Vent et grêle s'acharnent encore sur le Royans

Le 2 juillet vers 19 heures à Saint-Jean-en-Royans, Saint-Laurent-en-Royans et Sainte-Eulalie-en-Royans, la grêle et un vent turbulent ont sévi pendant 15 à 20 minutes seulement mais violemment. Les grêlons étaient plus petits que ceux tombés le 6 juillet 2019 mais plus nombreux. Et l'orage venait du sens opposé : de Combe Laval, cette année. La bande la plus impactée se situe entre Saint-Jean côté aérodrome et le quartier des Chaux à Saint-Laurent.
Six sinistres en un an
A Saint-Jean-en-Royans, Christian Gerboud a subi des dégâts les deux fois. Cette année, il a une vingtaine d'hectares de maïs couchés, cassés, marqués par la grêle. « Je ne sais pas s'ils s'en remettront, indique-t-il. En 2019, ils étaient en fleurs : on les avait ensilés et on avait resemé une partie qui était irrigable. Cette année, ils étaient moins avancés : on les laisse, on verra s'ils arrivent à reprendre des feuilles et faire des fusées. » Sur la même commune, Lionel Berthuin déplore autour de 800 noyers arrachés cette année. « En juillet 2019, on en avait eu 300 à 400 et on avait grêlé à 50 %, explique-t-il. De juillet 2019 à juillet 2020, on a perdu 1 200 à 1 300 noyers en six sinistres, dont cinq l'an passé : trois fois le vent, deux fois la grêle, plus la neige de novembre. La situation est extrêmement compliquée. Surtout après une année 2018 noire, où les prix avaient chuté. »
Préoccupant et décourageant
A Saint-Laurent-en-Royans, Jean Cottin constate : « C'était un vent impressionnant, qui a cassé des têtes de noyers de plus de 50 ans, je n'avais jamais rien vu de tel. Depuis un an, les phénomènes climatiques m'ont abattu près 250 noyers, sans compter ceux que j'ai en location. Et en noix, je ferais peut-être un tiers de récolte, comme l'an dernier, mais n'en suis pas sûr ». Il a aussi perdu 80 % de ses céréales, là où la grêle est passée. « Cela devient très préoccupant et décourageant, se désole-t-il. Travailler dans de telles conditions n'est plus tenable. Je suis agriculteur depuis 36 ans. En 35 ans, je n'ai pas eu le dixième de ce que j'ai eu en un an. »
A Sainte-Eulalie-en-Royans, l'orge et blé de Serge Bellier-Bénistand qui devaient être moissonnés cette semaine ont été « totalement couchés, broyés ». Et, contrairement à 2019, la paille ne pourra être récoltée. Luzerne et trèfle ont été « aplatis ». Impacté lui aussi, le maïs repartira-t-il ? En 2019, il avait redémarré mais la quantité et la qualité s'étaient révélées moindres. Il a eu peu de noyers arrachés mais ne sait si, comme en 2019, les noix noirciront. Deux années financièrement difficiles, donc pour ces exploitations.