis la fermeture du centre d’Upie, la coopérative souhaitait suivre sa production, des élevages jusqu’à la boîte d’œufs. D’une superficie de 4 500 m2, le bâtiment sera livré cet été et l’activité pourrait débuter en août ou septembre. Montant de l’investissement : entre 4,5 et 5 M€. Le terrain sera, quant à lui, loué à la CDC. Des postes seront à pourvoir ; le nombre précis d’emplois n’est toutefois pas encore acté. Cela dépendra en effet des choix de mécanisation. Le site sera en capacité de traiter 250 millions d’œufs par an d’ici deux ans.
A. T.
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