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Coopération

Valsoleil : tenir le cap et continuer à investir

Malgré un exercice 2018-2019 particulier, Valsoleil a vu son chiffre d'affaires progresser mais son résultat a baissé. La mise en place de son centre de conditionnement d'œufs a généré des charges supplémentaires.
Valsoleil : tenir le cap et continuer à investir

La coopérative Valsoleil a réalisé un chiffre d'affaires global de 99,2 millions d'euros (M€) sur son exercice 2018-2019 (clos le 30 septembre). « Cet exercice a été particulier. Malgré tout, le chiffre d'affaires est en hausse de 9 % », a annoncé le directeur de la coopérative, Christophe Pelletier, en assemblée générale le 12 mars à Charpey. La part des apports est de 61 % et celle des ventes d'agrofournitures de 39 %.

Les volailles, activité dominante

En volailles de chair, le chiffre d'affaires a atteint 32,5 M€, soit 13 % de plus qu'en 2017-2018. Cette progression est liée à l'entrée en production de nouveaux bâtiments. Pour la même raison, le chiffre d'affaires est de 17,5 M€ en volailles de ponte, soit 16 % de plus. L'activité du centre de conditionnement d'œufs construit à Montéléger était en cours de mise en place. Des mises au point ont été nécessaires sur la calibreuse ainsi que son environnement robotique et informatique, qui ont généré des surcoûts. « On vend à des metteurs en marché mais on a ajouté une couche d'activité supplémentaire avec ce centre de conditionnement, a fait remarquer le directeur de Valsoleil. On pourra aussi travailler à façon pour d'autres et, ainsi, consolider son activité. Aujourd'hui, les coûts se sont fortement réduits et on est en train de prendre des marchés. » Quant à la section lapins (409 000 €, soit - 28 % et plus que quatre producteurs), elle « est en cours de fermeture ».

Hausse en agrofournitures

L'assistance à l'assemblée générale de Valsoleil, le 12 mars à Charpey.

En agrofournitures, l'activité de Valsoleil a été « satisfaisante ». Le chiffre d'affaires a atteint 37,5 M€, soit une hausse de 6,5 %. Il a progressé en ventes d'engrais (+ 6 %) comme d'aliments du bétail (+ 6 %) et de semences (+ 10 %). En protection des plantes, la première raison de l'augmentation du chiffre d'affaires (+ 1 %) est « fiscale », a expliqué le directeur : « Afin d'éviter la hausse de la redevance sur pollution diffuse, des agriculteurs ont anticipé leurs achats sur la fin de l'année 2018. Pour autant, cela ne signifie pas qu'il s'est plus utilisé de produits au printemps 2019 ». En équipements pour PHM* (4,4 M €, soit + 7 %), la coopérative « poursuit son développement en essayant de fournir des solutions alternatives aux produits phytosanitaires (paillage biodégradable, robotisation...) et de protection des récoltes (filets paragrêle, ombrières...) ». En matériel d'irrigation, son chiffre d'affaires (1,9 M€) a progressé de 17 %. Enfin, le secteur grand public a lui aussi affiché « une activité satisfaisante ».

Des fruits et légumes victimes des aléas

En fruits et légumes, avec 8 736 tonnes et 6 M€ de chiffre d'affaires, l'activité a reculé de 10 % en volume et 17 % en valeur. Elle a été compliquée en noix, du fait des intempéries sur la récolte (1 817 t, soit - 13 %) et d'un marché chahuté. Et en 2019, n'ont été rentrées que 872 t (dégâts de grêle, tempête) mais le marché s'est mieux comporté. L'augmentation de la production d'abricots (+ 11 % est liée à de nouveaux producteurs. Comparée aux prévisions d'avant la grêle, la récolte était inférieure de 55 % et seulement 36 % des fruits étaient en catégorie I. En tomates de conserve (5 573 t), le volume a baissé de 11 % (dégâts de grêle). La section semence, elle, regroupe uniquement la production (céréales et oléagineux) pour le compte de l'union Top Semence.

Une structure « résiliante »

Le résultat final de l'exercice 2018-2019 de Valsoleil est de 434 000 €, contre 544 000 en 20l7-2018. La hausse des charges a principalement été générée par le centre de conditionnement d'œufs. Et les prêts aux adhérents ont augmenté (année de forts investissements en bâtiments avicoles). En plus, des adhérents ont souffert des intempéries. « Certains ont perdu toute leur production et subiront des répercussions sur plusieurs années, par exemple en noyers, a déploré le président de Valsoleil, Christian Veyrier. Donc, on a essayé d'aider au mieux les agriculteurs, la solidarité doit fonctionner mais cela a eu un effet sur nos comptes. Notre coopérative est résiliante. Malgré ces aléas, elle essaie de tenir le cap et de continuer à investir. Elle doit conforter ses moyens financiers afin d'être toujours en mesure d'accompagner toutes les opportunités qui s'ouvriraient à ses adhérents. » Le résultat 2018-2019 de Valsoleil a d'ailleurs été entièrement affecté aux réserves.
A cette assemblée, le présidente d'Arvalis, Anne-Claire Vial a considéré Valsoleil comme « un outil économique territorial qui a été en avance sur son temps et a su se diversifier ». Pour le vice-président du Département en charge de l'agriculture, André Gilles, c'est « un outil économique important ». Et, pour la députée Emmanuelle Anthoine, « un acteur incontournable du territoire ».

Annie Laurie

PHM : pépiniéristes, horticulture, maraîchage.

 

Certification / Les coopératives Valsoleil et CDC ont décidé de s'engager dans une démarche collective de certification HVE. D'abord sur des exploitations pilotes, avant un déploiement plus large.
Valsoleil et CDC s'intéressent à la HVE
A cette assemblée générale de Valsoleil, Prune Farque, responsable du service agronomique « grandes cultures » de Valsoleil et de la Drômoise de céréales (CDC), a fait le point sur la démarche de certification HVE (haute valeur environnementale) de ces coopératives. Ont été programmés, sur ce premier semestre 2020, la formation des techniciens au référentiel HVE (en cours d'écriture), le déploiement d'un outil informatique de traçabilité, l'engagement dans une certification collective (choix d'un organisme certificateur, écriture d'un système de contrôle) avec une dizaine d'exploitations pilotes jusqu'au niveau trois (le plus élevé). Sur le deuxième semestre, est prévu d'étendre la démarche à des adhérents volontaires et de structurer une offre d'accompagnement à leur proposer. Et, en 2021, d'accompagner les filières demandeuses.
Une certification à valoriser
Premiers constats de Prune Farque : Cette certification mobilise de nombreuses données des exploitations. Pour les traiter et automatiser les calculs, un outil informatique de traçabilité est indispensable. Il reste des aménagements à apporter au référentiel (par exemple pour les cultures de semence) et un guide de lecture à préciser. Et de commenter : « C'est certainement une troisième voie entre le bio et le conventionnel. Mais la question qui se pose est celle de la rémunération des producteurs ».
« Cette certification est assez simple en monoculture mais plus difficile sur les exploitations très diversifiées (masse de travail importante) », a fait remarquer le président de Valsoleil, Christian Veyrier. Anne-Claire Vial, elle, a indiqué qu'Arvalis suivait ce dossier au niveau national. Et de souligner que la certification HVE « valorise ce qu'attend la société ». Alors elle dit aux commerciaux : « Il faut valoriser la HVE ».
A. L.